Gabon : après 90 ans dans le pétrole, TotalEnergies se tourne vers le bois
C’est au Gabon que la major tricolore a décidé de se diversifier en investissant dans la gestion forestière raisonnée et durable, tout en poursuivant en parallèle l’exploration et la production pétrolières. Elle vient d’acquérir 49 % du capital de la Compagnie des bois du Gabon (CBG) auprès de l’américain Criterion Africa Partners (qui avait investi en février 2016), scellant ainsi un partenariat combinant production durable de bois, préservation de la biodiversité et séquestration pérenne du carbone. Fondée en 1980, la CBG est réputée pour sa gestion responsable et durable de 600 000 hectares de forêts, certifiée selon les meilleurs standards internationaux du Forest Stewardship Council (FSC). Selon ses dirigeants, Hubert et Guillaume Fenart, le rapprochement avec TotalEnergies « permettra la croissance des activités de la [société] et le développement d’actions carbone à grande échelle dans le cadre de la Loi Climat gabonaise. » Pour le groupe pétrolier, devenu le premier partenaire de l’entreprise gabonaise, ce modèle de gestion forestière lui permettra de produire des crédits carbone, qui seront utilisés après 2030 pour compenser ses émissions de gaz à effet de serre directes, en particulier dans les forages et les raffineries. Il prévoit de consacrer 96 M€ (100 M$) par an au développement économique durable et intégré des espaces avec les communautés locales, afin de se constituer un portefeuille de projets capable de générer au moins 5 millions de tonnes de CO2 de crédits carbone par an d’ici 2030.
Accès à l'électricité : Engie mise sur le financement participatif basé sur la cryptomonnaie
Plus de 650 millions d’Africains n’ont pas encore accès à l’électricité selon la Banque Africaine de Développement (BAD). Désireuse d’accélérer le déploiement de l’énergie solaire hors réseau, Engie Energy Access, filiale berlinoise du groupe français Engie spécialisée dans l’électrification via les systèmes solaires autonomes, s’allie à l’ONG suisse Energy Web afin de lancer une plateforme de financement participatif pour l’Afrique subsaharienne. Baptisée Crowdfund for Solar, cette dernière a vocation à installer des systèmes solaires dans les villages non reliés à un réseau électrique. Dans cette optique, la plateforme de financement décentralisée (DeFI), hébergée sur l’infrastructure open source d’Energy Web, offre aux investisseurs la possibilité de miser des jetons Energy Web (EWT) contre un revenu fixe. Principaux bénéficiaires : les écoles, les ménages et les petites entreprises qui pourront acquérir des équipements de production d’énergie solaire grâce au système de paiement à l’usage (PAYGo). Au moins 30 % des prêts seront octroyés aux ménages dirigés par des femmes. Sept heures à peine après le lancement de la plateforme, l’objectif de financement fixé à 96 K€ (100 K$), soit 20 000 EWT, a été atteint. Preuve indéniable de l’engouement de la part des crypto-investisseurs à l’égard de cette solution numérique. Crowdfund for Solar cible prioritairement la Zambie et le Rwanda, deux des pays africains les moins avancés en matière d’accès à l’électricité, avec un taux en zone rurale évalué respectivement à 11 % et 44 % selon Power Africa. Devançant Engie, EDF a également exploré l’option du financement participatif pour l’accès à l’électricité, avec le lancement en juin 2021 de la plateforme « Diaspora énergie by EDF », qui s’appuie - contrairement à Crowdfund for Solar - exclusivement sur la diaspora africaine en Europe, en Amérique du Nord et dans d’autres régions du monde.