Depuis Spendesk en janvier, seule EcoVadis avait rejoint le groupe de licornes tricolores, en juin (lire ci-dessous). Une fintech de treize ans, Younited, met fin à cette période de disette à l'occasion de son septième tour sans compter les extensions. Elle vaut désormais 1,1 Md€ après avoir levé 60 M€ fin novembre. Une valorisation, à comparer aux 700 M€ de la précédente opération de 138 M€, bouclée au printemps 2021 mais décidée fin 2020 (lire ci-dessous), qui n'est pas le résultat d'un appel à un nouvel investisseur. Les quatre plus gros actionnaires de la plateforme de prêt à la consommation, Eurazeo, Crédit Mutuel Arkéa, Bpifrance Large Venture et Goldman Sachs dans l'ordre, réinjectent en effet ce montant. « Certains de nos investisseurs ont proposé une levée interne, qui, vu l'état actuel du marché, nous a semblé la solution la plus évidente », explique le co-fondateur Charles Egly.
190 M€ de chiffre d'affaires en 2022
L'augmentation sensible de la valorisation s'explique par la hausse de 119 % du volume d'emprunts en 2021 et de 70 % en 2022, atteignant 1,6 Md€, et par celle de 54 % du total des revenus générés par la plateforme, à 190 M€ attendus cette année. Une dynamique n'excluant pas la poursuite du mouvement vers la rentabilité, qui sera atteinte sur l'exercice en cours pour la partie BtoC historique comme c'est déjà le cas en France et en Italie avec des marges nettes de l'ordre de 20 %. « Le focus en 2023 sera d'améliorer la rentabilité de l'activité BtoB afin que le groupe soit rentable d'ici la fin de l'année », annonce l'entrepreneur. Une activité en marque blanche pour des partenaires marchands et établissements financiers principalement, générant la moitié des volumes de prêts mais pas plus d'un quart des revenus à ce stade.
600 salariés et nouveau bureau au Portugal
Younited s'attachera aussi à continuer à promouvoir l'usage du crédit instantané auprès des consommateurs à partir de l'analyse des comptes bancaires rendue possible par PSP2 (directive européenne sur les services de paiement), dont le poids s'élève aujourd'hui à 97 % en Espagne mais seulement 40 % en France où il fut proposé plus récemment. La fintech aux 600 salariés a en revanche abandonné son offre de paiement étalé lié à un crédit à la consommation. Elle n'a pas l'intention d'étendre son périmètre au-delà de la France, l'Italie, l'Allemagne et le Portugal, dernier pays où elle a ouvert un bureau cette année. En revanche elle exerce une veille active pour racheter des start-up aux produits adjacents au sien.