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Tout juste cinq ans après son premier MBO, Argon & Co confirme son goût pour le private equity. Le cabinet de conseil en stratégie et transformation avait en effet confié une participation de 13 % à Ardian au printemps 2020. Ce dernier, qui était intervenu via son équipe Growth, a initié avec le management un process de sortie en octobre confié à Edmond de Rothschild CF. Plusieurs financiers se sont penchés sur le dossier, le groupe ayant démontré ses capacités de croissance en faisant passer son chiffre d’affaires de 50 M€ en 2020 à 175 M€ pour l’exercice en cours, porté par une quinzaine d’acquisitions. C’est finalement Bridgepoint, opposé lors du dernier tour à Capza, qui a eu les faveurs des dirigeants toujours majoritaires à l’issue de ce LBO bis. La société de gestion mobilise son fonds Bridgepoint Development Capital V pour prendre un peu plus de 30 % du capital, aux côtés d’Ardian qui réinvestit pour conserver environ 7 %. « Nous avons une appétence pour le secteur du conseil, indique l’associé Bertrand Demesse. Nous connaissions par ailleurs la société car nous avions regardé le dossier en 2020 qui était, à l’époque trop petit pour notre stratégie ; mais nous avions déjà identifié un positionnement solide, nourri par un fort niveau d’expertise, sur un marché du conseil opérationnel en forte croissance. Nous avions par ailleurs eu l’occasion de solliciter ses services pour certaines de nos participations. Ainsi, lorsque le process a démarré, nous avions ainsi déjà construit une forte conviction. »
Près de 400 M€ de valorisation
D’après des éléments de L’Informé confirmé à CFNEWS, l’opération valorise le conseil près de 400 M€ à mettre en regard avec un Ebitda qui devrait être un peu inférieur à 30 M€ sur l’exercice qui se clôturera fin mai. Elle s’appuie sur une unitranche de 130 M€ fournie par Carlyle, complétée d’une ligne pour les acquisitions d’environ 30 M€. La gouvernance évolue également. Jean-François Laget est nommé président du groupe, tandis que le fondateur Yvan Salamon devient président du conseil de surveillance. A noter qu’après un signing fin décembre, le closing a été retardé notamment en raison des évolutions apportées par la loi de finance sur les management packages, poussant les parties à revoir certaines structurations.
60% du chiffre d’affaires à l’étranger
Né au début des années 2000, Argon & Co accompagne des grands groupes et des ETI dans l’amélioration de leurs opérations, que ce soit sur des sujets d’achats, de production, de logistique ou encore de développement produit. « Ce segment du marché du conseil est assez robuste, souligne le président Jean-François Laget, puisque nous pouvons être sollicités aussi bien dans un contexte de forte croissance, que dans un environnement plus contraint. » Porté par cette dynamique, le groupe s’est fortement internationalisé au cours des cinq dernières années, avec désormais une présence dans 14 pays contre 5 auparavant. Plusieurs build-up ont participé à ce déploiement comme le rachat du néerlandais M3 Consultancy en 2023 ou celui de l’Allemand PrexPartners l’année dernière. Si la France demeure le premier marché de ce groupe aux 850 salariés, environ 60 % du chiffre d’affaires est aujourd’hui généré à l’étranger, en commençant par l’Australie et la Nouvelle-Zélande, suivies du Royaume-Uni et de l’Allemagne. « L’objectif est désormais de consolider nos positions, d’abord en Europe puis aux Etats-Unis, poursuit le dirigeant, tout en nous assurant de proposer l’intégralité de nos services sur chacune des géographies. » Des projets d’acquisition sont d’ailleurs déjà à l’étude dans plusieurs pays. En parallèle, le cabinet veut continuer d’étoffer son offre en poursuivant le déploiement de son pôle dédié à l’IA, Iris, qui apporte une aide à la décision grâce à la data. Plus récemment, il a également développé une nouvelle offre en planification industrielle, qui mêle méthodologie et outils connectés, pour piloter de façon plus efficace toutes les étapes de la supply chain.