Nouvelle ère pour la banque centenaire Crédit du Maroc
En avril 2022, le groupe bancaire tricolore Crédit Agricole avait signé un accord de cession totale de sa participation de 78,7 % dans le capital de la banque commerciale cotée Crédit du Maroc - qui revendique un produit net bancaire en hausse de 13,9 % en 2023 à 270 M€, soit 2 926,9 MAD - au profit du conglomérat marocain Holmarcom. Dans un premier temps, le groupe familial diversifié, dirigé depuis 1993 par Mohamed Hassan Bensalah, avait pris une participation de 63,7 % en décembre 2022, et devait acquérir les 15 % résiduels dix-huit mois après la première tranche. C’est à présent chose faite, comme vient de l’annoncer ce mois-ci l’actionnaire majoritaire de Crédit du Maroc. Il s’agissait de l’une des dernières filiales africaines du Crédit Agricole, sa cession s’inscrivant dans un processus de désengagement du continent amorcé dès la première décennie des années 2000, avec la vente en 2008 de ses dépendances ouest-africaines à Attijariwafa Bank (Congo, Côte d'Ivoire, Cameroun, Gabon, Sénégal), en contrepartie d'une participation dans CDM. La banque française conserve toutefois des intérêts au sein du royaume chérifien par l'intermédiaire des entités Wafasalaf (crédit à la consommation), Wafa Gestion (banque de financement et d'investissement) et Amundi Investment Maroc (gestion d'actifs).
Et aussi...
- Selon le média Jeune Afrique, les autorités rwandaises s’intéresseraient de près à la filiale guinéenne de Société Générale, fondée en 1985 et mise en vente par le géant bancaire qui a déjà cédé ses filiales congolaise, équato-guinéenne, tchadienne, mauritanienne, burkinabé et mozambicaine. Bank of Kigali, détenue à 100 % par l’État rwandais, pourrait ainsi rafler la mise.
- Les discussions entre Canal+ et l’opérateur sud-africain MultiChoice progressent. La dernière offre à 1,5 Md€ du groupe audiovisuel français a en effet été jugée « raisonnable » par un collège d’experts désigné par le groupe de télévision payante leader en Afrique anglophone et lusophone. Pour rappel, la première OPA avait avorté en début d'année, le conseil d'administration de la cible ayant estimé qu'elle sous-valoriserait l'entreprise (à 105 ZAR par action ordinaire, soit environ 5,1 € un montant représentant une prime de 40 % par rapport au cours de clôture de l'action). Avait suivi en mars une nouvelle offre avec une prime de 66 %, puis l'annonce d'un franchissement du seuil de 40,01 %.