Poursuivant son désengagement du continent africain, BNP Paribas cède sa participation majoritaire dans le capital de la Banque Internationale pour le Commerce et l'Industrie de la Côte d'Ivoire (BICICI), huitième banque ivoirienne par son total bilan. Le contrôle de l’institution bancaire créée en 1962 revient aux mains de l’État à hauteur de 67,49 %, à la suite d'un décret promulgué par le président Alassane Ouattara le 28 septembre dernier. Dans le détail, c’est un consortium d’entités publiques ou semi-publiques qui en prend les rênes, à savoir la Banque nationale d’investissement (BNI), l’Institution de prévoyance sociale-Caisse générale de retraite des agents de l’État (IPS-CGRAE), la Caisse des Dépôts et Consignations de Côte d’Ivoire (CDC-CI) et la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) - cette dernière étant déjà actionnaire minoritaire. Pour ce faire, le consortium ivoirien verse 122 M€ (80 MdXOF) aux actionnaires sortants : BNP Paribas (qui en détenait 59,79 %), mais aussi la branche dédiée au secteur privé de l’AFD, Proparco (7,7 %). BNP Paribas a signé au préalable sa sortie du Burkina Faso, du Mali, de Guinée et, plus récemment, du Sénégal (lire ci-dessous). Selon plusieurs experts, le départ simultané de Proparco est symptomatique du recentrage des entités françaises dans un contexte géopolitique de sentiment anti-français croissant sur le continent. Toutefois, l'Afrique demeure centrale pour l'institution française de développement, le continent représentant 50 % de son activité. En 2021, Proparco a ainsi consacré 300 M€ à la Côte d'Ivoire, accompagnant plus de mille entreprises, dont la filiale ivoirienne de Cofina ou encore Janngo Capital Startup Fund.