Chronique Asie, CFNEWS
L'actualité des deals, des investisseurs et conseils en Asie compilée par nos analystes... Quoi de neuf dans le Private Equity et le M&A en Asie cette semaine?
- Les Deals -
Football : OGC Nice / Investisseurs chinois et américains (France / Chine / Etats-Unis)
Quatre investisseurs possèdent désormais 80 % du club de football l'OGC Nice : le sino-américain Chien Lee (NewCity Capital), le chinois Alex Zheng (président du groupe hôtelier Plateno, filiale de Jin Jiang), et deux américains : Paul Conway et Elliot Hayes. Ils rachètent les parts de Gilbert Stellardo, Patrick Governatori, Jean Bessis et Louis Bacchialoni (au total 49 %) et d’une partie (31 %) de celles de Jean-Pierre Rivère. Ce dernier, le président du club, en conserve 20 %. La gouvernance reste inchangée, Jean-Pierre Rivère et Julien Fournier (directeur général) poursuivront leur mission à la tête du club pour au minimum trois ans.
Agroalimentaire : Jack Ma Yun / Château Pérenne et Château Guerry (Chine / France)
Après le rachat du château de Sours (lire aussi : Jack Ma Yun rachète le château de Sours), le milliardaire chinois Jack Ma Yun, fondateur du géant e-commerce Alibaba, acquiert deux domaines viticoles dans le Bordelais : Château Pérenne et Château Guerry, pour 11,8 M€. Les deux propriétés appartenaient au magnat français du vin Bernard Magrez. En appellation Blaye Côte de Bordeaux, la première propriété s'étend sur 64 hectares et produit 500 000 bouteilles par an. L'origine du domaine remonte au XVIIe siècle et son château date du XIXe siècle. Bernard Magrez l'avait acquise en 1997. En appellation Côtes-de-Bourg, la seconde a été fondée en 1990. Mais la culture de la vigne remonte à la conquête romaine, au 1er siècle après Jésus-Christ. Sur une vingtaine d'hectares, le domaine produit 84 000 bouteilles de vin rouge par an.
Bernard Magrez possède 14 propriétés dans le Bordelais dont quatre classées dans chacune des appellations prestigieuses du vignoble, 17 autres en Languedoc-Roussillon, Provence et Gascogne, ainsi que 17 à l’étranger (en Argentine, Uruguay, Chili, Espagne, Portugal, Maroc, Japon et en Californie). La vente de ces deux a pour objectif de céder des vins bordelais d'entrée de gamme pour se concentrer sur les vins classés, il souhaiter prochainement s’emparer d’un château de renom.
Pharmaceutique : Delpharm / Takeda (Suisse / Japon)
Fort de 380 M€ de chiffre d’affaires et d’un effectif de 2500 salariés, le façonnier pharmaceutique français Delpharm acquiert une usine du japonais Takeda, implantée à Cerano, située à une trentaine de kilomètres de Milan. En employant 120 salariés, la cible se spécialise dans la fabrication en petite série de formes sèches et liquides, ainsi que dans le conditionnement de produits biologiques. Conseillée par STCPartners, l’acquisition s'appuie sur un accord de sous-traitance de long terme signé avec le laboratoire nippon. Remontant à 1781, le groupe japonais Takeda, présent depuis 1978 dans l’Hexagone, a réalisé en 2014 un chiffre d’affaires de 201 M€. En comptant plus de 30 000 salarié, il a généré au total 12,8 Md€ de revenus en 2014.
Transports : Michelin / e Bai Bo (France / Chine)
Michelin investit dans le groupe chinois de service de voiturier e Bai Bo dans le cadre de son programme d’incubation. L’opération permet au groupe Michelin de renforcer ses offres dans la région. En Chine, le nombre de voitures croît plus rapidement que les espaces dédiés au stationnement. Grâce à une plateforme numérique, e Bai Bo couvre aujourd’hui 24 aéroports dans 23 villes chinoises. Il dispose notamment d’une présence dans le cœur de grandes métropoles telles que Beijing et Shanghai où la demande de stationnement est très élevé.
Internet : Line (Japon)
La messagerie instantanée japonaise Line - filiale du géant de l’internet coréen Naver Corp - dévoile son projet d’IPO à la fois à Tokyo et à New York. Avec cette double opération, elle espère lever 113 milliards de yens, soit environ 1 Md$. La cotation, l’une des plus importantes dans le secteur innovant cette année, devrait commencer le 14 juillet à New York et le 15 juillet à Tokyo. Lancée en 2011, l’application mobile est toujours détenue par son fondateur, le moteur de recherche sud-coréenne Naver Corp. Elle revendique aujourd’hui plus de 220 millions d’utilisateurs réguliers, notamment au Japon, à Taïwan, en Thaïlande et en Indonésie.
Energie renouvellable : China Three Gorges / Meerwind (Chine / Allemagne)
China Three Gorges, opérateur du plus grande centrale hydroélectrique du monde sur le fleuve Yangtsé (Chang Jiang en chinois) en Chine, pourrait acheter le parc éolien marin de Meerwind, situé en Allemagne. Il a entamé des discussions exclusives avec le fonds américian Blackstone, actionnaire majoritaire avec ses 80 %, le solde étant entre les mains de l’allemand Windland Energieerzeugung. Les termes de la vente n'ont pas été divulgués, mais selon le journal chinois Quotidien du Peuple, le montant de valorisation pourrait atteindre environ 1,6 Md€. La cible possède un projet de 288 mégawatts implanté en mer du Nord (près de l’île Helgoland), représentant l'un des plus grands parcs d'éoliennes situé au large des côtes d'Allemagne.
Robots industriels : Agic Capital / Gimatic (Chine / Allemagne / Italie)
Dirigé par un ancien de Deutsche Bank, Henry Cai, le fonds sino-allemand Agic Capital s’invite au capital du fabricant italien de bras automatisé pour l’industrie Gimatic. L’opération valoriserait la cible entre 100 et 150 M€. Fondée en 1985, la cible, dont le siège est à Roncadelle - situé à 60 km de Milan -, emploie aujourd’hui 70 salariés. Gérant 550 M€, Agic Capital avait, pour rappel, participé à l’acquisition de l’allemand KraussMaffei au côté du géant chimique chinois ChemChina, pour 925 M€ (lire aussi : ChemChina s’empare de KraussMaffei).
Par ailleurs, dans l’automation industrielle, le groupe d’électroménager chinois Midea (coté à Shenzhen) souhaite racheter 49 % du capital du fabricant allemand de robots industriels Kuka (coté à Francfort), sur une base de valeur de 4,5 Md€. Soucieux de protéger la technologie pointe allemande, le ministre de l’économie du pays Sigmar Gabriel cherche activement à orchestrer une contre-offre pour concurrencer celle du groupe chinois.
Transports aériens : Virgin Australia / Nanshan (Chine / Australie)
Un deuxième groupe chinois, après le conglomérat chinois HNA (lire aussi), s’invite au capital de la compagnie australienne Virgin Australia. Le groupe Nanshan, propriétaire de la jeune compagnie Qingdao Airlines, devrait prendre 20 % du capital de la deuxième compagnie australienne détenus par Air New Zealand. La recomposition du capital de Virgin Australia, plombé par 1,5 Md$ de dette, va faire se côtoyer au conseil d'administration cinq compagnies : outre HNA et Nanshan, on y retrouvera Singapore Airlines (22,8 %), Etihad (24,2 %), et Virgin Group. La Chine représente l'un des plus importants marchés pour les compagnies australiennes. Entre 2010 et 2015, le taux de croissance annuelle de touristes chinois en Australie s’élevait à 19 %. Virgin Australia indique que plus d'un million de Chinois ont voyagé en Australie l'année dernière et ce nombre devrait grimper à 1,5 million d'ici à 2020.
Semi-conducteurs : NXP / JAC Capital et Wise Road Capital (Pays Bas / Chine)
Coté à Amsterdam, le champion européen des semi-conducteurs NXP, ancienne division de Philips, cède ses activités de circuits standards à un consortium chinois. Ce dernier est formé des fonds d’investissement chinois JAC Capital et Wise Road Capital. La transaction devrait rapporter 2,8 Md$ au groupe néerlandais et être finalisée au premier trimestre 2017. Pour réaliser le rachat de Freescale - l’ancienne division de Motorola dans les puces électroniques -, NXP procède à une correction de périmètre en se séparant de ses circuits standards afin d’obtenir le feu vert des autorités de la concurrence. A l’issue de l’opération, l’activité de circuits standards pour l’automobile, l’industrie, l’informatique et l’électronique grand public, sera groupée au sein d’une société baptisée Nexperia. Elle emploiera 11 000 personnes et a affiché un chiffre d’affaires de 1,2 Md$ en 2015. Elle dispose de deux usines de fabrication de puces, à Manchester et à Hambourg ; et de trois usines de test et packaging : en Chine, en Malaysie et aux Philippines. Pour rappel, NXP avait auparavant vendu ses circuits des émetteurs radiofréquences à JAC Capital pour 1,8 Md$.
French Tech Tour China et Impact China
Après le succès d’Acceleratech China 2015, Bpifrance et Business France dévoilent deux nouveaux programmes pour propulser les start-up de la French Tech sur le marché chinois. Ils lancent l’appel à candidatures pour le French Tech Tour China 2016 (jusqu’ 11 juillet pour candidater) et Impact China 2016-2017 (jusqu’au 6 septembre pour candidater). Pour le premier programme, douze sociétés seront retenues pour un voyage d’affaires d’une durée de deux semaines dans quatre centres chinois de la tech : Hong Kong, Shanghi, Shenzhen et Beijing. Le second programme aura pour objectif de favoriser leur implantation dans l’Empire du milieu. Cinq start-up seront sélectionnées sur concours.
- Nominations -
Avocats : Taylor Wessing (Singapour)
Cinq ans après s'être doté d'un bureau à Singapour en s'alliant au cabinet RHT Law, Taylor Wessing renforce ses compétences locales. Il vient de nommer Erwan Barre en tant qu'associé. Disposant d'une expertise particulière dans le secteur des biotech, cet ancien de chez Sullivan & Cromwell (1996-2004) et Paul Hastings (2004-2012) intervient dans le cadre d'opérations de M&A, d'IPO, de levées de fonds ou encore de joint-ventures (lire aussi l’article CFNEWS : Un associé pour Taylor Wessing à Singapour).
Bonne semaine à tous.
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