Chronique Asie, CFNEWS
L'actualité des deals, des investisseurs et conseils en Asie compilée par nos analystes... Quoi de neuf dans le Private Equity et le M&A en Asie cette semaine?
- Les Deals -
Ciment : Lafargeholcim / Lafarge China Cement (France / Suisse / Chine)
Le franco-suisse Lafarge-Holcim a conclu un accord avec son homologue chinois Huaxin Cement pour la cession de sa part majoritaire dans sa filiale chinoise Lafarge China Cement pour 208 millions de francs suisses. Il est actionnaire à 41,8 % de Huaxin. L’opération, qui a pour objectif de simplifier la structure, permet en effet de réduire son endettement net de 376 millions de francs suisses. La cible comprend 13 cimenteries et quatre unités de concassage, situées à Chongqing et dans les provinces du Yunnan et du Guizhou, représentant une capacité annuelle de 18 millions de tonnes de ciment. Plus récemment, quatre autres cessions d’envergure en Asie ont été annoncées par le géant franco-suisse : en Chine la cession de 55,93 % dans Sichuan Shuangma Cement pour 507 millions de francs suisses au chinois Tianjin Circle Enterprise Management Center ; en Inde la cession de Lafarge India à l’indien Nirma sur la base d'une valorisation de 1,4 Md$ (1,27 Md€) ; en Thaïlande la cession de Holcim Lanka à Siam City Cement pour 400 M$; au Vietnam, le désengagement de 65 % de Lafarge Vietnam au profit du thaïlandais Siam City Cement sur une base de 867 millions de francs suisses.
Football : AJA Football / ORG Packaging (France / Chine)
Un accord de cession sous clause suspensive a été signé en vue de la cession du club football d'Auxerre, l'AJA. Actionnaire majoritaire, Corinne Limido accepte de vendre ses parts - représentant une participation de 60 % - au chinois ORG Packaging, société d’emballage alimentaire cotée à Shenzhen et dirigée par Yunjie Zhou. Cet accord ne sera toutefois effectif que si l'actionnaire minoritaire du club l'association AJA (40 %) donne le feu vert pour l’augmentation de capital proposée par ORG Packaging. Ce dernier souhaiterait injecter 6 M€ sur trois ans (soit 2 M€ par an), qui pourrait abaisser la participation de l'association AJA de 40 à 24 %. Faute d'accord avant le 30 septembre, le rachat du club par le chinois tomberait à l'eau. Présidée par Michel Parmentie, l’association AJA souhaite conserver au minimum 34 % du club. Pour rappel, le dirigeant du groupe chinois Yunjie Zhou a déjà acquis un vignoble dans le Bordelais, le château Renon, fin 2014, et en possède un autre en Australie.
Les chinois ont investi en France dans deux clubs. L’an dernier, Ledus avait remporté la totalité du FC Sochaux-Montbéliard (FCSM) auprès de PSA Peugeot Citroën (lire aussi). Plus récemment, quatre investisseurs sino-américains ont acquis 80 % du club de football l'OGC Nice (lire aussi).
Football : AC Milan / Fininvest / Consortium chinois (Italie / Chine)
Détenu par l’ancien premier ministre italien Silvio Berlusconi depuis plus de 30 ans, le club AC Milan passe sous pavillon chinois. Emmené par le fonds public Haixia Capital et l'entrepreneur Yonghong Li, le consortium chinois débourse 740 M€, dont 220 M€ de dettes, pour acquérir 99,93 % du capital. Le nouveau propriétaire s'engage à investir 350 M€ dans le club d’ici trois ans. Fondé en 1989, AC Milan a affiché l’an dernier une perte de 93,5 M€. Pour rappel, son rival Inter Milan avait été racheté en juin dernier par le distributeur chinois d’électroménager Suning (lire aussi).
Ces dernières années, une série d'investissements spectaculaires d'entreprises chinoises a été menée dans le football européen. Après l’acquisition de 20 % du club espagnol Atlético de Madrid par Dalian Wanda, le fabricant de jouets chinois Rastar, coté à Shenzhen avait racheté plus de 50,1 % du capital du club football catalan RCD Espanyol de Barcelone (lire aussi). En Grande Bretagne, le club Manchester City est détenu à 13 % de ses parts par un consortium chinois mené par China Media Capital ; en juin dernier, le groupe chinois Recon s’est emparé du club vieux de 142 ans Aston Villa (lire aussi). Très récemment, deux clubs britanniques ont été acquis par les groupes chinois. Le propriétaire du Club Med, Fosun rachète le club de Wolverhampton Wanderers, fondé en 1877, pour 45 M£. Par ailleurs, une holding contrôlée par Guochuan Lai, dirigeant de la société paysagiste Palm Eco-Town (cotée à Shenzhen et basée à Canton), prend 88 % du capital de l’anglais West Bromwich Albion Football Club, né en 1878.
Luxe : Burberry / Sparkle Roll (Grande Bretagne / Chine)
Burberry débourse 54 M£ pour récupérer 15 % de ses activités chinoises auprès de son partenaire hongkongais Sparkle Roll. A l’issue de cette opération, Burberry reprend 100 % de ses activités chinoises. Pour mémoire, en 2010, il avait payé 70 M£ pour reprendre plusieurs boutiques en Chine et d’entités associées. Burberry a fait état d'un recul de 3% de ses ventes au cours d'un premier trimestre de cette année. Il a souffert particulièrement d'un ralentissement en Chine mais estime toujours un rebond de la consommation chinoise dans les mois qui viennent.
Robots industriels : Midea / Kuka (Chine / Allemagne)
Coté à Shenzhen, le fabricant chinois d’électroménager Midea devrait finaliser son OPA amicale sur le fabricant allemand de robots industriels Kuka, coté à Francfort (lire aussi). Il détient à présent 94,55 % du capital de l’allemand. L’opération valorise ainsi Kuka, l’un des quatre les plus grands fabricants de robots industriels avec le suisse ABB et deux japonais : Yasukawa et Fanuc, à 4,6 Md€, soit 114 € par titre.
Fort d’une vingtaine de milliards d’euros de chiffre d’affaires, le chinois Midea fabrique de réfrigérateurs climatiseurs ainsi que le petit électroménager comme des cuiseurs de riz, et compte 100 000 salariés. L’allemand, qui a réalisé environ 3 Md€ de chiffre d’affaires, fabrique des robots industriels destinés notamment aux chaînes de production et d'assemblage automobile avec un effectif de 12 300 personnes.
Pétrole : BP / Secco / Sinopec (Grande Bretagne / Chine)
Le pétrolier britannique BP a mandaté une banque d’affaires pour la cession de sa part dans Secco, une co-entreprise chinoise détenue à parité avec le pétrolier public chinois Sinopec et ses sociétés affiliées. Fondée en 2001 et basée aujourd’hui à Shanghai, la cible, une raffinerie pétrochimique, représentait un investissement au total de 2,7 Md$. Après une explosion et un incendie en 2010 sur la plate-forme pétrolière Deepwater Horizon (dans le golfe du Mexique), BP devrait effectuer plusieurs cessions afin de rembourser les amendements aux Etats-Unis. Selon certaines analyses évoquées par la presse, la cession de 50 % de Secco permettrait à BP d’empocher entre 1 et 2 Md$ sur la base d'une valorisation de plus de 3 Md$.
Par ailleurs, en raison de la conjoncture économique mondiale, plusieurs groupes pétroliers occidentaux entendent céder leurs activités chinoises. Le français Total souhaite vendre sa prise de participation dans Wepec, basé à Dalian (au Nord-Est de la Chine). L’anglo-néerlandais Royal Dutch Shell a suspendu une co-entreprise dédiée à l’exploitation de gaz de schiste au sud-ouest en Chine.
Le prochain bulletin Asie paraitra début septembre. Bon été à tous.
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