Chronique Asie, CFNEWS
Services Financiers : BNP Paribas / SBI Life (France / Inde)
Conseillé par BNP Paribas, Citigroup Global Markets India Private et Kotak Mahindra Capital Company, BNP Paribas Cardif a réduit sa participation dans la compagnie d'assurance-vie indienne SBI Life Insurance, cotée à Mumbai et à New York. Il a cédé sur le marché 92,25 millions de titres SBI Life (soit environ 9,23 % du capital), dont 90 millions à une entité affiliée à The Carlyle Group. A l’issue de cette opération, BNP Paribas Cardif détiendra une participation de 12,77 % dans SBI Life. Avec cette cession, le groupe financier français anticipe une plus-value nette d’impôt d’un peu plus de 450 M€ dans son bilan du 1er trimestre ainsi qu’un impact positif de près de 5bp sur son ratio CET1 au 31 mars prochain. L’opération a pour objectif de se conformer à la réglementation indienne prévoyant un flottant d'au moins 25 % pour les sociétés cotées.
Services & conseil aux entreprises : GL Events / CIEC Union (France / Chine)
GL Events, groupe coté et présent dans l'évènementiel qui a enregistré un chiffre d'affaires de 1,04 Md€ l’an dernier, prendra le contrôle de la société chinoise CIEC Union (55 %). L’opération, encore soumise à l’approbation des autorités locales, permettra à GL Events de renforcer sa présence en Chine après l'acquisition finalisée au début de l’année de 51 % du capital de l'aménageur de salons ZhongZhiXing (ZZX). CIEC Union exploite 6 salons majeurs sur des sujets comme le papier peint, la décoration intérieure, la porte ou la génie climatique, et devrait réaliser un chiffre d’affaires d’environ 40 M€ en 2019 avec une marge opérationnelle supérieure à 35 %. Forte d'une centaine de salariés, la cible était filiale du groupe public China International Exhibition Center Group (CIEC). Ce dernier, lui même filiale CCPIT (China Council for the Promotion of International Trade), conserve 39 % du capital et les managers restent actionnaires à hauteur de 6 %.
Objet connecté: Greenwaves / Huami, Soitec (France / Chine)
Greenwaves Technologies, concepteur grenoblois de microprocesseur IoT à basse consommation énergétique, reçoit 7 M€, notamment de la part du fabricant de produits électroniques chinois Huami (coté à New York) ainsi que de son actionnaire historique Soitec (lire aussi l’article CFNEWS : Greenwaves Technologies fabrique un tour international). Le nouvel entrant chinois partagerait le lead avec un autre corporate compatriote coté, mais son identité reste confidentielle. Cofondée par deux anciens collaborateurs de STMicroelectronic : Éric Flamand et Loïc Liétard, familier de l'écosystème du capital-risque puisqu'anciennement en charge de la poche venture du groupe, la cible avait levé 3,2 M€ en 2017 pour son tour d'amorçage. Et ce, auprès de Soitec et Foreis, fonds de dotation pour la filière micro-électronique.
Média : Universal Music Group, Vivendi (Etats-Unis / France)
Le label de musique américain Universal Music Group, qui produit des albums pour Lady Gaga, Taylor Swift etc, serait mis en vente par le groupe coté français Vivendi d’après Reuters. Vincent Bolloré, premier actionnaire de Vivendi avec un quart du capital, est en train de sélectionner les banques, a précisé l’agence britannique. Le mandat devrait être accordé ce mois en vue d'un lancement du processus au deuxième trimestre. Des discussions informelles avec des candidats potentiels sont déjà en cours, les banques tentant d'évaluer l'intérêt pour le dossier. JPMorgan a donné la plus haute valorisation : 44 Md€, en décrivant la cible comme « un actif unique sous-monétisé ». Deutsche Bank l'estime pour sa part à 29 Md€, alors que Goldman Sachs table sur 35 Md€ et Exane (BNP Paribas) sur 25 Md€. Pour mémoire, en 2017, Arnaud de Puyfontaine, le président de Vivendi, avait estimé à 40 Md€ son éventuelle IPO mais le projet avait été abandonné.
Cotée à New York, Tencent Music Entertainment, filiale du géant chinois des médias sociaux et des jeux Tencent Holdings (coté à Hong Kong), a déjà conclu un accord de licence avec Universal et souhaiterait renforcer encore leur collaboration en entrant au capital, ont expliqué les sources de Reuters, tout en soulignant que la conclusion d'un accord n'était en rien acquise. KKR serait intéressé par un partenariat avec Vincent Bolloré même s'il ne peut pas en prendre le contrôle. Pour mémoire, KKR avait réussi un investissement lucratif avec un autre label, BMG, qui avait été repris par l’allemand Bertelsmann en 2013. Le fonds américain avait doublé sa mise. Aucune partie citée ci-dessus n’a souhaité faire de commentaire.
Objet connecté : NTT Com / Transatel (Japon / France)
NTT Communications Corporation (NTT Com), filiale de l’opérateur japonais de téléphonie NTT, a bouclé une prise de participation majoritaire dans Transatel, société spécialisée dans les solutions de connectivité cellulaire. Il devrait s'emparer du solde du capital d'ici trois ans. Créée en 2000 et basée à la Défense avec un effectif de 200 personnes, la cible est depuis 2012 pionnière dans le déploiement de son propre réseau mondial de MVNO (opérateurs mobiles virtuels) de données compatible avec la technologie Embedded Sim (eSim) afin de s’adresser à trois segments-clés de marché : l’électronique grand public, l’automobile et l’Internet des Objets (en anglais Internet of Things, IoT). En outre, Transatel a enregistré plus de 170 succès dans le lancement de MVNO clients et est le premier MVNE (facilitateur ou agrégateur d'opérateurs mobiles virtuels) européen. Cette transaction permettra à NTT Com d’étendre considérablement ses offres de solutions IoT et au français d’accéder aux marchés d’Asie. Les synergies combineront les solutions MVNO de Transatel et l’infrastructure de réseau mondial, le centre de données, le cloud et la plateforme IoT de NTT Com, fournissant une proposition de valeur unique au marché.
Logiciel et services informatiques : Maltem / Bocasay (France / Vietnam, Madagascar)
Le conseil en systèmes d'information pour la banque et l'assurance Maltem a pris une participation de 30 % au capital de Bocasay, spécialiste français du développement informatique délocalisé, implanté à Madagascar et au Vietnam. L’opération a pour objectif de renforcer son expertise digitale internationale. Déjà présente à Antananarivo et Ho-Chi-Minh-Ville, la cible, fondée en 2012 par Julien Goumet et Romain Juillet, compte aujourd’hui 110 salariés et prévoit cette année l’ouverture de nouvelles antennes à Hanoï, Antsirabe, Singapour et à l’île Maurice. Particulièrement présent dans les secteurs de la banque et assurance (BNP Paribas et Crédit Agricole), de l'énergie et des médias, l’investisseur, avec un effectif de 1050 salariés repartis dans 12 pays pour un chiffre d’affaires de 100 M€, s’était déjà rapproché de Frianbiz et d’Omnilog, respectivement en 2016 et 2018 (lire aussi : Maltem acquiert une agence web et mobile et Omnilog s'intègre chez un voisin).
Infrastructure : BNP Paribas AM, KIS / Heathrow (France, Corée du Sud / Royaume-Uni)
BNP Paribas Asset Management (BNPP AM) noue un partenariat avec Korea Investment & Securities (KIS), l’une des principales banques d’investissement de Corée du Sud. Dans le cadre du partenariat, le gestionnaire français agira pour le compte de KIS en tant qu’originateur et gérant exclusif de dette d’infrastructure junior européenne, pour un montant pouvant aller jusqu’à 2 Md€ (lire aussi l’article CFNEWS IMMO & INFRA : BNP Paribas AM et Korea IS s’unissent en dette infra). Il a déjà placé 150 M£ à l’aéroport de Heathrow. D’autres opportunités sont actuellement à l’étude, aussi bien dans le cadre de ces financements seniors que dans le nouveau périmètre des financements juniors.
Distribution : Metro China (Allemange / Chine)
D’après Reuters, le géant e-commerce chinois Alibaba (coté à New York) a entamé des discussions avec le distributeur allemand Metro pour lui acheter ses activités chinoises, comptant 95 magasins . Les négociations sont au stade initial. Déjà actionnaire à 36,16 % du distributeur local Sun Art Retail (marque RT Mart) aux côtés du français Auchan (lire aussi notre chronique précédente), Alibaba souhaiterait, en effet, s’associer au grossiste pour les professionnels Metro pour créer des synergies pour ses activités de produits frais (Hema Fresh et Yiguo).
Quant à l’allemand Metro, il cherche à se recentrer sur son activité core cash & carry. Il a déjà vendu l’enseigne de grand magasin Kaufhof et a organisé le spin-off du groupe Ceconomy, qui exploite les chaînes électroniques grand public Media Markt et Saturn. Il cherche également à vendre son activité hypermarché déficitaire. Le groupe allemand, dont la capitalisation boursière s’élève à plus de 5 Md€, est lui-même dans le viseur de l'investisseur tchèque Daniel Kretinsky, actionnaire notamment du quotidien Le Monde. Au début de l’année, celui-ci avait, pour mémoire, réuni le financement nécessaire en vue de l'acquisition éventuelle du distributeur allemand Metro, dans lequel il détient déjà une participation. Global Commerce (EPGC), un véhicule appartenant à Kretinsky et à l'investisseur slovaque Patrik Tkac, devrait lancer une OPA sur Metro ce mois-ci.
E-commerce : JD Toplife / Farfetch (Chine / Royaume-Uni)
La plateforme e-commerce dédiée au luxe Farfetch, cotée à New York, acquiert son homologue chinois JD Toplife auprès de son actionnaire chinois JD.com. L’e-commerçant britannique bénéficiera également du flux de trafic de l’application JD.com qui compte une centaine de millions d’utilisateurs. Pour mémoire, JD.com, coté au Nasdaq, a misé un ticket de 397 M$ pour devenir le plus actionnaire de Farfetch en 2017 et a remis au pot lors de l’IPO en septembre dernier pour maintenir ses parts (lire aussi notre chronique précédente). Farfetch compte à son capital de nombreux investisseurs de renom tels que le fonds chinois IDG Capital, les français Eurazeo et Chanel, ou le singapourien Temasek.
Bonne semaine !
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