Chronique Asie, CFNEWS
Chaque semaine, CFnews vous propose l'actualité des deals, des investisseurs et conseils en Asie et "cross-border" et les nominations...
Quoi de neuf dans le Private Equity et le M&A en Asie cette semaine ?
- Les Deals -
Services financiers : Société Générale Private Banking Japan - Sumitomo Mitsui Banking Corporation (SMBC) (France/Japon)
La Société Générale va céder son activité de banque privée au Japon, appelée Société Générale Private Banking Japan, à son homologue nippon, Sumitomo Mitsui Banking Corporation (SMBC). Le montant de la transaction n'a pas été révélé. Selon une agence de presse japonaise Jiji, SMBC va investir 10 milliards de yens (75 M€) dans cette filiale française pour renforcer son activité dans la banque privée.
Produits Pharmaceutiques : Ceva Santé Animale - Sichuan Hengtong Animal Pharmacy (France/Chine)
Ceva Santé Animale, laboratoire vétérinaire implanté en Aquitaine et sous LBO avec EuroMezzanine, Nixen et Sagard, renforce sa présence en Chine en créant une deuxième JV dans le pays. Cette dernière, basée à Neijiang dans la province du Sichuan (Sud-Ouest de la Chine), sera lancée en partenariat avec un groupe chinois Sichuan Hengtong Animal Pharmacy. Baptisée Ceva Hengtong, elle proposera une gamme complète de produits et services pharmaceutiques permettant d’améliorer la production de porcs et de volailles en Chine, où la production de viande représente un quart du secteur mondial. Le groupe français détiendra 55 % de la co-entreprise et le chinois Hengtong, 45 %. Créé en 2001, Sichuan Hengtong réalise un chiffre d’affaires de 15 M€, en employant aujourd’hui 240 personnes dans dix provinces les plus importantes en termes d’élevage porcin.
Se positionnant aujourd’hui à la neuvième place sur le marché vétérinaire mondial, Ceva regroupe 3 000 personnes à travers le monde, dont 800 en France. Créée en 1999, son chiffre d’affaires a dépassé 600 M€ l’an dernier. Pour mémoire, en 2011, le groupe français avait créé une JV de vaccins pour les volailles, Ceva Huadu Biological, basée à Beijing, avec CAG Huadu Group, une filiale de l’entreprise publique chinoise Sun Lon (aincien Capital Agribusiness Group-CAG).
Environnement & CleanTechs : Suez Environnement (France/Chine)
Suez Environnement, via sa filiale Sita Waste Services, a remporté deux nouveaux contrats à Hong Kong, pour un montant total de 110 M€. Il s'agit d'un contrat de gestion pour 10 ans de la station de transfert de North Lantau, pour un montant de 35 M€, et d'un autre contrat d'une durée de 10 ans et d'un montant de 75 M€ pour le transport maritime de boues déshydratées. Le groupe de services aux collectivités a également renouvelé son contrat de collecte des déchets et de services de nettoyage de Macao pour un montant de 200 M€ sur 10 ans. Présent depuis plus de 20 ans dans la région de Hong Kong, Suez Environnement exploite actuellement deux sites d'enfouissement de déchets prenant en charge plus de 7000 tonnes de déchets par jour, six stations de transfert, sept décharges réhabilitées et offre également des services de collecte, compostage et recyclage. Depuis 30 ans, le groupe est présent en Chine à travers ses filiales Sino-French Holdings et Sino French Water Development (SFWD), Sita Waste. En 2012, le groupe français a généré un chiffre d’affaires de plus de 1,3 Md€ en Chine sur celui mondial de 15,1 Md€ (lire aussi notre bulletin précédent : La filiale à 50 % de Suez Environnement, Sino French Water Development crée une JV à Chengdu au Sud-Ouest de Chine).
E-commerce : Alibaba (Chine)
Selon le Daily Oriental, le géant de l'e-commerce chinois Alibaba dépose ses dossiers à travers Goldman Sachs pour son introduction en Bourse à Hong Kong prévue cet octobre, dont la transaction serait libellée parallèlement en dollars et en yuans. Mais le groupe chinois n'a mandaté encore aucun banquier pour cette opération. La valorisation pourrait dit-on franchir la barre de 70 Md$, le groupe chinois souhaitant au minimum récolter 15 Md$ via cette IPO. Alibaba a enregistré un chiffre d’affaires historique de 1,1 Md$ au premier trimestre cette année, soit une progression de 71 %, pour un bénéfice net triplé de 669 M$ par rapport à celui de 2011.
Avant cette introduction en Bourse, le groupe chinois essaie d'affirmer le contrôle sur son propre destin. Il a finalisé, en septembre dernier, le méga LBO de 7,6 Md$ pour reprendre 20 % de son capital détenu, depuis 2005, par le portail américain Yahoo. Le montant de l’opération a été estimé 7,1 Md$ en mai dernier (lire aussi notre bulletin précédent : Alibaba Group finalise le rachat de 20 % détenus par Yahoo et lire aussi plus d’informations du groupe Alibaba).
Cette année, Alibaba a effectué deux prises de participations minoritaires dans deux groupes clé du Web chinois, soit 28 % dans le groupe de cartographie numérique AutoNavi Holdings (lire aussi notre bulletin précédent : Alibaba rachète 28 % d’AutoNavi Holdings ) et 18 % dans Sina Weibo, l’homologue chinois de twitter (lire aussi : Alibaba Group débourse 586 M$ pour 18 % de Sina Weibo ).
Semi-conducteur : Google - Himax Display (USA/Taiwan)
Google dispose d’un partenaire taïwanais pour son nouveau produit Google Glass. Il a racheté 6,3 % de Himax Display, une filiale à 81,5 % de Himax Technologies, coté au Nasdaq. Google pourrait augmenter sa part à 14,8 % après la finalisation de la transaction. Fondé en 2004, la cible fabrique les puces de LCOS (Liquid Crystal On Silicon), qui serait utilisées dans Google Glass. Elle avait, pour mémoire, accueilli les américains KPCB Holdings, Khosla Ventures et Intel Capital comme LPs.
Agro-alimentaire : Diageo - Shui Jing Fang (Angleterre/Chine)
Diageo, leader mondial des alcools et spiritueux, rachète Sichuan Quanxing Group (Quanxing), propriétaire de l’une des plus célèbres enseignes d'alcools blancs chinois (Bai Jiu 白酒) Shui Jing Fang. Ayant déjà reçu l’approbation des autorités chinoises, le groupe anglais va reprendre les 47 % restants de Quanxing pour 233 M£ (270 M€). Pour rappel, Diageo avait acquis, jusqu’en 2006, 53 % de Quanxing via plusieurs tranches minoritaires successives. Ce dernier, un conglomérat de l’agro-alimentaire ainsi que de la médicine chinoise, deviendra ainsi une filiale à 100 % du groupe britannique. A la suite de l'opération, la participation indirecte de Diageo dans Shui Jing Fang passera de 21,05 % à 39,71 %. Datant de 1408, l’enseigne chinoise de Bai Jiu possède le plus ancien atelier de production d'alcools en Chine, classé comme patrimoine national du pays. Coté à Shanghai depuis 1996, Shui Jing Fang a généré un chiffre d’affaires de 1,2 milliards de yuans (150 M€) l’an dernier, en comptant 1350 salariés (lire aussi notre bulletin précédent : Château Loudenne bat pavillon chinois).
Santé & Matériel médical : JenaValve Technology - Legend Capital, Omega Funds (Allemagne/Chine/Etats-Unis)
JenaValve Technology, fabricant de bio-prothèses cardiaques basé à Munich, s’entoure des deux nouveaux LPs internationaux lors de son troisième tour de table de 62,5 M$, l’américain Omega Funds et le chinois Legend Capital. Ce dernier est la société sœur du premier fabricant mondial de PC Lenovo et de Hony Capital, le deuxième plus grand fonds de private equity chinois derrière CDH. Ce tour est mené par le fonds belge Gimv (voir sa fiche et deal-list), suivi par cinq LPs historiques Edmond de Rothschild Investment Partners (EDRIP), Atlas Venture Fund, NeoMed Management, VI Partners et Sunstone Capital. Fort de 6 M$ de chiffre d'affaires l’an dernier, la cible commercialise principalement le produit « transcatheter aortic valve implantation (TAVI) », permettant d’implanter une bio-prothèse dans la valve aortique et de l'ancrer à la valve de patient. Selon Goldman Sachs, ce marché des bio-prothèses cardiaques mondial s’élèverait à 3 Md$ d’ici 2016. Les nouveaux LPs américain et chinois vont aider le fabricant allemand à financier les essais cliniques aux États Unis ainsi que d’obtenir l’approbation en Chine. Le deuxième tour de table avait été établi en mars 2010 avec une enveloppe de 19 M€ engagée par six fonds : Sunstone, VI Partners, Gimv, Atlas, EdRip et Neomed.
Automobile : Blackstone - Agile Electric (Inde)
The Blackstone Group va acquérir une part majoritaire de 97.9 % dans l’équipementier indien Agile Electric Sub-assembly Limited (AESPL) ainsi que 62 % de sa filiale cotée à Mumbai, Igarashi Motors India(IMIL), pour 110 M$. C’est le quatre placement de la firme américaine en Inde, tandis que les trois premiers avaient été investis entre 2007-2008. Blackstone devrait encore racheter une part de 26 % de l’IMIL, soit 65 roupie indiennes (0,8 €) par action, représentant une prime de 8,4 % par rapport au cours de la veille. Le groupe Agile a affiché un chiffre d’affaires consolidé de 70 M€, pour un résultat net de 4 M€, soit une marge d'EBITDA de 17 %.
Agro-alimentaire : KKR - TPSF (Indonésie)
KKR effectue son premier investissement en Indonésie, soit une acquisition de 9,5 % de Tiga Pilar Sejahtera Food (TPSF) pour un montant confidentiel. Ce dernier, coté à Jakarta depuis 2003, est une filiale de TPS Group, fondé en 1959 à Central Java. Il exploite des marques comme Taro Snack, Mie Kremezz, Ayam Dua Telor, Superior, Tanam Jagung, Gulas Candy et Ayam Jago Rice, dont Taro Snack a été, en 2011, cédé à Unilever. Pour mémoire, deux semaines avant, KKR a annoncé le closing final à 6 Md$ pour son deuxième véhicule pan-asiatique, le plus grand véhicule dédié à l’Asie (lire notre bulletin précédent : KKR clôture un véhicule à 6 Md$).
Marchés de capitaux en Chine : augmentation du quota d'investissement des QFII à 150 Md$
La Chine accélère l'ouverture du marché national des capitaux. Elle augmente le quota total d'investissement des QFII (Qualified Foreign Institutional Investor - les institutions possédant un statut d'investisseur qualifié en Chine) à 150 Md$ contre 30 Md$ en avril 2012. Parallèlement, la période d’essai des QFII en RMB (RQFII), établi depuis 2011, serait étendue à Singapour, à Londres ainsi qu'à d'autres endroits (peut-être à Paris ?) après Hong Kong.
Mis en place depuis 2002, le régime des QFII a joué un rôle actif dans la facilitation de l'ouverture du marché des capitaux chinois ainsi que dans l'amélioration du cadre institutionnel et du concept d'investissement de la Chine. Le régime est composé de trois établissements chinois : la Commission chinoise de régulation des opérations en Bourse (CSRC), la Banque populaire de Chine et l'Administration d'Etat des devises étrangères (AEDE). La CSRC approuve les licences des QFII et l'accès au marché des investisseurs étrangers, tandis que l'AEDE approuve les quotas pour les fonds des QFII individuels. Depuis l’an dernier, les autorités chinoises ont accordé 21,8 Md$ de quotas des QFII, dont 6,02 Md$ depuis cette année, à 94 investisseurs institutionnels, dont 22 depuis cette année, portant le total du quota à 43,46 Md$. Selon les statistiques de la CSRC, les QFII compte aujourd’hui environ 1,6 % de la valeur des actions A cotées à Shanghai et Shenzhen.
Pour mémoire, la Chine a, en août dernier, pris des nouvelles mesures, permettant aux QFII de détenir jusqu'à 30 % des actions d'une société cotée, contre 20 % précédemment, de participer au marché chinois des obligations interbancaires et également de détenir des parts dans des fonds privés alimentant des PME (lire aussi notre bulletin précédent).
- Nouveaux Fonds -
Fonds dédié l’industrie culturelle: BT Capital (Chine)
Un entrepreneur de média chinois, Bruno Wu Zheng et l’ancien directeur général de Bertelsmann, Thomas Middelhoff, aujourd’hui directeur d'Investcorp en Europe, vont lancer une structure d’investissement, dédiée à l’industrie culturelle en Chine. Aucun des deux ne divulgue la taille de la levée pour ce nouveau fonds, baptisé BT Capital. La femme de Wu, Yang Lan, reconnu en Chine comme Oprah Winfrey aux USA, va rejoindre ce fonds comme directrice. Le couple chinois exercice aujourd’hui pour leur propre compte, Sun Media Group.
- Nominations -
Fonds souverain : Temasek Holdings (Singapour)
Le fonds souverain de Singapour Temasek Holdings nomme son nouveau président, Lim Boon Heng. Ce dernier dirige le fonds au côtés de la directrice générale Ho Ching, qui est l'épouse de Lee Hsien Loong, le Premier Ministre de Singapour. Il succède à Suppiah Dhanabalan, qui prend sa retraite après 17 ans au sein du fonds souverain. Le nouveau président, homme d’affaires et politique, a rejoint Temasek l’an dernier. Il avait exercé pendant 10 ans au sein de Neptune Orient Lines, armateur singapourien, avant de débuter sa carrière politique comme membre du Parlement de Singapour depuis les années 1980 jusqu’en 2011. Il était également le ministre de Prime Minister's Office (PMO) entre 2001 et 2011.
Lors du mandat de Dhanabalan, le fonds souverain de Singapour a traversé trois crises essentielles : la crise financière asiatique en 1997, l'éclatement de la bulle Internet et la crise financière mondiale depuis 2008. Son portefeuille comptait un valeur de 215 milliards de dollars singapouriens (130 Md€) jusqu’à mars 2013, contre 70 milliards de dollars singapouriens (40 Md€) en 1997 soit un CAGR de 4,9 %. L’an dernier, Temasek a totalisé une valeur d’investissement de 20 milliards de dollars singapouriens (12 Md€), particulièrement dans les ressources naturelles, ainsi que des sorties de 13 milliards de dollars singapouriens (7,8 Md€). Le taux de rendement pour les actionnaires en 2012 a atteint 8,9 % contre 1,5 % en 2011. Temasek est également un investisseur stratégique dans les banques publiques chinoises, comme ICBC (lire aussi notre bulletin précédent : Temasek détient désormais 8,07 % de l’ICBC), China Construction Bank, Bank of China, ainsi que des filiales du conglomérat financier chinois CITIC.
Bonne semaine, à la semaine prochaine! 下(xià) 周(zhōu) 见(jiàn) !
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