Le vrai scoop de la semaine ce n’est pas tant la liaison présumée de notre Président avec une actrice, mais le fait qu’il reparte de chez elle en scooter. En scooter le Président ! Et de plus sans attacher son casque. Le casque, nous, cela fait un moment que nous devons l’avoir bien attaché pour amortir impôts, projets de lois délirants, dépenses publiques excessives, discours lénifiants etc… Et pourtant on sent fleurir un peu partout une amorce de changement de direction économique. Même Fabius (voiture avec chauffeur et escorte) déclare qu’il faut à présent baisser les charges des entreprises. L’angoisse du gouvernement est qu’en sortie de crise, la France reste seule sur le bas-coté (un peu comme une vieille fille que l’on aime bien mais qui n’a pas trouvé de mari, une « Catherinette » d’après Tante Maraki). La crise est-elle finie ? Allons nous renouer avec une vraie croissance pérenne ? Ces questions agitent tous les prophètes économistes de nos écrans cathodiques. Ce n’est pas la peine de m’inviter dans ce débat, Diogène n’a pas la réponse. Selon l'OCDE, le baromètre signale pour la France une "inflexion positive", c'est-à-dire une accélération probable de la croissance au cours des prochains mois. Chouette ! En attendant je me méfie de toute personne passagère en scooter, car le casque peut cacher un Président. Pourquoi les personnalités politiques sortent-ils avec des chanteuses, des journalistes ou des actrices et pas des personnes du capital investissement ou des chefs d'entreprise ? Question que je me pose en roulant avec mon casque fermé. Ils les côtoient plus, c'est plus facile. Mesdames du Private Equity ou du conseil, faites connaître votre métier à nos politiques. Ils vont enfin comprendre et même se rendre compte de leur utilité à l'économie.
Dette :
En tout cas, le niveau de la dette française est toujours "en zone dangereuse" pour la Cour des Comptes. « L'effort doit porter en absolue priorité sur les régimes de sécurité sociale, car la persistance anormale de déficits structurels depuis plus de vingt ans singularise notre pays par rapport à tous ses voisins", s'est inquiété le président de la Cour des Comptes (voiture de fonction grise ou noire).
Riverside Company :
Le fonds VI de cette société de Private Equity, qui fête ses 25 années d’existence, et qui a vocation à investir aux US se boucle à 1,5 Md$. Le dernier fonds levé en 2009 se montait quant à lui à 1,17 Md$. Le management a investi 4 % des montant levés (pour eux c’est Business class only !).
Apollo :
Fusée ! Le fonds Apollo, dont je vous ai déjà parlé la semaine dernière au sujet de son acquisition espagnole, vient de clôturer son dernier fonds (le VIII) à 17,5 Md$, soit le plus gros, grand, important fonds levé depuis la crise financière (et le 4ème de tous les temps). Cet argent devrait être mobilisé sur des investissements en détresse, des cessions industrielles et des LBOs. Le fonds précédent qui se montait à 14,7 Md$ en 2008 (déjà pas mal nous en convenons) aurait généré un TRI de 38 %. Big Money, big deals, big fees, big carried ( pour eux c'est big cars de fonction et private jet).
Dry Powder :
Rappelons que les fonds de capital-investissement dans le monde ont levé l'an dernier un record de 431 Md$ depuis la crise, selon Preqin. Bref du cash plein les poches. Pour la France le prochain enjeu est PAI Partners qui ambitionne 3 Md€ pour son fonds PAI Europe VI.
L’ère numérique :
C’est le livre de notre ami Gilles Babinet (vélib pour lui de fonction) qui sera en librairie le 23 janvier. Gilles, avec qui j’ai déjeuné chez Ruc vendredi (délicieux hamburgers), identifie cinq domaines dont l’évolution en cours, intrinsèquement liée au numérique, va changer notre vie : connaissance, éducation, santé, production et État. Allez voir son site www.gillesbabinet.com. Gilles est ce qu’on appelle en Orient une personne « éveillée ». Je ne sais comment il fait entre ses start-ups, ses conférences, ses sessions sportives de piscine, ses lectures nocturnes, ses amis, sa musique mais il arrive à être toujours vif, disponible, à l'écoute et agile.
Lecture :
Et puisque nous sommes dans les lectures, Diogène vous conseille aussi le « Petit guide des égarés en période de crise », Editions Salvator, de Didier Long (Ex Ouvrier, Prêtre, McKinsey, Entrepreneur…) dont on peut voir la présentation sur www.tedxalsace.com/speaker/didier-long/. Et bien sûr, pour bezen, ne pas oublier « Les enfants d’Aniaki » (de votre serviteur, scooter de fonction) qui existe à présent en livre numérique www.youboox.fr/fr/books/2079-les-enfants-d-aniaki-pierre-nollet
LBO :
Emission hélas sidérante le 9 janvier sur la radio publique France Inter « Là-bas si j’y suis » par Daniel Mermet intitulée « Vous avez aimé les subprimes ? Vous allez adorer les LBO » http://www.franceinter.fr/emission-la-bas-si-jy-suis-vous-avez-aime-les-subprimes-vous-allez-adorer-les-lbo-2
La présentation des LBOs dans cette émission est une caricature ! (je ne parle même pas des commentaires hasardeux du journaliste à l’antenne qui qualifie les LBOs de « système vautour, de financiers qui plantent leurs griffes… »). Mon propos n’est pas de défendre les LBOs, dont chacun sait, et comprend que certains excès sont condamnables, voir inacceptables, mais de souligner la présentation tendancieuse qui en est faite. Déjà la page web de l’émission indique : « Comment fonctionnent ces opérations spéculatives ? Et comment lutter contre ces LBO ? Une loi est-elle possible ? ». Monsieur Mermet place donc le débat en terme de lutte contre ce qu’il qualifie « d’opérations spéculatives ». Enfin surprise, au bas de la page un lien renvoi sur le « Collectif LBO » (pourquoi à ce collectif ? Et pourquoi pas à celui de Warren Buffet ?). Il est facile de « basher » la finance, de lui faire porter tous les maux. Néanmoins l’honnêteté journalistique aurait voulu une présentation équitable, et qu’un acteur des LBO porte, non pas la contradiction dans ce débat, mais la modération parmi les diatribes des invités de ce procès à charge. C’est en ce sens que Louis Godron, président de l'Afic, a posté un message sur le site proposant d’en débattre. Bravo Louis ! Il faut soutenir Louis. Merci de nous tenir au courant de la réponse de la radio et de l'animateur.
Lingerie :
Dans cette période de batifolage onirique que nous vivons la lingerie est à l’honneur. Gimv et Alsace Capital ont ainsi pris le contrôle du groupe Wolf, spécialiste de la fabrication et de la distribution de lingerie en France et propriétaire des marques Rosy, Sans-Complexe, Billet Doux, Oups et Jardin Secret. Cette société, accompagnée depuis 2008 par EPF Partners en lead et Cathay Capital, jusqu'à ce passage de témoins, a dégagé en 2013 un chiffre d'affaires de 56 M€, dont 46 M€ réalisés en France. Les ventes ont doublé en dix ans. Les français(es) consommeraient donc deux fois plus de lingerie. Alors crise ? La richesse est dans le sous vêtement. Lire aussi : Wolf revêt de nouveaux actionnaires.
Super Mario :
Président de la BCE, Mario Draghi a remporté la récompense de "Gouverneur de l'année", décernée par le magazine spécialisé Central Banking, au titre de 2014.
Italie :
L’Italie, de même que l’Espagne, est à l’honneur. Ardian, annonce qu’elle a engagé 30 M€ dans F2i Second Fund, un fonds géré par F2i SGR, le fonds d’investissement spécialisé dans les infrastructures en Italie. Les engagements pris par Ardian et d’autres investisseurs portent la taille du fonds à 740 M€. Ah oui on aime l’Italie.
IPO:
Après une année de fermeture, le marché s’était réouvert. Mais cinq compagnies chinoises, parmi 51 candidates, qui devaient s’introduire en bourse ont du repousser leurs IPO afin de fournir plus d’informations et de se mettre en accord avec les nouvelles obligations de gouvernance. Que dit donc notre ami Mermet de France Inter de ces IPOs communistes ?
Taxis :
Les taxis se mobilisent contre les VTC. N’en a t-on pas assez de ces combats d’arrière garde. Quand il pleut et que vous voulez prendre un taxi que faites vous ? Il n'y en a pas.. donc RATP ("rentre avec tes pieds"..) !
Gibraltar :
Nourrir un singe à Gibraltar peut faire l’objet d’une amende de 500£ à 4000£.
Bezen :
L’utilité de l’argile dans la fabrication d’un vase vient du creux laissé par son absence. Lao Tseu
Bonne semaine,
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Vous êtes très nombreux à lire Diogène avec enthousiasme. Il s'agit en fait de Pierre Nollet, banquier d’affaires, activiste financier et conseil stratégique. Il exerce ses activités à travers Oxym Associates entre la France et l’Espagne.