120 M€ pour Amethis MENA Fund II
Soutenu par son partenaire le Groupe Edmond de Rothschild, Amethis vient de réaliser le closing final de son véhicule Amethis MENA Fund II (AMF II), en ligne avec son objectif de 120 M€. Il prendra des participations majoritaires et minoritaires de 5 à 15 M€ dans des PME à croissance rapide au Maroc, en Égypte, en Tunisie et en Jordanie. Son prédécesseur dans la région, AMF I (ex CNAV II) avait été repris en 2018 par le fonds dédié à l'investissement responsable à long terme sur le continent africain, et avait fait l’objet d’un redressement réussi. Ambitieux sur le plan climatique, de qualité de l'emploi et d'égalité des sexes, AMF II s'engage notamment à soutenir l’autonomisation économique des femmes sur l'ensemble des marchés dans lesquels il opère. Parmi les investisseurs figurent des institutions financières de développement de premier plan - dont la Banque Européenne d'Investissement (BEI), Proparco (via la facilité FISEA), la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD), la Société Financière Internationale (SFI ou IFC), Bpifrance et British International Investment (BII) - mais également, de nombreux investisseurs privés qualifiés (représentant plus de 40 % du total des engagements). Le véhicule a d’ores et déjà investi dans deux sociétés : Magriser, un distributeur leader de systèmes de micro- irrigation au Maroc, et Tarjama, leader des technologies et services linguistiques dans la région MENA. Les cofondateurs Luc Rigouzzo et Laurent Demey ont déclaré : « Notre stratégie MENA est l'un des trois piliers de la stratégie globale d'investissement durable d'Amethis visant à développer un écosystème d'investisseurs et d'entrepreneurs à long terme en Afrique subsaharienne, en Afrique du Nord et en Europe. Nous sommes fiers de la confiance accordée par nos investisseurs, notamment dans l'environnement macroéconomique actuel, qui témoigne de la qualité de l'équipe d'Amethis MENA, dirigée par Wilfried Poyet, Adnane Zerhouni et Toufic Khoueiry, bénéficiant tous trois d’une connaissance et expérience de terrain sur les principaux marchés de la région. » Employant une quarantaine de professionnels à Paris, Abidjan, Casablanca, Nairobi, et Luxembourg, le gestionnaire revendique plus d'une trentaine d'investissements et gère à l'heure actuelle environ 998 M€ (1 Md$) d'actifs sous gestion.
110 M€ pour Cathay AfricInvest Innovation Fund
Lancé en 2019 par la firme d’investissement panafricaine AfricInvest (1,96 Md€ soit 2 Md$ d’actifs sous gestion) et le VC franco-chinois Cathay Innovation, le véhicule Cathay AfricInvest Innovation Fund (CAIF) a bouclé en juillet son closing final à 110 M€ (112,5 M$) - un montant légèrement inférieur à celui visé, à savoir 150 M€ - auprès d’un pool diversifié d’investisseurs à travers le monde (dont Bpifrance et Proparco). Ciblant des jeunes pousses technologiques prometteuses en phase de démarrage et de croissance en Afrique, dans les secteurs des services financiers, de l’agriculture, de la santé et de l’éducation, il entend contribuer à leur développement en investissant jusqu’à 10 M€ dans chacune, et en leur fournissant un soutien extra-financier. Objectif : créer « des leaders régionaux » dans leurs secteurs d’activités respectifs. CAIF pourra s’appuyer sur l’implantation et les réseaux entrepreneuriaux d’AfricInvest dans onze régions et huit bureaux sur le continent, ainsi que de l'expérience de Cathay Innovation qui relie les principaux acteurs technologiques en Europe, en Chine et aux États-Unis. Son portefeuille comprend déjà dix entreprises de premier plan sur le continent, actives sur plus de vingt-et-un marchés à travers l’Afrique, et dont les solutions inclusives et numériques ont bénéficié à ce jour à plus de 136 millions d'Africains.
I&P approvisionne une agtech kényane
iProcure, une plateforme kényane de chaîne d'approvisionnement agricole opérant dans les zones rurales d'Afrique de l'Est, a réuni cet été 9,9 M€ (10,2 M$) - dont 8,8 M€ (9 M$) en equity - lors d’une série B menée par le français Investisseurs & Partenaires (I&P), via son véhicule IPAE 2, et ayant mobilisé le kényan Novastar Ventures, l’américain Ceniarth et le britannique British International Investment (BII). Cet apport permettra à l’agtech d’accentuer sa présence au Kenya et en Ouganda et de pénétrer le marché tanzanien, avant une éventuelle extension à terme de ses activités en Afrique de l’Ouest. Co-fondée en 2013 par Stefano Carcoforo (P-dg), Nicole Galletta (responsable de l'innovation), Patrick Wanjohi (directeur technique) et Bernard Maingi (directeur commercial), elle fournit également informations commerciales en temps réel, services de gestion des stocks, d’entreposage et « last mile services » ainsi qu’une solution Saas et matériel de point de vente à ses distributeurs agricoles. Son partenariat avec I&P vise en outre à augmenter sa capacité à exploiter les données pour rendre ses opérations plus efficaces, soutenir la construction d'une image marque pour ses propres produits, et améliorer la présence du site d’iProcure sur internet et sur les médias sociaux.
Bizao se finance auprès de trois fonds
Fondée en 2019 par Aurélien Duval-Delort, Bizao, plateforme francilienne facilitant l'acceptation des paiements mobile en Afrique grâce à la technologie du mobile money, ambitionne de doubler de taille d’ici un an grâce à sa récente levée de fonds de 8 M€, dont 7 M€ en equity, auprès d’AfricInvest (via son véhicule d’inclusion financière Financial Inclusion Vehicle), Adélie Capital et Seedstars Africa Ventures. Après avoir réuni 1 M€ en amorçage fin 2019 - auprès de différents family offices demeurés anonymes - elle fait ainsi entrer des premiers fonds dans son actionnariat. Ses quelque cinquante collaborateurs, répartis entre Paris, Dakar et Abidjan, sont actifs en particulier dans les secteurs de l'assurance (pour la numérisation de la collecte des primes et le reversement des indemnités), le transport et le e-commerce, et traitent plus de 350 millions de requêtes de paiements par mois. La fintech aux 6,85 M€ de revenus en 2021 agrège au total une trentaine de moyens de paiement en Afrique. (Pour plus de détails, lire l’article ci-dessous sur CFNEWS.)
SociumJob à l'assaut du marché de l'emploi en Afrique francophone
La plateforme sénégalaise de recrutement SociumJob., qui vise à mettre en relation les entreprises opérant sur le continent africain avec les talents locaux et ceux issus de la diaspora, a collecté 1 M€ entre février et mai dernier afin d’accélérer son déploiement en Afrique subsaharienne francophone (en particulier en RDC, au Cameroun, au Mali ou encore au Burkina Faso). Ce premier tour de table a vu la participation des VC français Breega, Kima Ventures, Techmind et Evolem Start, du fonds à impact sénégalais Teranga Capital, ainsi que celle des business angels comme Julien Guth (managing partner de la firme de conseil et d’investissement Beenok et ex managing director de Millicom Senegal) et Dimitri Farber (co-fondateur de l’entreprise de développement logiciel Tiller, acquise par SumUp l’an dernier). Lancée en septembre 2021 par le polytechnicien sénégalais Samba Lo, la start-up ambitionne de dépasser les écueils dont souffre le marché de l’emploi en Afrique francophone, en permettant d’une part aux sociétés africaines abonnées de valoriser leur activité et leur culture d’entreprise auprès des candidats, tout en leur leur garantissant une économie de coût, de temps et d’effort pour un maximum de résultats, et d’autre part d’aider gratuitement les candidats qualifiés à accéder à des offres d’emploi pertinentes. Elle propose ainsi une cvthèque en ligne, mais aussi un outil de communication RH à destination des employeurs (production de photos et de vidéos disponibles en ligne, permettant aux managers de présenter la réalité de leur entreprise) et un logiciel de suivi des candidatures. Employant actuellement une quinzaine de salariés dans ses deux bureaux à Dakar et à Abidjan, la jeune pousse compte sur cette levée de fonds pour doubler ses effectifs. « Le recrutement professionnel est un véritable enjeu de développement pour le continent africain. D’un côté, les organisations déplorent le manque de talents et leur difficulté à recruter les bons profils. De l’autre, les diplômés et actifs de tout âge peinent souvent à trouver une position à la hauteur de leurs qualifications. Pour répondre à ce double enjeu, nous avons créé SociumJob. Notre but est de permettre aux sociétés africaines de se développer d’un point de vue social et économique en innovant sur ce secteur stratégique mais assez peu digitalisé jusqu’à présent. » a déclaré son dirigeant fondateur. Sa solution est déjà expérimentée par des clients aussi prestigieux qu’Orange, Mazars ou encore Ernst & Young (EY). À terme, Sambo Lo envisage d’étendre son activité à l'Afrique anglophone.
AfricInvest soutient une plateforme égyptienne de publicité numérique
La plateforme égyptienne de publicité numérique ArabyAds récolte 30 M€ (30 M$) en pré-série B auprès d’AfricInvest, par l’intermédiaire de Maghreb Private Equity Fund IV qui a vocation à soutenir l’expansion régionale et continentale de PME à fort potentiel de croissance en Afrique du Nord. Il s’agit du huitième investissement de ce véhicule, depuis son lancement en 2017. L’entrée de ce nouvel actionnaire contribuera d’une part à aider l’entreprise fondée en 2013 en Égypte mais aujourd’hui basée aux Émirats arabes unis à s’étendre dans la région MENA, et d’autre part à renforcer ses solutions technologiques d’acquisition, fidélisation et monétisation de clients au profit des annonceurs. « Nous sommes ravis d'accueillir AfricInvest parmi nos investisseurs à long terme […] ArabyAds s'est engagé à transformer le paysage de la publicité numérique avec ses offres, et cherche maintenant à étendre sa présence sur de nouveaux marchés où il peut tirer parti de ses plateformes pour aider des entreprises à évoluer à travers le monde », a expliqué Mahmoud Fathy, directeur général et cofondateur d'ArabyAds. La société revendique plus de 12 millions de transactions de commerce électronique pour les annonceurs en 2021. Il y a trois ans, elle avait mobilisé 5,8 M€ (6,5 M$) auprès d’EQ2 Ventures, spin-off d’Equitrust, la branche d’investissement du groupe médiatique dubaïote Choueiri.
Youverify complète son tour d'amorçage
Cinquième entreprise à rejoindre le portefeuille africain d’Orange Digital Ventures en 2020 (relire ci-dessous), Youverify, start-up américano-nigériane qui automatise la vérification d’identité au service des acteurs financiers et de télécommunications, réalise une extension de 932 K€ (1 M$) de son tour d’amorçage de 1,3 M€ (1,5 M$), portant ainsi sa levée de fonds totale à plus de 2,2 M€ (2,5 M$), auprès des mêmes investisseurs leads d’il y a deux ans, les VC axés sur l’Afrique Orange Ventures et LoftyInc Capital. Octerra Capital, Plug & Play Venture, Syntax Ventures, HTTP Investors, Afer Group et Fronesyz Capital ont complété le tour de table. Fondée à Lagos en 2017, et aujourd’hui basée à San Francisco, la cible aide les banques et les start-up africaines à automatiser KYC (« Know Your Customer », ensemble des procédures qui permettent aux banques et aux établissements de monnaie électronique d'identifier un client) et d’autres procédures de conformité. Dans un contexte de prolifération des services financiers en Afrique, les régulateurs ont pris conscience de la nécessité de prendre des mesures strictes pour prévenir le vol d’identité et la fraude.
Et aussi...
- Axé sur le financement de start-up et PME du numérique, Partech Africa II a su convaincre un nouvel investisseur, à savoir la banque allemande KfW, qui s’est engagée à investir jusqu’à 44,8 M€ (44,7 M$), rejoignant ainsi un pool diversifié d’institutions financières internationales, dont la Société Financière Internationale (SFI ou IFC) qui prévoit d’injecter 25 M€.
- Au Soudan, un record a été battu en juillet dernier en matière de levée de fonds. Le vainqueur : la fintech américano-soudanaise Bloom, qui propose des services bancaires numériques à sa clientèle, et qui a obtenu en juillet 6,4 M€ (6,5 $) auprès des américains Y Combinator, Goodwater Capital et Visa, de l’allemand Global Founders Capital, du dubaïote VentureSouq et de plusieurs joueurs de football - dont le Français Blaise Matuidi.
- Le fabricant malgache d’objets connectés et de kits solaires Jirogasy, qui vise à démocratiser l'accès à l'électricité et à l'informatique dans les zones enclavées, vient de lancer un bureau d’études et une ligne de production en France avec le soutien de la région des Hauts-de-France, via Nord France Invest.