Un an après l’interruption de Yup, sa solution de paiement mobile panafricaine (lire ci-dessous), la Société Générale cède la totalité de ses parts dans ses filiales au Congo et en Guinée Équatoriale au groupe guinéen Vista, ainsi que ses filiales en Mauritanie et au Tchad au groupe burkinabé Coris. Le groupe français détenait respectivement 93,5 % de Société Générale Congo, 57,2 % de Société Générale de Banques en Guinée Équatoriale, 95,5 % de Société Générale Mauritanie et 67,8 % de Société Générale Tchad. Si les détails financiers de ces transactions, dont le closing est pressenti d’ici la fin de l’année, demeurent confidentiels à ce jour, ces opérations devraient avoir un impact positif d'environ 5 points de base sur le ratio CET1 du groupe à leur date de réalisation.
Les deux groupes bancaires panafricains veilleront à consolider le positionnement des cibles sur leurs marchés respectifs. Présidé par Simon Tiemtoré ,Vista Bank avait pris pied dans l’UEMOA grâce à la prise de contrôle en 2021 de la Banque Internationale pour le Commerce l’Industrie et l’Agriculture du Burkina (BICIAB), ancienne filiale de BNP Paribas, acquisition considérée à l’époque comme un tremplin pour son expansion future (lire ci-dessous). Son confrère Coris Bank International, présidé par Idrissa Nassa, se présente quant à lui comme le troisième groupe bancaire de l'Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA), implanté dans neuf pays d’Afrique de l’Ouest.
La Société Générale envisage en outre de quitter la Tunisie où elle est présente via l'Union Internationale de Banques (UIB), dont elle détient 52,34 % du capital. La banque tricolore dirigée depuis le mois dernier par Slawomir Krupa conserve néanmoins une position de leader dans la plupart de ses treize marchés africains, grâce à une « une taille critique ». Ce retrait s’inscrit dans un mouvement plus large de désengagement des banques françaises et plus largement occidentales sur le continent. Du Crédit Agricole - qui avait cédé ses filiales ouest-africaines après la crise financière de 2008 - à BNP Paribas en passant par BPCE, ces établissements ont dû faire face de nombreux défis tels que la concurrence d’autres acteurs (souvent panafricains, à commencer par le marocain Attijariwafa Bank), les tensions géopolitiques, le sentiment antifrançais ou encore l’émergence encore trop balbutiante d’une classe moyenne.
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