Électronique : Asteelflash / Arkea / Universal Scientific Industrial (France / Chine)
Asteelflash, numéro 2 européen de la sous-traitance électronique (services de fabrication électronique ou EMS) générant 1,048 Md$ (915,5 M€) de revenus, repart avec le chinois Universal Scientific Industrial (USI), concepteur et fabricant d'électronique coté et basé à Shanghai. L’investisseur en achètera 100 % pour 450 M$ (404,1 M€), dont 89,6% en numéraire, 10,4% par l'émission d'actions d'USI à l'entreprise privée du fondateur d'Asteelflash Gilles Benhamou (échange d'actions). La transaction nécessite encore la validation des différentes autorités concernées. Arkéa Capital, présent au capital du groupe français depuis 2005 lors d’un opération OBO, réalise ainsi sa sortie complète, en empochant 23,63 M$ (lire aussi l’article CFNEWS : Asteelflash repart avec ses dirigeants). D'abord baptisée Asteel, la cible a été fondée en France en 1999, devenant Asteelflash Group après l'acquisition de l’américain Flash Electronics en 2008. Employant environ 6 000 salariés, elle travaille pour l'électronique grand public, l'automobile, la gestion de l'énergie, l'internet des objets, l'industrie ou encore le traitement de données. Grâce à une stratégie de croissance externe active, elle a réalisé des acquisitions continues de 1999 à 2016 et possède aujourd’hui 17 sites de production dans 8 pays (France, Allemagne, République tchèque, Chine, Tunisie, États-Unis...). Asteelflash se classe au 20ème rang mondial des sous-traitants en électronique et au 2ème rang européen.
Fort d’un chiffre d’affaires de 5 Md$, l’investisseur chinois USI, conçois et fabrique des appareils électroniques pour des clients dans les secteurs de la communication sans fil, de l’informatique et du stockage, de l’électronique grand public, industrielle et automobile. Le sous-traitant, contrôlé par le groupe basé à Kaohsiung ASE Group (spécialiste de semi-conducteur), détient 10 sites de production en Chine continentale, à Taiwan, au Mexique et en Pologne, pour un effectif d’environ 18 000 employés, se classant au 8ème rang mondial des groupes de sous-traitance électronique.
Logistique : CMA CGM / China Merchants Port (France / Chine)
Portant une dette colossale de 19,9 Md$ (chiffres de l’Alphaliner), CMA CGM prévoit de lever plus de 2 Md$ (1,8 Md€) de cash d'ici mi-2020 pour financer l'acquisition du suisse Ceva Logistics pour 1,4 Md€ (lire aussi l’article : CMA CGM vogue aux Pays-Bas). La plupart sera réalisée grâce à la vente de porte-conteneurs, des deals sale & lease back, pour environ 860 M$. L'armateur marseillais cède par ailleurs 10 terminaux portuaires à Terminal Link, une JV détenue depuis 2013 à 51% par CMA CGM et à 49% par China Merchants Port, coté à Hong Kong (lire aussi notre chronique précédente). L’opération, conseillée par BNP Paribas et HSBC, comprend deux volets. D’une part, China Merchants Port achètera jusqu'à 468 M$ d'obligations convertibles émises par Terminal Link avec un taux de coupon de 6,0 %. D’autre part, l’opérateur chinois prêtera jusqu'à 500 M$ avec un taux d'intérêt de 6,0 % (net de toutes taxes) et d'une maturité de 8 ans. Les intérêts du prêt seront financés principalement par l’augmentation de capital de Terminal Link souscrites par CMA CGM. Lors du remboursement total de l'emprunt et de la conversion des OC, les parts respectives pour CMG CGM et China Merchants Port restent inchangées. Terminal Link gère aujourd’hui 13 ports à travers le monde, dont 2 aux États-Unis (Houston et Miami) et 4 en France (Montoir, Le Havre, Dunkerque, Fos). Son résultat net du premier semestre dernier s’élevait à 22,98 M€ (25,3 M$). Avec les 10 nouveaux actifs, le gestionnaire détiendra un portefeuille de 23 terminaux desservant diverses régions telles que l'Asie, l'Europe, le Moyen-Orient et les Caraïbes.
Edtech : EdTechX / Meten (Royaume-Uni / Chine)
Basé à Londres et dirigé par le Français Benjamin Vedrenne-Cloquet (CEO) et le Britannique Charles McIntyre, EdTechX Holdings est le seul SPAC coté (Special Purpose Acquisition Company) au Nasdaq spécialisé dans le secteur des edtech. Il a acquis pour 535 M$ la société chinoise Meten Education et de sa plate-forme numérique Likeshuo, basée à Shenzhen et dédiée à la formation en anglais pour adultes (étudiants et professionnels). Après la finalisation, la nouvelle entité prendra le nom Meten EdTechX restant toujours coté au Nasdaq et prévoit également lever jusqu’à 100 M$ sur la plateforme boursière. Meten Education dispose aujourd’hui d’un réseau de 149 centres d’apprentissage couvrant 32 villes chinoises dans 14 provinces et compte doubler en taille de revenus d’ici 2021. Elle réalisait en 2018 un chiffre d’affaires de 200 M$ (1,424 milliards de yuans) pour un Ebitda de 20,1 M$ (144 millions de yuans), contre un chiffre d'affaires de 113,9 M$ en 2016 pour un Ebitda de 2,4 M$. Pour mémoire, en janvier 2019, elle a levé 43 M$ auprès de la banque d'investissement China International Capital Corporation (CICC) et des fonds dédiés au capital-risque.Quant à EdtechX, coté au Nasdaq depuis octobre 2018, il compte parmi ses actionnaires des investisseurs institutionnels européens et nord-américains comme Amundi Pioneer, Azimut, HSBC, Bank of Montreal etc.
Biotech : Roquette Ventures / AP Technologies (France / Corée du Sud)
Roquette Ventures, fonds corporate du groupe familial nordiste Roquette (basé à Lestrem), investit dans Advanced Protein Technologies (AP Technologies), le montant du ticket restant confidentiel. Pour mémoire, Edouard Nuttin avait rejoint au début de l’année le producteur d'amidon Roquette pour prendre en charge ce fonds corporate, en quittant Capital Croissance après cinq ans au sein du fonds d'entrepreneurs small cap spécialisé en capital-transmission et développement (lire aussi l’article : L'industriel Roquette recrute un VC pour son fonds corporate). Basée à Suwon en Corée du Sud, la cible développe des oligosaccharides - également appelés HMO (Human Milk Oligosaccharides), ingrédients immuno-actifs qui n'existent que dans le lait maternel humain. En 2001, elle a commencé à développer une technologie de production de protéines pharmaceutiques. En 2016, AP Technologies a licencié la technologie de production HMO de l'équipe dirigée par le Professeur Seo Jin Ho à l'Université Nationale de Séoul. Ses brevets de technologie de production des HMO ont déjà été obtenus en Corée et seront déposés respectivement aux États-Unis, en Europe, en Chine, au Japon et en Inde, etc. Elle a déjà construit son campus HMO de production à Hwaseong, dans la province de Gyeonggi, qui assurera, à partir de l’année prochaine, la production commerciale à grande échelle des HMO et les ventes à l’international. Pour mémoire, AP Technologies compte des investisseurs historiques coréens comme KB Investment, Stone Bridge Capital, Intervalue Partners, et Maple Venture Investment.
Communication : Havas Group / Shobiz (France / Inde)
Intégré depuis 2017 au sein de Vivendi, Havas Group pesant 2,2 Md€ de chiffre d’affaires réalise sa troisième acquisition en Inde cette année après celles de Think Design et de Langoor en Inde respectivement en mai et en septembre dernier (lire aussi notre chronique précédente). Le groupe de communication achète Shobiz, l’agence la plus ancienne du pays. Fondée en 1982, la cible est considérée comme pionnière dans l’industrie évènementielle et emploie plus de 300 salariés répartis sur cinq sites à travers le pays. Implantée à Mumbai, elle compte plus de 142 clients réguliers. L’agence sera toujours dirigée par Sameer Tobaccowala, CEO, qui rapportera à Vishnu Mohan, P-dg de Havas en Inde et en Asie du Sud-Est.
Immobilier : GIC / Apollo Global Management (Singapour, Europe / États-Unis)
Le fonds souverain singapourien GIC a signé l’acquisition du portefeuille Maximus auprès d’Apollo Global Management pour 950 M€. L’opération a pour l’objectif d'étendre la plateforme logistique paneuropéenne de P3 Logistic Parks, qui avait été racheté par GIC auprès de TPG Capital pour 2,4 Md€ en 2016 (lire aussi l’article : P3 entre les mains d'un fonds souverain). La cible comprend 28 actifs logistiques situés en Allemagne, Pologne, Slovaquie, aux Pays-Bas, en Belgique et Autriche, couvrant plus de 1 million de m².
Assurance : Axa / Axa Tianping (France / Chine)
L’assureur coté a finalisé l’acquisition de la participation résiduelle de 50 % d’Axa Tianping Property & Casualty Insurance Company (Axa Tianping). L’assureur dommages chinois, qui avait pour mémoire accueilli le groupe français dans son capital en 2013, est aujourd'hui détenu à 100 % par un acteur étranger. Le montant total de l’acquisition de cette participation de 50 % s’élève à 4,6 milliards de yuans (soit 590 M€). Totalisant 1 Md€ de primes en 2017 et implanté dans 20 provinces chinoises avec 25 succursales et 93 sous-succursales, Axa Tianping est le quinzième assureur dommages local et leader dans l’assurance directe automobile (6ème du marché) (lire aussi notre chronique précédente). Le marché chinois d’assurance s’est ouvert aux acteurs étrangers, le français Axa et l’allemand Allianz font partie des premiers à en profiter.
Services Financiers : Veolia (France / Chine)
Veolia Environnement a émis avec succès des obligations Panda pour 1,5 milliard de yuans (193 M€) sur le marché domestique chinois (Une émission obligataire Panda est émise sur le marché local chinois par un émetteur étranger et est libellée en yuan chinois). Veolia, premier émetteur français sur le marché du Panda, qui avait pour mémoire réussi une émission d’1 milliards de yuans en 2016 (lire aussi notre chronique précédente), a placé ces obligations auprès d’investisseurs chinois et internationaux, le taux de sur-souscription étant de 1,7 fois. Ces titres, d’une maturité de 1 an, portent un coupon de 3,70 %, soit le bas de la fourchette proposée aux investisseurs. Présente en Chine depuis plus de 20 ans Veolia y a réalisé en 2018 un chiffre d’affaires consolidé de 726 M€. Pour cette opération, Gide a assisté Veolia Environnement pour la mise en place avec Hubert du Vignaux et Laurent Vincent à Paris et de Jiannian Fan à Shanghai. Le cabinet avait déjà conseillé Veolia pour l’opération de Panda Bonds en 2016.
Immobilier : Axa IMRA, Allianz, APG et Scape (France, Pays-Bas, Royaume-Uni / Australie)
Les deux gestionnaires d’actifs d’assureurs Axa Investment Managers - Real Assets (Axa IMRA) et Allianz, s’associe au néerlandais APG et au britannique Scape, opérateur propriétaire et gestionnaire d'actifs de logements étudiants, pour acquérir Urbanest Australia. La cible détient le plus grand portefeuille australien de logements pour étudiants (PBSA, Purpose Built Student Accommodation), qui comprend 6 805 lits répartis sur 14 actifs situés dans quatre grandes villes australiennes (Sydney, Melbourne, Brisbane et Adelaide). Elle sera désormais exploitée par Scape. L’opération se réalise via la structure Australian Student Accommodation Program Joint Venture (ASAP JV), créé en septembre dernier par Axa IMRA, Allianz, APG et Scape. Le portefeuille de l'ASAP JV en Australie totalisera désormais 10 315 lits, l'acquisition d'Urbanest s'ajoutant à l'acquisition récente d'un portefeuille de 3 510 lits de la plateforme Atira Student Living en septembre 2019.
Immobilier : Allianz, Shapoorji Pallonji Group / Waverock (France / Inde)
Domiciliée à Singapour, la structure SPREF II, détenue par Allianz Real Estate, gestionnaire d’actif de l’assureur Allianz, et le conglomérat indien Shapoorji Pallonji Group, a acquis la société indienne TSI Business Parks. La cible possède, exploite et maintient le Waverock composé de quatre tours de bureaux à Hyderabad en Inde pour 250 M$. Inauguré en 2017, l’ensemble immobilier dispose d'une superficie locative d'environ 223,000 mètres carrés. Située dans le quartier financier Gachibowli - un hub informatique à Hyderabad-, la propriété abrite des locataires de renom comme Apple, TCS, Accenture, DBS, GAP IT et DuPont.
Livraisons de repas : Delivery Hero / Woowa (Allemagne / Corée du Sud)
Le livreur allemand de repas, Delvery Hero, acquiert son concurrent sud-coréen Woowa Brothers, propriétaire de la plateforme nommée Baedal Minjok, sur une base de valorisation de 4 Md$ (3,6 Md€). Il achètera 88 % du capital, tandis que le solde de 12% détenu par la direction de Woowa sera converti en titres de Delivery Hero d’ici quatre ans afin de finaliser l’acquisition de la totalité du capital. Sur l'ensemble, le groupe outre-Rhin devrait payer environ 1,7 Md€ en cash et 1,9 Md€ de ses titres. Pour financer cette opération, il devrait émettre 40,1 millions de nouvelles actions (dont 31,2 millions à la finalisation de l’opération et 8,9 millions d’ici quatre ans), soit environ 17,5 % du capital. Fondée en 2011 par Bong Jin Kim, la startup sud-coréenne, implantée à Séoul et présente également au Vietnam, a réalisé en 2018 un chiffre d’affaires 242 M€ pour un Ebitda de 46 M€ sur un GMV (Gross merchandise volume) de 4 Md€. Durant les trois premiers trimestres de cette année, ses revenus s’élevaient à 301 M€, soit une hausse de 84 %, pour un Ebitda d’environ 3 M€ et sur un GMV de 4,6 Md€. D’après le Crunchbase, elle a déjà établi 7 tours de table pour un montant total de 482,8 M$ levés, dont le dernier tour en décembre 2018 pour une levée de 320 M$ auprès de trois fonds : le singapourien GIC, le chinois Hillhouse Capital, et l’américain Sequoia Capital.
Beauté : Beiersdorf / LYCL (Allemagne / Corée du Sud)
Beiersdorf, société mère de la marque Nivea, a acquis une part du capital de la marque coréenne LYCL, en devenant le deuxième plus important actionnaire. L’opération s’inscrit dans la stratégie d’investissements du groupe allemand, nommé CARE +, soit un investissement d’entre 70 et 80 M€ pour la croissance externe internationale et la transformation numérique. Les marques coréennes de produits de soin sont de plus en plus populaires. Très récemment, le groupe américain Estée Lauder a racheté le groupe sud-coréen Have & Be, propriétaire des deux marques : Dr. Jars+ et Do The Right Thing (marque pour homme), sur une base de valorisation de 1,7 Md$ (lire aussi notre chronique précédente).
Automobile : Baic / Daimler (Chine / Allemagne)
Baic Group, constructeur automobile pékinois et le principal partenaire de la joint-venture chinoise de Daimler, a mis en place un plan pour doubler sa participation à environ 10 % et gagner un siège au board, surtout dans le but de devancer son concurrent compatriote Geely, d’après le Reuters. Pour mémoire, en juillet dernier, Baic avait déboursé 2,5 Md€ pour 5 % du capital de Daimler, ce qui a pour objectif de renforcer le lien stratégique en face de la « menace » de Geely. Ce dernier, déjà propriétaire du constructeur automobile suédois Volvo Cars, de l’anglais Lotus et du malaisien Proton, avait payé 9 Md$ pour 9,69 % du capital de Daimler, en devant le premier actionnaire du groupe propriétaire de la marque Mercedes Benz, mais sans fauteuil au conseil de surveillance. L’agence britannique a précisé que HSBC, qui a conseillé Baic lors de son achat de 5 %, aiderait le constructeur pékinois dans le nouvel investissement. Et d’après un dossier réglementaire déclaré par Daimler le mois dernier, HSBC détenait 5,23 % des droits de vote de Daimler directement ainsi que par le biais d'instruments tels que des swaps d'actions au 15 novembre. Aucune partie n’a répondu aux demandes de commentaires du Reuters.
Fintech : Saxo Bank / Geely (Danemark / Chine)
La banque d investissement en ligne danoise Saxo Bank, dont 51,5 % du capital est détenue par le chinois Geely Holding (prioriétaire de Volvo Cars), crée une JV avec sa société mère (lire aussi notre chronique précédente 246385). L’objectif : proposer des solutions technologiques financières et réglementaires aux établissements financiers tels que les banques et les fintech en Chine. Saxo Bank et Geely détiendront chacune 50 % du capital de la nouvelle entité.
Bonne semaine et joyeuses fêtes de fin d'année !
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