Alors que les multiples de valorisation s’étaient stabilisés autour de 9 fois l’Ebitda ces dernières années, l’Argos Index du quatrième trimestre 2024 affiche une légère hausse. L’indice, qui mesure les valorisations médianes des opérations de 15 à 500 M€ de la zone euro sur six mois glissants, s’établit à 9,8x l'Ebitda. Une reprise portée à la fois par les fonds d’investissement, en hausse de 2 % à 10,3x, que par les acquéreurs stratégiques, à 9,3x, malgré un marché coté en déclin. « Les entreprises sont en recherche d’actifs transformants. L’écart d’un tour d’Ebitda démontre la volonté des fonds d’acquérir des actifs de qualité, avec un premium, analyse Louis Godron, managing partner chez Argos Wityu. On revient à une forme de normalité. » Une normalité qui se traduit également dans la part des multiples extrêmes – au-dessus de 15x ou en-dessous de 7x – qui concernent un tiers des opérations. La polarisation diminue avec la reprise du flux des transactions dans un mid-market qui s’est ralenti mais pas arrêté.
La France grève la reprise des volumes en Europe
Si le volume des transactions de la zone Euro rebondit de 16 % en dehors des frontières françaises au second semestre, il recule de 15 % dans l’Hexagone, plombé par les incertitudes depuis les élections législatives de juillet. « La situation politique française suscite beaucoup d’exaspération dans les entreprises, qui ont suspendu leurs projets de cession en attente de visibilité sur la fiscalité, le budget et les orientations stratégiques de l’Etat. C’est affligeant, regrette Louis Godron, car on avait des bons fondamentaux, l’économie française avait bien résisté ces dernières années. » La reprise de 8 % à l’échelle de la zone euro est tirée par l’augmentation des LBO et le nombre de sorties de fonds de capital-investissement en hausse de 20 % entre le premier et le second semestre. Les sponsors représentent 16 % du nombre et 30 % de la valeur, en croissance depuis deux ans, des transactions.