En exclusivité depuis décembre dernier avec l'entreprise de vente et de financement de solutions d’impression, LFPI renonce invoquant la clause MAC (Material Adverse Change).
La crise économique liée au coronavirus, dont l'intensité et la durée demeurent incertaines, engendre, hélas, des effets immédiats pour le secteur du capital-investissement. Des premières opérations seraient ainsi annulées, à l'instar de la cession de Document Store à LFPI. L'investisseur en LBO avait signé début décembre un protocole d'accord et l'Autorité de la Concurrence avait donné le feu vert à cette transaction, organisée au terme d'un processus piloté côté cible par Financière de Courcelles. La date fixée pour le closing, vendredi 13 mars, n'a pas porté chance à l'entreprise de vente et de financement d'imprimantes et fournisseur de solutions de gestion documentaire et services associés. Pour se retirer, LFPI a invoqué la clause MAC (Material Adverse Change), ou changement significatif défavorable, événement transformant profondément la situation de la société cible, inscrite dans le contrat d'investissement. La transaction, dont le financement bancaire reposait sur celui établi fin 2018 avec un pool senior mené par Neuflize et Bpifrance en mezzaneur (lire ci-dessous), valorisait l'entreprise légèrement au-delà d'une fois son chiffre d'affaires, soit proche de 70 M€.
65 M€ de chiffre d'affaires
Document Store a réalisé 65 M€ de chiffre d'affaires consolidé en 2019, en incluant le rachat d'AbilDoc il y a un an, ESN spécialisée dans l'intégration de solutions de gestion documentaire. À l'époque, l'acquéreur, dont l'offre s'étend aux fournitures de bureaux, tablait plutôt sur 67 M€ de revenus en 2019. En fin de processus de capital-transmission à LFPI, deux évènements avaient quelque peu fragilisé la position de l'entreprise de moins de 80 salariés. Deux concurrents sensiblement plus gros que lui, Koden et C'Pro, les numéro 1 et 2 du marché, ont ainsi annoncé leur rapprochement il y a un mois (lire ci-dessous), que l'Autorité de la Concurrence n'a cependant pas encore validé. L'acquéreur C'Pro montrait ainsi sa capacité à consolider le marché français, alors que LFPI comptait bien s'activer en matière de build-up. D'autre part, la tentative de rachat de HP par Xerox posait des questions sur la future stratégie du fabricant de copieurs et imprimantes. Or Document Store s'était encore rapproché de lui en rachetant il y a deux ans les activités Xerox du distributeur Optima. Comme beaucoup d'autres, la société parisienne doit maintenant revoir son plan d'affaires, en espérant que la crise n'aura été pour elle qu'un trou d'air. En attendant de faire appel, éventuellement, à un investisseur, l'actionnariat reste réparti entre quatre managers dont le dirigeant Alexandre Lorey.
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