Ca repart fort. Un 17ème sommet de la dernière chance entre Sarkozy et Merkel la semaine dernière, les soldes qui démarrent aujourd’hui, l’inflation qui dépasse 10 % à Istanbul et la Hongrie qui envoie une délégation au FMI pour être sauvée !
IPO :
Afin que le marché retrouve un niveau sain, le nombre d’IPOs aux Etats-Unis devrait doubler d’après la NVCA. Rappelons que le chiffre des IPOs en 2011 à baissé de 31 % par rapport à l’année précédente.
Petroplus :
Mauvais exemple pour le capital investissement. Petroplus, la société suisse dépose son bilan entrainant l’arrêt de la raffinerie de la Petite-Couronne près de Rouen. Rappelons que Carlyle avait acquis cette société en 2005 pour 525 M€. Carlyle l'avait fait sortir de la bourse d’Amsterdam un an plus tard pour l’introduire sur la bourse de Zurich et empochait ainsi 2,6 Md€ en décembre 2006. Depuis Petroplus a dégringolé en bourse passant de 65,95 FS à 1,64 FS et se retrouve au tapis.
Carlyle :
William Conway, Daniel D'Aniello et David Rubenstein, les fondateurs milliardaires de la firme de private equity Carlyle Group, ont bénéficié de 134 M$ de paiements cash chacun, ainsi que de 3,8 M$ de salaires, d'après les informations fournies à la SEC (Securities & Exchange Commission). Carlyle a aussi distribué 15 Md$ à ses investisseurs, durant les neuf premiers mois de l'année 2011. Il s'agit d'une performance exceptionnelle, puisque le précédent record datait de 2007 avec moins de 9 Md$ distribués sur l'exercice. Les actifs sous gestion à fin septembre se montaient à un peu moins de 149 Md$, contre 95 Md$ un an avant. Carlyle devrait rejoindre le Nasdaq prochainement suivant en cela les traces de Blackstone et Apollo Global, et ce afin que les actionnaires fondateurs puissent trouver une liquidité.
Gores Group:
The Gores Group, fondé en 1987 par Alec E. Gores à Los Angeles qui a vendu récemment Sagemcom en France (voir l'excellent annuaire des deals de CFnews) vient de racheter The Hay Group, un des plus grands équipementiers automobiles en Allemagne (composants forgés et usinés) et cherche à s’investir dans d’autres opportunités sur le continent que chez nous l’on qualifie de vieux. Top Gores.
Grosses levées :
Non le Private Equity n’est pas mort. Il devient juste plus réglementé, plus concentré et surtout plus énorme comme en témoignent les levées de Blackstone qui va clôturer son fonds de 16Mds$, de Summit Partners qui a clotûré son 8éme fonds à 2,7Mds$ ou de Carlyle pour son 6éme fonds de Real Estate à 2,34Mds$. Plein d’argent donc pour les gros fonds mais on adorerait avoir les TRIs.
Secondaire :
Groupama entre dans la danse. Mis en difficulté par une solvabilité fragile, le groupe d'assurance a selon nos sources, mandaté Rothschild (et vous savez qui chez Rothschild bien sur ?) pour étudier une éventuelle cession de sa branche Private Equity qui gère environ 1,8 Md€ à travers seize fonds. Le pôle non-côté regroupe trois équipes : Acto Capital (LBO et capital-développement) et ActoMezz (dette mezzanine) pour les investissements directs dans des sociétés généralement françaises, et Quartilium, pour les fonds de fonds couvrant l’Europe et l’Amérique du Nord. A suivre
Neolane :
Opération magnifique pour Auriga et X-Ange, le fondateur et les autres actionnaires de la société. Neolane, éditeur de logiciels dédiés à la gestion de campagnes marketing et à la communication client, clôt une une levée de fonds de 27 M$ mené par Battery Ventures (lire l'exclusif de CFnews Neolane séduit un VC américain). Imaginez la valorisation... selon mes calculs, elle serait aux alentours de 100 M€. On imagine la suite, on la rêve au Nasdaq cette pépite tricolore. Un bel exemple de l'intérêt et du binôme entrepreneur/ investisseurs et ce dès le début de l'aventure. Bravo, on est content pour eux.
Soundcloud :
SoundCloud, le Youtube du son (partage de musiques, de mixes pour les DJ et artistes) basé à Berlin, lève lui aussi 50 M$ aux Etats-Unis auprès de Keiner Perkins Caufiled & Byers et serait valorisé, à la suite de cette opération 200 M$ quatre ans après sa création. Cette levée ainsi que celle de Neolane confirme que le capital risque européen est dynamique et que la voie du succès est que les fonds américains, sur des belles opportunités, doivent prendre le relais assez tôt. Voir aussi le Bilan Venture 2011 CFnews exclusif compilé à partir des bases de données de mon e-journal préféré.
Elections US :
Le candidat aux primaires républicaines qui a gagné hier dans le New Hampshire Mitt Romney, fait l'objet de vives critiques de la part de ses adversaires pour son passage à la direction de Bain Capital dans les années 80-90. Bain est accusé d’avoir empoché de belles plus-values en essorant les sociétés dans lesquelles il avait investi, avec comme conséquence de pousser ces entreprises à limoger leurs employés. Selon le Wall Street Journal, 22 % des entreprises dans lesquelles Bain Capital a investi pendant les 15 ans de règne de Mitt Romney, ont fait faillite ou ont cessé leurs activités. « Apparemment, ils ont pillé les entreprises, laissé les employés au chômage et sont partis avec des millions de dollars », a déclaré l'ancien président de la Chambre des représentants Newt Gingrich, (Newt est un des six adversaires de Mitt). Mitt, se défend en pataugeant. On s’étonne qu’il n’ait rien préparé avant sur ce thème. Mais l’argument est difficile à combattre : TRI contre licenciement…
Business Angels :
« Business Angels, 60 jours pour monter ma boîte », c’est la nouvelle émission que France 4, va inaugurer le 16 janvier à 20h35, présentée par Patrice Boisfer accompagné de Sandra Le Grand et Aziz Senni. Dans cette émission la chaîne propose de suivre les futurs entrepreneurs, soutenus par leurs business Angels, pour qu’ils réussissent leurs projets en mettant à leur disposition des spécialistes qui les accompagneront et les conseilleront dans leurs démarches. Les entrepreneurs ont 60 jours pour franchir un maximum d’étapes. « On s'intéresse aux phénomènes de société d'aujourd'hui et on constate un phénomène très fort : de plus en plus de jeunes veulent monter leur boîte », souligne Emmanuelle Guilbart, directrice de France 4…moi je dis, il faut associer des pro des médias dédiés à ce secteur, qui savent de quoi on parle. Et à qui je pense à votre avis?
Etude :
Nouvelle étude publiée par Partners Group qui démontre que les investissements en private equity offrent à la fois des rendements supérieurs aux actions cotées et un profil de risque moins élevé et que ceci est d’autant plus vrai dans un environnement macroéconomique incertain. En substance :
Depuis 2000, les investissements en private equity ont surperformé les indices boursiers équivalents de 5% par an en Amérique du Nord et de 9% en Europe ;
- Après l’explosion de la bulle internet (Q2 2000 à Q1 2003), les investissements en private equity ont surperformé les marchés publics de 6% en Amérique du Nord et de 20% en Europe sur une base annuelle ;
- Au cours de la crise financière de Q3 2007 à Q1 2009, les investissements en private equity ont surperformé les indices boursiers de 19% par an en Europe et en Amérique du Nord
Formidable, me dit Tante Maraki qui adore les études qui ne servent à rien. Mais ce qu’il nous faudrait comme argument fort ce sont les performances pour les investisseurs des fonds de fonds et notamment de Partners Group.
Infrastructures :
Les fonds Infrastructures ont levé 20,8 Md$ en 2011 ! No comment... On pourrait connaître les précieux LPs s'il vous plait?
Tendance de marché :
Je ne peux résister à vous recopier ces annonces qui circulent sur le web, parue dans une revue financière US, et est symptomatique de l’empire de la finance sur nos vies.
Jeune femme souhaite se marier avec homme qui gagne au moins 500 000$ par an
Une femme a écrit a un "Cabinet conseil en investissements" pour demander des "adresses en vue d’épouser un homme très riche".
« Je suis une belle jeune femme (je dirais même très belle) de 25 ans, bien élevée et j’ai de la classe. Je souhaite me marier avec un homme qui gagne au moins un demi-million de dollars par an. Avez-vous dans vos fichiers les adresses de quelques hommes célibataires (veufs ou divorcés) qui gagnent 500.000 dollars ou plus ? Peut-être aussi que des épouses d’hommes riches peuvent me donner quelques conseils ?
J’ai déjà été fiancée à des hommes qui gagnent de 200 à 250.000 dollars pas plus…mais 250.000 ce n’est pas suffisant pour que je puisse vivre à Central Park West. Je connais une femme, dans mon cours de yoga, qui s’est mariée à un banquier. Elle vit dans Tribeca, et pourtant elle n’est ni aussi belle que moi, et pas même intelligente. Mais alors, qu’a-t-elle fait que je n ai pas fait ? Comment puis-je atteindre son niveau de vie ? »
Raphaela S
Réponse de l’expert :
J’ai lu votre courrier avec une grande attention, et apres avoir longuement étudié votre demande c’est avec le plus grand soin que je me suis livré à une analyse financière de votre situation.
Premièrement, je ne vous fais pas perdre de temps puisque moi même je gagne plus de 500.000 dollars par an. Ceci étant dit, je considère les faits de la façon suivante. Ce que vous offrez (pouvant être compris ainsi par l’homme que vous cherchez) est simplement une bien mauvaise affaire.
Voici pourquoi :
Laissons les subterfuges de côté. Vous mettez votre beauté physique et je mets l’argent. Cependant un problème existe : il est certain que votre beauté va s’étioler et va un jour disparaître, alors qu’en même temps, mes revenus et ma fortune continueront très probablement de croître. Ainsi, en termes économiques, vous êtes un passif qui subit une dépréciation et je suis un actif qui produit des dividendes. Vous subissez donc une dépréciation, mais comme celle-ci est progressive et non dégressive, votre valeur diminue de plus en plus vite !
Soyons plus précis : Vous avez aujourd’hui 25 ans, vous êtes belle et sans doute le resterez vous durant les 5 ou 10 années à venir. Mais chaque année un peu moins, et quand vous vous comparerez à une photo prise aujourd’hui, vous constaterez combien vous avez vieilli. Cela signifie que vous êtes aujourd’hui dans la ‘phase de croissance’, c’est donc le bon moment pour être vendue mais non pour être achetée.
En utilisant le langage de Wall Street, celui qui vous possède aujourd’hui à interet à vous avoir en ‘trading position’ (position de vente) et non dans ‘ buy and hold ‘ (acheter et conserver) …c’est pourtant ce que vous offrez .
Par conséquent, toujours en termes économiques, le mariage (qui est un ‘buy and hold‘) avec vous n’est pas une bonne affaire à moyen ou à long terme. En revanche, la location pourrait être – en langage commercial – une affaire raisonnable que nous pouvons méditer et discuter vous et moi. Je pense que si vous fournissez la garantie ‘bien élevée, avec de la classe et merveilleusement belle’, je pourrais très probablement être votre locataire. Cependant, je souhaite faire – ce qui est une pratique habituelle en affaire – un essai ou ‘test drive‘ avant de concrétiser l’opération.
Somme toute : comme le fait de vous acheter est une mauvaise affaire pour cause de dévaluation croissante, je vous propose une location d’une durée pendant laquelle le matériel est en bon état d'usage.
Cordialement, un Millionnaire
Et, pendant ce temps, toujours sur le Web dans une autre partie du Monde :
« Je préfère pleurer dans une BMW que rire sur ton vélo » (une jeune femme, à la télé chinoise).
L’histoire ne dit pas si la BMW était à louer.
Ainsi va la vie dans le non côté. Bonne semaine à tous,
Diogène (diogene@cfnews.net)
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