En baisse depuis 2021, l’Argos Index remonte. Mesurant les multiples médians des transactions du mid-market de la zone euro sur six mois glissants, il s’établit à 9,5 fois l’Ebitda au troisième trimestre 2024. « L’indice traduit un mouvement d’ensemble de hausse dans tous les quartiles et tous les secteurs. Les meilleures anticipations économiques et des taux en baisse cet été ont poussé la reprise de l’activité et le retour des fonds sur les transactions importantes. Les mesures ne se retrouveront pas forcément dans l’indice du prochain trimestre, car l’environnement a beaucoup changé, augmentant les incertitudes politiques internationales et économiques en Europe », tempère Louis Godron, managing partner chez Argos Wityu. Depuis 2017, l’indice affiche une certaine stabilité entre 9 et 11 fois l’Ebitda.
Les prix dopés par les fonds d’investissement
Les acquéreurs stratégiques payaient historiquement des multiples plus élevés. Depuis le Covid, les rôles se sont inversés. Au troisième trimestre 2024, les fonds d’investissement ont réalisé leurs investissements majoritaires à 10,1x l’Ebitda et représentaient 57 % des acquéreurs au delà de 15x. Les industriels ont eux payé 8,8x et ont mené 60 % des deals à moins de 7 fois l’Ebitda, qui ne représentent plus que 22 % des transactions contre 31 % au trimestre précédent. La baisse de l’inflation a conduit la BCE à s’engager dans un cycle de baisse des taux et donc du coût de l’endettement, qui a accéléré le marché mid-market LBO. Et c’est bien lui qui a soutenu l’activité transactionnelle. Les volumes, bien qu’en légère baisse, s’inscrivent dans un mouvement haussier, estime l’indice, qui recense 200 opérations par trimestre depuis le début de l’année.
Des leviers en hausse sur l’unitranche
Un rebond qui se retrouve également sur la dette privée. L’indice Aether FS Unitranche progresse de 9 points de base au troisième trimestre pour s’établir à une moyenne de 1,5 % de marge par tour de levier sur six mois glissants. « Depuis l’année dernière, l’indice avait tendance à baisser, avec un effet ciseau entre l’augmentation des leviers progressive permise depuis la baisse des taux de base et la tendance à la baisse des marges au closing du fait de la compétition bancaire. La reprise à la hausse de l’indice est liée à la hausse des taux de marge au closing. Le montant moyen a également remonté et se rétablit à des niveaux historiques, compris entre 130 M et 200 M€, avec néanmoins un volume de transactions à la baisse par rapport au second trimestre. Si le premier semestre 2024 était propice à une reprise du marché, le coup de frein fin juin lié notamment à la dissolution de l’Assemblée Nationale laisse un pipeline moins étoffé pour la fin de l’année en comparaison aux années d’avant », analyse Louis Thuillez, managing director Private Debt chez Aether Financial Services. Les spreads ont ainsi grimpé de 0,3 points à 6,22 % et le levier moyen, en hausse continue depuis un an, s’établit à 4,67 fois l’Ebitda au troisième trimestre 2024. L’indice recense 25 opérations de dette unitranche en France d’un montant moyen de 137 M€.