Biens de consommation : Groupe Seb Maroc / Groupe Seb / Preciber / Precima (Maroc / France)
Tutoyant les 7 Md€ de chiffre d'affaires en 2020 avec 33 000 salariés, le Groupe Seb se renforce en Afrique avec la création de Groupe Seb Maroc, une co-entreprise contrôlée à 55 % par le groupe tricolore, le solde étant confié à la société familiale marocaine Preciber, fabricant et distributeur d’articles de cuisson (sous la marque Express) et d’articles de gaz (sous la marque Precigaz). Fondé en 1971 et détenu par Precima et son co-fondateur Mohammed Berrada, Preciber est également le représentant exclusif de Bosch au Maroc pour le domaine thermotechnique ; à ce titre, il commercialise des chauffe-eaux et des chaudières à gaz sous la marque Junkers. Grâce à ce rapprochement avec un partenaire local bien implanté, disposant notamment d’une usine de 14 000 m² dans le quartier de Ain Sebâa à Casablanca, le Groupe Seb pourra accélérer le développement de ses ventes dans le royaume chérifien et « tirer le meilleur parti du fort potentiel de ce marché ». Basé à Écully (près de Lyon) depuis 1976, le groupe entend s’appuyer sur cette joint-venture pour importer et distribuer de façon exclusive ses trente-et-une marques d’articles culinaires et de petit électroménager au Maroc (dont Calor, Tefal, Rowenta ou encore Moulinex), tout en gérant la commercialisation des autocuiseurs Express dans la distribution moderne (voir fiche opération sur CFNEWS).
Précédemment, en 2018, l’entreprise éculloise avait mis en place une JV en Égypte sur le même modèle, en s’associant avec la famille locale Zahran, les deux partenaires contrôlant respectivement 55 et 45 % des parts de Groupe Seb Egypt Zahran (voir fiche opération sur CFNEWS). L’usine de Borg El Arab, dans le gouvernorat d'Alexandrie, est spécialisée dans la fabrication de petit électroménager et d’articles culinaires. Par ailleurs, dans le cadre de sa politique d'innovation internationale, le Groupe Seb est l'un des investisseurs - via SEB Alliance - du fonds panafricain Cathay AfricInvest Innovation qui lui permet d'identifier et de soutenir des start-ups actives sur le continent africain. Mis en place en 2019 par le VC franco-chinois Cathay et le capital-investisseur tunisien AfricInvest, et d’une taille cible de 120 M€, ce dernier a vocation à accompagner une vingtaine de jeunes entreprises innovantes générant déjà du chiffre d’affaires, afin d’en financer la croissance et la mise à l’échelle.
Fonds & Santé : Medical Credit Fund / CDC Group / autres institutions de financement du développement (Afrique subsaharienne / Pays-Bas / Royaume-Uni / International)
Medical Credit Fund, une institution néerlandaise de financement des PME du secteur de la santé en Afrique subsaharienne, a réuni 32,5 M€ (37 M$) en décembre dernier, auprès d’un groupe d’institutions étrangères de financement du développement, pour son deuxième véhicule d’investissement, MCF II. Celui-ci renforce ainsi son offre de financement aux prestataires de soins de santé primaires, maternels et infantiles sur le continent, tout en développant dans cette région son service de prêt numérique Cash Advance. « Notre engagement envers le MCF II permettra au Fonds d'augmenter ses offres de financement flexibles à une estimation de plus de 2 500 PME du secteur de la santé, renforçant ainsi leur capacité à répondre à la demande accrue de soins de santé, et à servir environ 10 millions de patients, d'ici 2030 », a commenté Clarisa De Franco, responsable des fonds de capital-investissement au sein de CDC Group, l'un des souscripteurs de MCF II. « Le renforcement du système de santé en Afrique est une priorité qui exige un financement dédié aux soins de santé pour aider à combler le déficit sur le marché ».
Deux mois plus tôt, en partenariat avec l’institution américaine de financement du développement (DFC), Medical Credit Fund avait mis en place un dispositif d'assistance technique pour les prestataires de soins de santé en Afrique subsaharienne. L’institution néerlandaise espère obtenir au cours des prochaines années, environ 80 M€ auprès d’institutions publiques et privées. Depuis sa création en 2009, elle revendique avoir réalisé plus de 6 500 prêts à des prestataires de soins de santé en Afrique, pour une valeur de plus de 120 M€. Ces financements ont bénéficié à plus de 1 800 petites et moyennes entreprises du secteur de la santé au Kenya, au Ghana, au Nigeria, en Tanzanie et en Ouganda.
Biens de consommation : Dolidol / SFI / Proparco (Maroc / Nigeria / États-Unis / France)
Après avoir racheté début décembre son concurrent nigérian Mouka pour 53 M€ (60 M$), le fabricant de matelas et literie marocain Dolidol s’apprête à intensifier ses investissements au Nigeria, son deuxième marché d’expansion en Afrique (après la Côte d’Ivoire). Dans cette optique, l'entreprise contrôlée par la famille Berrada Sounni a obtenu fin décembre un prêt de 20 M€, dont 13,5 M€ auprès de la Société Financière Internationale (SFI ou IFC) et le solde auprès de Proparco, la branche dédiée au secteur privé de l’Agence Française de Développement (AFD). La société marocaine compte s’appuyer sur cet apport financier, ainsi que sur l’assistance technique de ses deux actionnaires, d’une part pour renforcer le réseau de distribution de Mouka au Nigeria, afin d’améliorer la quantité et la qualité des articles de literie disponibles dans le pays, et d’autre part pour accroître sa compétitivité. Avec ses 200 millions d’habitants, l’essor de sa classe moyenne émergente et sa forte urbanisation, qui favorise la demande de produits de literie et d’ameublement , ce géant démographique représente « un marché structuré avec un potentiel de croissance d’environ 10 % annuellement », selon Mohamed Lazaar, directeur général de Dolidol. Fondé en 1972, le spécialiste marocain de l’ameublement et du textile de maison, filiale du groupe multisectoriel Palmeraie Industries & Services, avait fait entrer à son capital, à hauteur d'un peu de 20 %, le capital-investisseur britannique Development Partners International (DPI) en 2018 (relire bulletin #25). Dans la cadre de sa diversification transversale, Dolidol s'est également affirmé comme un opérateur leader sur divers produits destinés à l'industrie automobile, approvisionnant les plus grands constructeurs européens depuis sa base au Maroc. Parallèlement, il a récemment démarré l'exploitation d'une usine de recyclage pour transformer les bouteilles plastiques PET usagées en fibres de polyester (renforçant son empreinte environnementale et améliorant l'intégration verticale de son activité mousse) et intervient aussi dans le domaine de la menuiserie industrielle.
Nouvelle société de conseil - Tourisme : Awa’Mazing (Maroc / Afrique)
Le secteur du tourisme en Afrique peut compter sur un nouvel acteur de poids : la société de conseil Awa’Mazing Collection (Awa’Mazing), basée au Maroc, qui aura à cœur d’accompagner les investisseurs et les établissements touristiques en Afrique dans le développement de leur marché, et ainsi de contribuer à faire du secteur touristique africain un véritable levier de développement. Sa fondatrice sénégalaise, Awa Diakhaté, cumule treize ans d’expérience dans la gestion et la commercialisation en hôtellerie et tourisme de luxe, notamment à Fès, au Maroc. Awa’Mazing s’efforcera de faciliter le travail des boutiques hôtels, offices du tourisme et restaurants indépendants, en apportant aux investisseurs et professionnels du secteur des outils méthodologiques indispensables à la réussite dans ce domaine (étude de projet claire, formation aux métiers et accompagnement commercial sur mesure). La structure fournira une gamme complète de services intégrés, du conseil au recrutement, en passant les relations avec les médias, la représentation commerciale, le marketing, l’événementiel et la formation.« Nombreux sont ceux qui se sont lancés dans le monde de l’hôtellerie sans maîtriser réellement les rouages de cette industrie, par passion pour le voyage, mais surtout parce qu’ils ont cru que c’est un investissement facile à rentabiliser en mettant son établissement sur les sites de vente en ligne. Ce n’est que par la suite qu’ils ont compris qu’être hôtelier est un métier, il ne s’improvise pas, mais on peut le devenir en étant avide d’apprendre, et surtout en étant à l’écoute du client. [...] Il est important de dire aux investisseurs qu’un projet d’hôtel se prépare et s’étudie en y intégrant les tendances du marché et du secteur, mais aussi les spécificités de sa clientèle cible », a confié Awa Diakhaté au média sénégalais Financial Afrik. Awa’mazing ciblera en outre les agences publiques et les ministères chargés du tourisme en Afrique, en leur proposant une étude de marché fiable et des solutions adaptées.
Immobilier : Façade Maritime du Champ Triomphal (Gabon) / Africa Bright Securities (Gabon / Cameroun)
Les premières émissions d’obligations vertes de la zone CEMAC ont été arrangées par la banque d’affaires camerounaise Africa Bright Securities (ABS), filiale du groupe indépendant de conseil et services financiers Africa Bright Group, pour le compte de la société gabonaise Façade Maritime du Champ Triomphal (FMCT), promotrice du projet d’aménagement du nouveau quartier d’affaires la Baie des Rois, sur la façade maritime de Libreville. L’opération englobe deux emprunts obligataires verts (« FMCT 2021-2026 »), pour un montant global de plus de 30 M€ (20 MdXAF), rémunérés au taux annuel de 7,50 % brut sur une période de cinq ans, dont deux de différé en capital. De nombreux investisseurs locaux et internationaux (privés et institutionnels) ont participé à la souscription, qui s’est tenue du 15 au 23 décembre. La FMCT a vocation à développer un centre d’affaires et de loisirs au cœur de la capitale gabonaise, comprenant espaces résidentiels, commerces, bureaux, mall et hôtels avec salle de conférence. Respectant les dernières normes du développement durable, les bâtiments de ce projet emblématique seront certifiés Excellence in Design for Greater Efficiency (EDGE), une certification écologique développée par la Société Financière Internationale (SFI ou IFC), qui vise à réduire l’empreinte environnementale dans la consommation d’énergie directe, la consommation d’eau et l’usage des matériaux de construction.
Nomination - Avocats : Clifford Chance (Maroc / Afrique / France)
Le bureau casablancais de Clifford Chance accueille un nouvel associé en droit des sociétés / fusions-acquisitions : Frédéric Giancarli, ancien associé fondateur du cabinet De Bussy Giancarli (2010-2022), qui vient ainsi renforcer la pratique Afrique du cabinet d’avocats d’affaires international, pilotée par Nigel Wellings. Intervenant depuis plus de deux décennies dans des secteurs aussi diversifiés que l'e-commerce, les services financiers, les télécoms, la santé, les énergies renouvelables ou encore l'agroalimentaire, Frédéric Giancarli avait exercé chez Gide (1997-2000) et Shearman & Sterling (2001-2009) avant de co-fonder son propre cabinet.
Nomination - Avocats : Mazars (Maroc / Afrique / Moyen-Orient)
Un nouvel associé a récemment été coopté chez Mazars au Maroc afin de renforcer les pôles actuariat, finance quantitative et data science. Ibrahima Sow se voit ainsi confier la responsabilité de la business unit dédiée à l’actuariat au sein du royaume chérifien et sur le continent africain, ainsi que celle du hub actuariat du cabinet pour l’Afrique et le Moyen-Orient. Il avait rejoint Mazars France en 2009 en tant qu’actuaire consultant, avant d’être promu manager en 2014, puis senior manager trois ans plus tard, contribuant fortement au développement de l’actuariat conseil du cabinet en France, en Afrique et au Moyen-Orient.
Étude - Infrastructures : « Développer les infrastructures en Afrique en période de défi » (Casablanca Finance City et Africa50)
Casablanca Finance City (CFC), initiative financière privée-publique visant, via la création d'une zone franche à Casablanca, à transformer la ville en place financière et hub financier régional en Afrique, a publié en décembre la septième édition de sa série CFC Africa Insights intitulée « Developing Africa's Infrastructure in Challenging Times » (« Développer les infrastructures en Afrique en période de défi »), en partenariat avec Africa50, la plateforme d’investissement dédiée aux infrastructures. Le rapport détaille les dernières tendances sur le continent en matière d’infrastructure et d’investissement, les opportunités et défis actuels, ainsi que les solutions innovantes à mettre en œuvre pour combler le déficit de financement. Il met en lumière les tendances positives des évolutions en matière d’investissements en Afrique avant le déclenchement de la crise sanitaire, avec notamment une progression de 33 % en 2018 par rapport aux années précédentes (88 Md€ mobilisés, soit plus de 100 Md$). Selon les auteurs, cette tendance sera selon toute vraisemblance inversée temporairement par le Covid-19. Parallèlement, les besoins de financement se sont certainement accrus, du fait de la hausse des niveaux d’endettement des gouvernements (principaux contributeurs) générée par les mesures de relance économique. Cette septième édition évoque toutefois une augmentation des investissements privés dans les infrastructures africaines en 2020, grâce à l’appui des Institutions de Financement du Développement (IFD), alors que le nombre de projets financés par le privé dans les marchés émergents à travers le monde a diminué.
Grâce aux opportunités considérables que représentent certains secteurs - celui de l’énergie (surtout EnR et gaz naturel), mais aussi les transports, l’eau et l’assainissement, la santé, l’éducation, ou encore les technologies de l’information et de la communication (TIC) - le rapport pose un regard optimiste sur l’avenir, d’autant que la Zone de Libre-Échange Africaine (ZLECAF) devrait jouer un rôle bénéfique en termes de connectivité. Afin de pallier le déficit en matière de financement, les experts préconisent l’optimisation de tous les véhicules de mobilisation de ressources, dont les partenariats public-privé (PPP), le concours des IFD, les obligations vertes, le financement mixte et la finance islamique, sans oublier les réformes du secteur financier et l’usage renforcé des technologies financières pour renforcer les marchés des capitaux locaux. C’est sur le plan du montage des projets d’infrastructure que les efforts les plus importants devront être consentis, puisque seulement 10 % des projets atteignent le stade du financement, faute de ressources allouées à la préparation des projets pour les rendre bancables. La publication insiste sur le rôle incontournable rempli par les IFD et autres bailleurs de fonds dans l’atténuation des risques et la facilitation des solutions de financement adéquates.
Et aussi :
- Dans le cadre de l’initiative française Choose Africa visant à accélérer la croissance des TPE / PME et de l’entrepreneuriat en Afrique, Proparco a octroyé en décembre une subvention de 28,5 M€ au profit du groupe sud-africain Standard Bank. Cette facilité, qui a bénéficié du soutien de l’UE et de l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP), comprend une garantie de 19,5 M€ destinée à permettre à la banque de poursuivre ses activités de prêt dans un environnement post-Covid, tandis que la seconde garantie de 9 M€ cible certains secteurs tels que les technologies financières, l’agriculture, l’économie verte, l’éducation et les soins de santé, ainsi que les entreprises appartenant à des femmes et des jeunes.
- Le français Soufflet Négoce, premier exportateur français de céréales à destination de soixante-trois pays, et le suisse Antei International, spécialiste du négoce et du transport de matières premières et de produits finis notamment agroalimentaires, viennent de remporter le contrat de fourniture de 50 000 tonnes de blé tendre et de 12,500 mille tonnes de sucre pour un montant de plus de 24 M€ (27 M$) en Mauritanie, concurrençant ainsi les familles d’entrepreneurs locaux.
- La filiale ivoirienne du groupe français Engie dotera le datacenter ouest-africain d’Orange d’une centrale solaire photovoltaïque de 355 kWc sur son site d’Abidjan. Engie Services Côte d’Ivoire disposera d’onze ans pour livrer l’installation qui réduira la dépendance du Groupement Orange Services (GOS) vis-à-vis du réseau électrique national.
- Proparco renforce les fonds propres de BNI Madagascar, la première banque du pays, via un BNI Madagascar, afin d'améliorer l'accès aux services bancaires des populations malgaches.
- L’institution de microfinance Fin’Elle (La Finance pour Elle), filiale de Cofina dédiée à l’accompagnement de l’entrepreneuriat féminin en Côte d’Ivoire, bénéficie d’un prêt de 1,5 M€ d’EDFI ElectriFI, initiative de financement de l’électrification financée par l’UE et basée à Bruxelles, assorti d’une assistance technique.
- L’AFD accorde une subvention de 6 M€ au Sénégal afin de soutenir la réalisation d’un projet de protection des ressources en eau de la zone de captage de Pout à travers des solutions fondées sur la nature.
- Conseillées par Clifford Chance, les banques Deutsche Bank, J.P. Morgan et Standard Chartered Bank sont intervenues dans le cadre de l'offre de rachat et de la dernière émission d'obligations de la République gabonaise. Le 10 novembre dernier, cette dernière a racheté toutes les obligations à 6,375 % d'un montant de 1,3 Md€ (1,5 Md$) arrivant à échéance en 2024. De manière concomitante, la République gabonaise a émis 690 M€ (800 M$) d’obligations à 7 % arrivant à échéance en 2031, dont elle a utilisé le produit pour financer son achat des obligations 2024 dans le cadre de l'offre de rachat, le reste étant utilisé à des fins budgétaires générales.
- Le groupe français de BTP et de concessions Eiffage a inauguré fin décembre l’extension de l’Autoroute de l’Avenir, entre Diamniadio et l’aéroport international Blaise Diagne, à Dakar.
- Au Maroc, le spécialiste d'infrastructures ferroviaires Alstom investit 10,5 M€ dans la création d’une nouvelle ligne de production au sein de son usine de Fès, développant ainsi la capacité du pays à produire des transformateurs embarqués.
Bonne fin de semaine et à mardi prochain !
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