© Africa Financial Industry Summit (AFIS)
Des institutions financières africaines optimistes mais vigilantes
Deloitte, en partenariat avec Jeune Afrique Media Group, vient de révéler les résultats de la deuxième édition du baromètre de l’industrie financière africaine, une analyse approfondie des défis et des opportunités auxquels sont confrontées les institutions financières africaines. Menée en septembre 2022, cette étude met en lumière les principales tendances et les enjeux majeurs pour celles-ci, ainsi que des indications sur les stratégies à adopter pour assurer une croissance soutenue et une transformation réussie. S’inscrivant dans un contexte économique mondial difficile et évolutif, marqué notamment par la faillite soudaine de deux banques régionales américaines et les déboires de l’ex-géant Crédit Suisse racheté par UBS, cette enquête témoigne pourtant de l’optimisme des dirigeants institutions financières africaines : 65 % se disent convaincus de l’attractivité de leur industrie. Une confiance en l’avenir s’appuyant sur des avancées récentes majeures, comme le déploiement du projet pilote du Système de Paiement et de Règlement Panafricain ou PAPSS (Pan-African Payment and Settlement System) ou encore la mise en ligne d’AELP Link (plateforme d'interconnexion permettant la négociation de titres cotés en bourse sur les sept places boursières participantes).
Il n’en demeure pas moins que les sondés sont conscients des pressions à court terme pesant sur eux, à commencer par l'inflation, qui pourrait les contraindre à adapter leur approche commerciale ou leur tarification afin de limiter l’impact sur leur rentabilité et leur solvabilité. Autre risque en tête des préoccupations des institutions financières : les menaces en termes de cybersécurité.
Plus déterminées que jamais à poursuivre leur transformation stratégique vers des modèles plus agiles axés sur les services et le numérique, les institutions financières africaines cherchent aussi à renforcer leur résilience face aux défis futurs. Cela se traduit par des investissements notamment dans le capital humain et la technologie, et la définition d’une trajectoire de décarbonation.
Closing final à 50 M€ pour un véhicule d'AfricInvest Europe
AfricInvest Europe a réalisé début avril le closing final à 50 M€ (54 M$) de son deuxième véhicule transfrontalier dédié aux PME françaises souhaitant investir et se développer en Afrique. Lancé en janvier 2021, French African Fund II (FFA II) soutient des entreprises tricolores à forte croissance, engrangeant des revenus entre 20 et 300 M€, dans les secteurs de la santé, l’emballage, la gestion de l’eau, la géotechnique, les services patrimoniaux, la distribution et l’éclairage public. Revendiquant déjà sept sociétés en portefeuille, il injecte des tickets compris entre 2 et 6 M€, contre une part de capital significative. Les contributeurs englobent des investisseurs historiques (Bpifrance, Proparco, Société Générale, Sanlam, et la Central Bank of Kenya Pension Fund), mais aussi de nouveaux actionnaires à la fois français et africains (BNP Paribas, Mauritius Commercial Bank et l'assureur mauricien Sicom). Son prédécesseur, French African Fund I avait investi dans huit PME et ETI françaises tournées vers l'Afrique.
Almentor planche sur un nouveau tour
La plateforme d’apprentissage en vidéo Almentor collecte 9,4 M€ (10 M$) en pré-série C auprès d’e& capital (lead), la branche d'investissement technologique du groupe émirati e&, ainsi que des fonds Partech, Sawari Ventures, Egypt Ventures, Sango Capital et Endure Capital. Basée à Dubaï, au Caire et en Arabie saoudite, l’edtech créée en 2016 pour pallier le manque de contenu d'apprentissage en ligne pour les arabophones s’appuiera sur cette levée de fonds pour accroître ses investissements dans le segment B2C, tout en étendant ses activités en Arabie saoudite, se rapprochant ainsi de son son objectif de servir dix millions d'apprenants dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA). Deux ans plus tôt, elle avait réuni 5,3 M€ (6,5 M$), à l’occasion d’une série B menée par Partech avec la participation de Sawari Ventures, Egypt Ventures et Sango Capital (relire ci-dessous).
Un fonds de CFAO soigne la levée de Tibu Health
L’entreprise technologique kényane omnicanale de soins de santé Tibu Health a finalisé en mars une série de pré-série A - d’un montant non divulgué - menée par Health54, véhicule de capital-risque corporate du groupe CFAO dédié à la santé, pour renforcer ses solutions dédiées aux maladies chroniques et améliorer sa plateforme de e-santé. Créée en 2018 initialement pour faciliter l’accès des personnes à des services de santé à domicile de qualité, la société dirigée par Jason Carmichael a ensuite étoffé ses services pour offrir aux patients des consultations en virtuel et des soins en cliniques ultramodernes. Ont également participé au tour de table Boost VC, Google et Founders Factory, avec le soutien stratégique de Netcare.
Et aussi...
La banque publique d’investissement française Bpifrance s’est alliée le mois dernier au groupe de développement d’affaires mauritanien Maurinvest-Maurilog dans l’optique de créer un hub de l’innovation en Mauritanie et d’assurer son déploiement opérationnel. Il aura vocation à assurer l’accueil, la formation et l’accompagnement des acteurs de l’innovation dans le pays.