Chronique Asie, CFNEWS
L'actualité des deals, des investisseurs et conseils en Asie compilée par nos analystes... Quoi de neuf dans le Private Equity et le M&A en Asie cette semaine?
- Les Deals -
Cleantech : Ecoat / Pearl River (France / Chine)
Le fabricant grassois de peintures vertes Ecoat débarque en Chine avec une création de JV avec Pearl River. Ce dernier est une filiale du conglomérat chimique pour l’industrie automobile Vanlead. Le PME tricolore va apporter son savoir-faire sur le marché chinois dans les résines végétales destinées à la production de peintures respectueuses de l’environnement. La nouvelle coentreprise entend ouvrir des perspectives plus larges en Asie, par exemple en Corée du Sud et en Asie du sud-est. Créée en 2011 à Grasse par Olivier Choulet et Pierre Chevalier, ex Dow Chemicals, Ecoat s’était entouré notamment de trois fonds : Starquest Capital, Conseil Plus Gestion-CPG, Paca Investissement (lire aussi : Ecoat met trois fonds au vert).
Electronique : Mersen / Harbin Electric (France / Chine)
Fort de 772 M€ de chiffre d’affaires, Mersen démarre son expansion en Chine en créant une JV avec son partenaire Harbin Electric Carbon. Détenue majoritairement par Mersen, la nouvelle entité fabriquera de plaques en graphite, balais et bandes de pantographes à usage ferroviaire. La transaction se fait essentiellement via apport d'actifs. D'ici cinq ans, elle devrait réaliser un chiffre d'affaires d'une dizaine de M€ et compter une centaine de salariés.
Mode : Stripe / Maison Kitsuné (Japon / France)
Stripe International prend une participation minoritaire dans le capital de la marque parisienne Maison Kitsuné. Fort de près d’1 Md€ de revenus, le groupe japonais de mode rejoindra le conseil de Maison Kitsuné mais la marque restera contrôlée par le management emmené par les deux fondateurs Gildas Loaëc et Masaya Kuroki. Gildas Loaëc était l’agent du duo de musique électronique Daft Punk, il a créé ainsi une activité de musique au sein de la Maison Kitsuné.
Services financiers : Novo Banco, Millennium BCP (Portugal)
Le gouvernement portugais organise un nouveau tour de vente de Novo Banco après une tentative échouée l’an dernier. Novo Banco rassemble les actifs sains du portugais Banco Espirito Santo (BES), qui s’était déclaré en faillite en 2014. La banque Novo a été renflouée à hauteur de 4,9 Md€, dont 3,9 Md€ injectés par l'Etat portugais. Pour rappel, l’an dernier, la vente n’a pas été concrétisée car la banque centrale du Portugal avait estimé très bases les offres de de Fosun, Anbang et d’Appollo. Pour le nouveau tour, au moins six prétendants seront en lice pour les enchères : le chinois Minsheng Financial, l’américain Apollo Global Management, le fonds de pension texan Lone Star Funds, le fonds LBO newyorkais Centerbridge et deux banques portugaise BCP et Banco BPI. Le chinois Minsheng Financial a mandaté Haitong Bank pour l’opération. Ex BESI, Haitong Bank était l’ancienne filiale d’investment banking de Banco Espirito Santo (BES). Elle a été rebaptisée après la reprise par le chinois Haitong Securities auprès de Novo Banco, pour 379 M€ (lire aussi).
En parallèle, le conglomérat privé Fosun est entré en négociations approfondies pour son acquisition de 16,7 % du capital de Millennium BCP (Banco Comercial Português). La cible, la plus grande banque portugaise cotée, est plombée par de dettes douteuses. Sa capitalisation boursière ne s’élève à l’heure qu’un peu plus d’1 Md€. Le projet d’achat du chinois a été annoncé en août dernier, Fosun pourrait, par la suite, augmenter sa participation à 30 % (lire aussi). Le propriétaire du Club Med, Fosun est déjà présent au Portugal à travers l'assureur Fidelidade (Caixa Geral de Depósitos) et le groupe hospitalier Luz Saude.
Chimie : Syngenta / ChemChina (Suisse / Chine)
La date de la finalisation de la méga OPA sur le chimiste et semencier bâlois Syngenta devrait être reportée au premier trimestre prochain. L’opération de 43 Md$ lancée par le chinois public ChemChina a été prévu de boucler avant la fin d’année (lire aussi). Les autorités américaines avaient donné le feu vert en septembre dernier (lire aussi), l’Union Européen est en train d’examiner le dossier. Reuters a déclaré que les autorités européennes pourraient exiger de cessions d’actifs pour obtenir le feu vert.
Agroalimentaire : Anheuser-Busch InBev, SABMiller (Europe de l’Est)
Anheuser-Busch InBev (basé à Louvain et coté à Bruxelles) vient de finaliser l’acquisition pour plus de 100 Md$ de l’anglais SABMiller. Il s’engage à céder des marques de bière en Europe de l’Est, dont la tchèque Pilsner Urquell et les polonaises Tyskie et Lech. La vente a notamment attiré l’attention d’investisseurs d’Asie, le japonais Asahi Breweries et le chinois China Resources Beer ou encore deux fonds KKR et Advent. Organisée par Lazard, la cession devrait rapporter 5 Md€ au profil d’Anheuser-Busch InBev.
Assurance : China Oceanwide Holdings / Genworth (Chine / États-Unis)
Le conglomérat immobilier et financier chinois Oceanwide Holdings, fondé par l’homme d’affaires Lu Zhiqiang, lance une OPA de 2,7 Md$ sur l’assureur américain Genworth, fondé en 1871 et coté à New York depuis 2004. L’offre chinoise, soit 5,43 par titre, représente une prime de 4,2 % du cours de la veille. Basé à Pékin, l’investisseur chinois s’engage à apporter 600 M$ à Genworth afin de remédier à sa dette également à injecter par ailleurs 525 M$ de liquidités dans sa branche assurance-vie. Coté à Shenzhen, le groupe chinois est notamment le cofondateur du groupe financier privé chinois Minsheng. Il contrôle les branches courtières et de fiducie : Minsheng Securities et Minsheng Trust. Par ailleurs, il est également actionnaire minoritaire de la branche de production cinéma du conglomérat Dalian Wanda.
Semi-conducteur : Aixtron / FGC (Allemagne / Chine)
Les autorités allemandes ont retiré le feu vert sur l’OPA lancée par le fonds chinois FGC (Fujian Grand Chip Investment Fund) sur Aixtron afin de réexaminer le dossier. Pour rappel, le gouvernement allemand avait donné son approbation en septembre dernier à cette transaction de 670 M€ qui avait été annoncé en mai dernier (lire aussi). L’investisseur chinois FGC, qui possède à l’instant 65 % d’Aixtron, ne veut pas jeter l’éponge. D’après FGC, le gouvernement allemand est soucieux d’une technologie relevant de la sécurité, en particulier dans la défense, dans cette transaction. Pour rappel, l’investisseur chinois est contrôlé par l’homme d’affaires Liu Zhendong à 51 %, le solde étant entre les mains du fonds Xiamen Bohao Investment.
L’Allemagne est devenue la destination préférée par d’investissements chinois pour le premier semestre dernier. Selon les statistiques d’EY, le montant total de cette période s’élevait à 10,8 Md€ avec un volume de 37 transactions, contre l’an dernier 39 transactions. Mais l’ambition chinoise d’outre-Rhin est de plus en plus difficile à contenir. L’OPA du constructeur de robots industriels Kuka (lire aussi) par le groupe chinois d'électroménager Midea avait déjà créé un débat intensif car l’opération concerne un fleuron de la technologie allemande (Kuka est l’un des quatre les plus grands fabricants de robots industriels avec le suisse ABB et deux japonais : Yasukawa et Fanuc). Aujourd’hui, l'intention d’OPA sur Osram (spin-off de Siemens en 2013) par le chinois San'an Optoelectronics a créé un nouveau choc au gouvernement d’Angela Merkel. Le ministre de l'Economie, Sigmar Gabriel, souhaite freiner la vente de pépites technologiques à des concurrents chinois.
Hôtellerie : HNA Group / Hilton (Chine / États-Unis)
Le conglomérat aérien et du tourisme HNA Group débourse 6,25 Md$, soit 26.25$ par titre, au fonds Blackstone contre 25 % du capital de Hilton - coté à New York. L’acquisition s’établit à la valorisation de 26 Md$. Si l’opération aboutit, Blackstone n’en détiendra que 21 % et HNA Group obtiendra deux sièges au conseil d’administration alors que Blackstone en conservera deux, dont le président d’Hilton Jonathan Gray. Pour rappel, Blackstone avait privatisé Hilton en 2007 via un LBO de 26,7 Md$ (dette comprise). En 2013, Hilton s’était introduit à la place de New York avec une levée de 2,35 Md$, qui reste jusqu’ici toujours le record mondial dans le secteur hôtellerie.
L’opération représente le deuxième investissement hôtelier du chinois aux Etats-Unis, le premier est la prise de participation minoritaire dans le groupe Carlson Hospitality, coiffant les marques Radisson, Park Plaza, Park Inn ou encore Country Inn & Suites (lire aussi).
Services Financiers : ING Private Bank Asia (Pays-Bas)
Le groupe financier néerlandais ING a mandaté Lazard pour organiser la vente de ses activités de banque privée en Asie. La cible gérant environ 20 Md$ d’actifs pourrait être valorisée à entre 300 et 350 M$, soit équivalent à 1,5 % ou 1,75 % du montant d’actifs gérés. La singapourienne DBS Bank et le suisse Julius Baer pourraient être en lice.
Immobilier : Kingboard Chemical / Moor Place (Chine / Royaume Uni)
Fabricant de circuits imprimés et de panneaux stratifiés de cuivre, Kingboard Chemical, coté à Hong Kong, acquiert une propriété londonienne pour 271 M£ auprès du canadien Brookfield. Située au 1 Fore Street de City, la propriété sous nom Moor Place abrite 11 étages avec 15 514 mètres carrés de bureaux. L’immeuble héberge surtout le siège européen du groupe américain WeWork. Le loyer mensuel s’élève à 1,15 M£, représentant un rendement locatif de 5,1 %. L’acquisition intervient dans le contexte où le taux de change livre sterling contre dollar a chuté de près de 20 %. Pour rappel, la canadien Brookfield et Quadrant Estates s’était offert 211 M£ en 2014 pour cette propriété auprès de Blackrock et de CarVal Investors.
- Évènements -
Roboworld 2016 à Séoul
Le salon de la robotique Roboworld 2016 se déroulait du 12 au 15 octobre à Séoul. 2 Pépites de la Robotique française : Leka et MIP Robotics ont participé à l’événement avec un Pavillon Français grâce à l’accompagnement de Business France et de l’association Youth in finance. Fondé en 2014, le projet de robot Leka s’oriente vers les troubles neuro-développementaux, ses robots ludiques et interactifs accompagnent notamment les enfants autistes. Créé en 2015, MIP-Robotics souhaite démocratiser la robotique industrielle. Il commercialise un bras robotisé financièrement accessible aux PME, facile à programmer et conçu pour le travail collaboratif.
Bonne semaine à tous.
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