Autofinancé depuis sa création en 1985, le groupe Lacour s'est trouvé un actionnaire majoritaire pour l'aider à se développer en Europe par des acquisitions. Cet éditeur de logiciels BtoB pour les segments de l'après-vente automobile sera désormais accompagné par Carlyle, avec qu'il est entré en négociations exclusives. Il le valoriserait entre 250 et 300 M€, selon nos informations. « L'attraction a été mutuelle. Nous apprécions particulièrement les situations primaires, où il y a beaucoup de choses à faire, comme conquérir des marchés adjacents à travers de la croissance externe, expose Cyril Bourdarot, managing director de Carlyle. C'est une stratégie que nous avons mise en relief avec Euro Techno Com notamment, qui, conjuguée à nos expertises des secteurs de l'automobile et du software, qui a notamment intéressé Angelo Maida, P-dg du groupe Lacour. »
Une dette unitranche
Le ticket investi, ainsi que le pourcentage acquis, n'ont pas été dévoilés. Le dirigeant, à la tête d'un effectif de plus de 300 personnes, avait lancé en fin d'année dernière un processus, en mandatant Natixis Partners, privilégiant les fonds d'investissement. Il en profite ici pour réinvestir « significativement ». Carlyle, qui espère conclure ce deal à la fin du premier trimestre, se tourne vers Capza, qui fournit la dette unitranche de ce premier LBO.
Une liste de travail en commun avec le P-dg
Le groupe, qui est installé dans la banlieue de Bourges, fournit une suite de logiciels BtoB pour les différents acteurs de l'écosystème de l'après-vente comme les assureurs, les experts en sinistres, les garagistes ou encore les constructeurs. « En plusieurs décennies, il s'est rendu indispensable et central dans cet écosystème complexe, en charge des réparations et de la maintenance des véhicules, en développant une suite de logiciels autour de quatre catégories d'outils : gestion, métiers, collaboration et base de données, poursuit Cyril Bourdarot. Lacour a lancé récemment des solutions Saas, ce qui va entre autres permettre d'ajouter des solutions plus automatisées, des fonctionnalités innovantes, comme l'analyse de photos d'un sinistre via l'intelligence artificielle. » Lacour, qui revendique 6 000 clients, principalement en France, avec notamment 80 % des experts en sinistres, affiche des revenus de 45 M€ et un Ebitda de 17 M€ en 2022, et ambitionne d'atteindre en 2023 un chiffre d'affaires de 50 M€. Souhaitant avancer le plus vite possible, le groupe partagerait avec l'investisseur une liste de travail contenant plusieurs pistes, certaines discussions ayant déjà démarré. « Nous voulons gagner des parts de marché, notamment au travers des premières acquisitions externes que le groupe n'avait pas réalisées auparavant », conclut l'investisseur.