Chronique Asie, CFNEWS
L'actualité des deals, des investisseurs et conseils en Asie compilée par nos analystes...Quoi de neuf dans le Private Equity et le M&A en Asie cette semaine?
- Les Deals -
Tourisme : Club Med - Fosun - Ardian - Fidelidade - U-Tour (Chine / France / Portugal)
Les enchères sur Club Med n'en finissent pas de finir. Le chinois Fosun, entouré d’Ardian, U-Tour, Fidelidade et du management, riposte en relevant son offre de 17 à 22 € par titre, soit une valorisation de 860 M€, contre les 21 € offerts par l'italien Bonomi (lire aussi l’article CFNEWS : Nouvelle surenchère sur le Club Med). U-Tour participe dans cette opération au côté d’un autre fonds de private equity chinois, Jiuding Capital (JD Capital). Ces deux groupes créent une co-entreprise à Luxembourg pour rejoindre le consortium emmené par Fosun et baptisée Gaillon Invest II. Quant à Fidelidade, il est l’une des filiales de l'assureur public portugais Caixa Seguros e Saude (CSS), justement... filiale à 80 % du conglomérat chinois Fosun depuis cette année. Pour rappel, au début de cette année, Fosun avait fait enchère avec l’américain Apollo en vue d'acquérir l'assureur. Finalement, le chinois l’avait remporté pour 1,36 Md$ (1 Md€), soit 200 M$ de plus que l’offre d’Appollo. Le solde de 20 % restera entre les mains de l'Etat portugais avec 15 % et les salariés avec 5 % (lire aussi dans notre bulletin précédent).
Scooter : PSA Peugeot Citroën - Mahindra & Mahindra (France / Inde)
Selon Bloomberg, PSA Peugeot Citroën serait entré en négociations avancées avec le constructeur automobile indien Mahindra & Mahindra pour lui vendre sa filiale scooters, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 105 M€, dont la moitié en France. Jusqu’à ici, les deux groupes n’ont pas encore souhaité commenter sur ce rapprochement, mais on se rappelle que cette activité scooters est chroniquement déficitaire pour le groupe. Le constructeur automobile français (qui s'est rapproché du chinois Dongfeng) avait vendu au total 79 000 scooters en 2013, et emploie environ 500 salariés dans l’Hexagone et 300 dans une co-entreprise en Chine. Coté à Mumbai, le constructeur indien de tracteurs et de véhicules utilitaires avait commencé à produire des scooters en 2008. Si l’opération aboutit, le groupe indien pourrait rivaliser avec son concurrent Hero, une joint-venture de l’indien Hero et du nippon Honda, ainsi que Honda, qui fabrique des scooters en Inde sous sa propre marque.
Textile & Soie : Wensli - Marc Rozier (Chine / France)
Le groupe chinois Wensli, basé à Hang Zhou, a pris une participation de 30 % cet été dans le soyeux lyonnais, Marc Rozier, créé en 1890. Détenue jusqu’à présent par les deux frères Provent et forte d’un chiffre d’affaires de 3,5 M€, la cible devrait être cédée au groupe chinois en 2015, ce dernier devenant majoritaire à 90 %. Spécialisé dans la confection de carrés, foulards en soie pour de grands magasins, des marques de luxe et de prêt-à-porter, et pour la Réunion des musées nationaux, la société lyonnaise emploie aujourd’hui une cinquantaine de salariés repartis entre trois sites, dont deux sites de tissage et d’impression en Isère et un atelier de confection dans le quartier de Vaise à Lyon. L’entrée au capital du groupe chinois pourrait permettre de consolider son outil de production et d’assurer le développement international de la marque lyonnaise. Pour rappel, le nouvel actionnaire chinois avait embauché, en juillet dernier, l’ex-DG de l'entité textile de Hermès, Patrick Bonnefond (photo ci-contre), en qualité de CEO de Wensli Silk Culture, basé en France. Il avait pris également la direction de Marc Rozier (lire aussi notre bulletin précédent). Plus d'infos, lire l'article CFNEWS: Rozier enveloppé par un chinois.
Internet : Alibaba (Chine / USA)
Selon Bloomberg, Alibaba pourrait augmenter encore l’échelle de son méga IPO. La semaine dernière, les dirigeants du groupe chinois ont fait un roadshow aux Etats-Unis, à Londres, Hong Kong et à Singapour pour séduire des investisseurs pour cette opération d’envergure. Largement sursouscrit, le géant de l’e-commerce chinois pourrait augmenter son offre jusqu’au 70 $ par action, contre la fourchette fixée compris entre 60 et 66 dollars selon le document rendu aux autorités américaines. Le montant de la levée à la bourse de New York pourrait donc s’élever à 25 Md$, un record dans l’histoire des IPOs.
Pour cette opération, Yahoo devrait céder une participation plus grande que prévue avec 121,7 millions de titres, soit 4,9 % du capital. Par ailleurs, de nombreux actionnaires s’impliqueront directement, notamment : les fondateurs du groupe Jack Ma Yun, et son associé Joseph Tsai, le fonds souverain chinois China Investment Corporation (CIC), l’américain Silver Lake, les chinois Yunfeng Capital, China Development Bank, Citic Capital, Boyu Capital, Asia Alternatives Management, le fonds souverain singapourien Temasek, ainsi que l’américain Siguler Guff (pour plus de précisions, lire notre bulletin précédent). Softbank, l'opérateur nippon et le plus grand actionnaire avec une grande tranche de 32 %, ne devrait céder aucun titre.
Credit Suisse, Deutsche Bank, Goldman Sachs, JP Morgan, Morgan Stanley et Citigroup conseillent Alibaba en qualité de teneurs de livre, et Rothschild y participera en qualité de conseil indépendant.
(Mise à jour le 19/09/2014) Alibaba se cote à New York avec plus de 21,8 Md$ levés, soit 68 $ par titre. Si l'option de surallocation est effectuée par les teneurs de livres, la levée totale pourrais s'élever à plus de 25 Md$, en devenant la plus grosse opération boursière de l'histoire.
Energie & Pétrole : Sinopec - Consortium chinois (Chine / Chine)
L’un des trois pétroliers publics chinois Sinopec (avec CNPC et CNOOC) va céder 29,99 % de sa division de vente et de marketing à un consortium composé des 25 investisseurs chinois, pour 107,1 milliards de yuans (environ 17,4 Md$). Cette cession représente la plus grande privatisation depuis l’arrivée au pouvoir du président Xi Jinping. Le gouvernement chinois souhaite restructurer ses entreprises publiques, en faisant appel aux capitaux privés chinois ou étrangers. Ces 25 investisseurs chinois comprennent le géant d’internet Tencent, le conglomérat privé chinois Fosun, et l’assureur public China Life Insurrance, le fabricant d’électroménager Haier, la structure de defeasance pour les banques publiques chinoises Cinda AM, ainsi que trois banques, Bank of China, ICBC et CICC. Plusieurs fonds de private equity participent également à cette acquisition, tels que Harvest Fund, Hopu et RRJ. Captant environ 60 % du marché chinois des carburants, la cible compte aujourd’hui un réseau de 30 000 stations-service et plus de 23 000 magasins de proximité sous l’enseigne Easy Joy. Par ailleurs, cette division dispose également d’une activité de commerce de gros, de pipelines de produits pétroliers et d'installations de stockage. Avec un chiffre d’affaires de 1500 milliards de yuans (environ 250 Md$) l’an dernier, son résultat net s’élevait à 25,1 milliards de yuans (environ 4,1 Md$).
Services Financiers : Bank of China (Chine / France)
Une obligation offshore libellée en Renminbi (RMB) émise par la Bank of China (BoC) d’une valeur de 2 milliards de yuans (250 M€) s’est coté le 15 septembre sur Euronext. Les deux établissements ont signé également ce jour un protocole d’accord en vue de développer des relations stratégiques. L’obligation libellée en RMB, baptisée « Arc de Triomphe », a été émise par la BOC le 8 juillet. Elle a été admise à la cotation sur Euronext dans le cadre d’un placement privé en deux tranches, l’une de 1,5 milliard de yuans à échéance 2016, assortie d’un coupon de 3,5 %, l’autre de 0,5 milliard de RMB à échéance 2019 avec un coupon de 3,85 %. Cette émission a été sursouscrite 3,65 fois, le montant total des souscriptions atteignant 7,3 milliards de yuans. Les investisseurs sont originaires de différentes régions du monde, l’Europe représentant 34 % du total. L’émission est dirigée par BoC accompagnée par trois banques pivots de Paris : BNP Paribas, Crédit Agricole CIB et HSBC. Linklaters conseille cette opération avec Véronique Delaittre (associée) et Jeremy Grant (Counsel).
Par ailleurs, BNP Paribas (via sa branche de gestion d’actifs, BNP Paribas Investment Partners), et le gestionnaire d’actifs Carmignac ont reçu le feu vert des autorités chinoises pour investir directement sur les bourses en Chine. Un accord signé en mars dernier lors de la visite à Paris du président chinois Xi Jinping avait fixé un quota de 80 milliards de yuans (environ 10 Md€) réservé aux investisseurs institutionnels français. BNP et Carmignac sont donc les premiers bénéficiaires français de cet accès direct aux Bourses à Shanghai et Shenzhen.
- Nouveaux Fonds -
Fonds LBO : Carlyle (Asie)
Carlyle annonce le closing final à 3,9 Md$ pour son quatrième véhicule asiatique : Carlyle Asia Partners IV (CAP IV). Lancé en mai 2012, le véhicule, dont le hard cap était fixé à 3,5 Md$, avait annoncé un premier closing à 1,5 Md$ seulement un an après sa création. Pour rappel, son véhicule précédent avait clôturé à 2,5 Md$. Carlyle est la dernière grande firme à annoncer le closing final cette année pour les véhicules pan-asiatiques. Affinity Equity Partners avait bouclé la levée de son quatrième véhicule en Asie-Pacifique en janvier après 15 mois seulement. La firme anglaise CVC avait finalisé la levée de son quatrième véhicule en mai pour le montant de son objectif, soit 3,5 Md$. Et TPG, qui avait lancé son sixième véhicule asiatique au même moment que Carlyle, avait clôturé, en mai dernier, la levée pour 3,3 Md$.
Le quatrième véhicule de Carlyle dispose déjà des deux sociétés dans son portefeuille : ADT Korea, société sud-coréenne de sécurité et de surveillance, et Ganji.com, site web chinois d'annonces classées. Carlyle gère aujourd’hui au total 13,6 Md$ d’actifs en Asie-Pacifique (Japon compris). Présent dans cette zone depuis 1998, il y a effectué des investissements de 14,1 Md$ jusqu’en juin dernier, dont 5,2 Md$ étaient allés en Chine via environ 80 transactions.
Programme: « EuraTech in China »
EuraTechnologies, soutenu par Lille Métropole Communauté Urbaine, la Région Nord-Pas de Calais et la Ville de Lille, lance un programme d’accélération «EuraTech in China » pour aider et accompagner les PME et startups déjà présentes en Chine. Ce projet sera réalisé en partenariat avec le cabinet de conseil Business Development Consultants (BDC), basé à Paris et Londres, il est spécialisé dans l’e-commerce et l’accélération digitale en France et à l'international.
Bonne semaine à tous.
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