En ces temps incertains pour les start-up encore non rentables, ne pas refuser les avances de fonds semble un choix raisonnable. Surtout quand l'investisseur s'appelle DST Global, du milliardaire russe Yuri Milner ayant misé entre autres sur Meta, Twitter, Alibaba, Stripe et Revolut. Pennylane accepte un ticket de 26,5 M€ dans une augmentation de capital de 29,5 M€. Le solde provient de Sequoia Capital, chef de file du tour précédent de 50 M€ en janvier 2022. « Bien entendu, nous n'avons pas consommé tout ce que nous avons levé [84 M€, ndlr], mais comme de nombreux fonds tournaient autour de nous, nous avons acté cette opération. La raison est simple : mieux vaut avoir beaucoup de trésorerie en ce moment », explique-t-on chez l'éditeur d'une plateforme logicielle réunissant un outil de production pour les experts-comptables et un autre de gestion financière pour leurs clients, qui ne souhaite pas commenter officiellement cette levée.
Valorisation proche d'une demi licorne
Si Sequoia Capital, avant Pennylane, ne comptait pas encore de ligne française à son portefeuille - le VC californien présent à Londres s'est rattrapé depuis avec Upway, Popsink et Evy -, DST s'est déjà beaucoup déployé dans l'Hexagone, soutenant Alan, Qonto, FairMoney, Libeo, BeReal, Jow, Sunday et Masteos (voir sa fiche ci-dessous). L'Irlandais Thomas Stafford, l'un des associés du fonds basé à Hong Kong spécialisé dans les business en ligne, devient censeur, n'ayant qu'une voix consultative au conseil d'administration. L'opération bouclée fin mars valorise l'entreprise 487 M€ post money, soit davantage que les 430 M€ atteints un an plus tôt.
La croissance reste le premier objectif
La progression notable de la valorisation de la fintech emmenée par Arthur Waller, Félix Blossier, Tancrède Besnard et Quentin de Metz, initialement cabinet d'expertise comptable en ligne, ne signifie pas que rien n'a changé pour elle. Elle fait preuve d'une certaine modération sur le plan du recrutement, employant aujourd'hui 343 personnes, loin des 500 un temps visées pour fin 2022. Cela ne l'empêche pas de garder comme objectif la croissance, multipliant par 13 le nombre de ses références en un an. Elle fournirait son logiciel à 50 000 clients, TPE, PME et cabinets d'expertise comptable.