Chronique Asie, CFNEWS
Chaque semaine, CFNEWS vous propose l'actualité des deals, des investisseurs et conseils en Asie et "cross-border" et les nominations... Quoi de neuf dans le Private Equity et le M&A en Asie cette semaine?
- Les Deals -
Services Financiers : Société Générale Banque Privée Asia - DBS (France / Singapour)
La banque singapourienne DBS, numéro un dans la cité-Etat, va racheter la filiale banque privée de la Société Générale à Singapour, en Chine et à Dubaï, ainsi qu’une partie des activités de fiducie à Singapour, pour 220 M$ (158 M€). Avec 12,6 Md$ sous gestion, le montant du rachat avait été estimé par les média 400 M$ en novembre dernier. Grâce à cette acquisition, les clients de DBS auront de leur côté accès aux services proposés par la branche banque privée de la Société générale en Europe. Alors que dans le segment du marché asiatique, UBS et Citigroup se positionnent toujours largement aux premières places, ce rapprochement va accroître d’environ 30 % le montant total sous gestion par DBS à 60 Md$, selon Reuters, .
Pour cette transaction, l’équipe PwC a conseillé la banque française avec Céline Appel, Sylvain Fondeur, François Bourrelier. Allen & Overy Paris est intervenu pour la Société Générale avec l’équipe conduite par Alexandre Ancel (Associé corporate), Hervé Ekué (Associé, marchés de capitaux), Ahmed Baladi (Associés aspects informatiques). DBS Bank était conseillée par Allen & Gledhill et Clifford Chance Hong Kong et Dubaï (lire aussi la fiche d'opération dans la base de données de CFNEWS).
Selon le rapport publié par Wealth-X et UBS (« UBS World Ultra Wealth Report »), les milliardaires asiatiques représentent aujourd’hui 6600 Md$ de fortune, ce montant devrait dépasser celui cumulé par les milliardaires européens en 2017 et celui des grandes fortunes américaines en 2024.
Parfumerie : Givaudan - Zhejiang Xinhua Chemical (Chine / Suisse)
Fort de 3,5 Md€ de revenus, le producteur d'arômes et de parfums suisse Givaudan crée une co-entreprise avec un groupe public chinois, Zhejiang Xinhua Chemical. Basé à Jiande dans la province du Zhejiang (à l’est de la Chine), ce dernier est l’un des plus grands fournisseurs asiatiques de matières premières pour la fabrication de parfums. Basé en Chine, le nouvel ensemble se focalisera sur l'élaboration d'ingrédients de parfumerie. Le groupe suisse délèguera progressivement à la coentreprise la production d'une partie de la gamme de produits au cours des années à venir. Pour cette opération, aucune partie n’a communiqué de détail financier pour l'instant.
Construction navale : STX France (Corée du Sud / France)
Plombé par une dette lourde, le constructeur sud-coréen de bateaux STX Offshore & Shipbuilding est obligé de céder ses chantiers navals en France pour rembourser ses créanciers, dont le plus important est Korea Development Bank (KDB). La banque KDB compte boucler rapidement la vente de ses chantiers navals en Europe, qui regroupe notamment la filiale STX France et ses chantiers de l’Atlantique de Saint-Nazaire. L’Etat français, actionnaire de 33,3 % à travers BPIFrance, est également associé au processus de cession (lire aussi l’article CFNEWS : Alstom sort définitivement des ex-Chantiers de l'Atlantique).
Restauration : Da Niang Dumpling - CVC (Chine / Angleterre)
La firme anglaise CVC, gérant plus de 60 Md$, finalise l’acquisition d’une part majoritaire dans une chaîne de restaurants de raviolis chinois, Da Niang Dumpling. Le fondateur Guoqiang Wu reste toujours au capital mais avec seulement une minorité. Le détail financier de la transaction n’a pas été divulgué. Né en 1996, Da Niang Dumpling exploite aujourd’hui une chaîne de 440 restaurants de raviolis dans 19 provinces chinoise, en comptant 7000 salariés. Avec sa marque « Da Niang », l’un des plus reconnues dans le segment de raviolis, son chiffre d’affaires consolidé incluant les produits surgelés et les franchisés, a atteint 1,5 milliards de yuans (244 M$). Actif dans la restauration, CVC a effectué plusieurs investissements dans ce secteur, par exemple, Spirit Group, un opérateur de pubs anglais, qui avait été cédé au groupe coté à Londres Punch Taverns en décembre 2005; Skylark, une chaîne de restaurants japonais haut de gamme ainsi que QSR Group, détenteur de la licence de KFC et Pizza Hut en Malaisie (lire aussi notre bulletin précédent).
En Chine, CVC avait pris l'année dernière une part de contrôle de South Beauty Group, une chaîne de restauration haut de gamme, dédié à la cuisine pimentée du Sichuan (Sud-Ouest de la Chine). Selon Reuters, la firme anglaise avait déboursé 300 M$ pour obtenir 69 % du capital. Elle avait pris, en fait, le relais des deux anciens investisseurs, CDH Investments et China International Capital Corporation (CICC), qui étaient, pour rappel, entrés au capital en 2008 (lire aussi notre bulletin précédent : CVC prend une part majoritaire dans South Beauty).
Cosmétiques & Beauté : Kosé - Tarte (Japon / USA)
Le numéro trois des cosmétiques et soins de beauté japonais Kosé Corp rachète 93,5 % de la marque américaine Tarte auprès du fonds de San Francisco Encore Consumer Capital Fund ainsi que du fondateur, pour 135 M$. Fondée en 1999, la cible, l’une des marques les plus dynamiques sur le marché américain, a réalisé un chiffre d’affaires 2012 de 52,4 M$ pour un résultat net de 5,6 M$. Selon des média, ses revenus pourraient s’élever en 2013 à 68 M$, représentant une croissance d’environ 30 %.
IPO chinoises 2014
Internet : Sina Weibo (Chine / USA)
L'homologue de Twitter chinois Sina Weibo a publié son projet provisoire pour son IPO à New York. La société chinoise a pour objectif de collecter 500 M$ à travers cette opération mais les modalités précises de l'opération (prix et date de souscription) ne sont pas encore déterminées. Lancé en août 2009 par Sina Corporation - un média en ligne chinois coté au Nasdaq et basé à Shanghai, Sina Weibo a enregistré un chiffre d’affaires de 188 M$ en 2013, soit le triple de l’année précédente (66 M$). Toujours déficitaire, sa perte nette a été réduite à 38 M$ l’an dernier, contre 102 M$ en 2012. 79 % de ses revenus provenaient l’an dernier des recettes publicitaires, alors que 12,2 % et 5,9 % étaient issus respectivement des jeux en ligne et d’abonnements. Regroupant 129 millions d’utilisateurs actifs dont la plupart en Chine, Sina Weibo emploie aujourd’hui 2043 salariés, soit l'équivalent de Twitter (2300) qui s’est introduit à New York fin 2013 pour 1,82 Md$. Sa société mère Sina Corp est l’actionnaire de contrôle avec ses 79 %, suivi par le géant de l’e-commerce Alibaba avec 19 %, qui est également en cours de procéder à sa cotation aux Etats-Unis, le solde est entre les mains des managers.
E-commerce & Internet: Alibaba (Chine / USA)
L’une des plus importantes IPOs cette année, celle du chinois Alibaba, se prépare à Wall Street, alors que la bourse de Hong Kong rate définitivement cette opportunité à cause de son désaccord sur les deux catégories d'actions proposées, dont l'une sans droits de vote. Cette cotation - comme le fait Google au Nasdaq - permet aux 28 managers principaux du chinois Alibaba (représentant environ 10 %), dont le fondateur Jack Ma Yun, détenteur de 7,4 % du capital, de verrouiller leur contrôle sur le capital et la stratégie du groupe. Selon les média, l’IPO d’Alibaba pourrait donc finalement être réalisée à New York, ciblant une levée entre 20 et 25 Md$. Les banquiers - Credit Suisse, Morgan Stanley, Goldman Sachs, JPMorgan Chase, Deutsche Bank - pourraient partager une commission de 400 M$. Juqu’ici, le montant record des commissions pour une IPO était 533,7 M$, lors de l’introduction de Visa à New York, avec un taux de 2,8 % du montant levé (19,65 Md$ levés).
Fondé en 1999 par Jack Ma Yun à Hangzhou (près de Shanghai), Alibaba devient aujourd’hui un vaste conglomérat d’internet, qui ressemble à un mélange d’Amazon, eBay et PayPal. Sa plateforme C2C Taobao.com regroupe 7 millions de commerçants avec 760 millions d’articles. Sa plateforme B2C Tmall.com dispose aujourd’hui de 70000 boutiques virtuelles, dont la plus récente est Apple. Ces deux plateformes ont contribué pour plus de la moitié au marché de la livraison en Chine avec une valeur de transactions de 1 000 milliards de yuans en 2012 (163 Md$) sur sa plateforme de paiement Alipay, ce qui dépasse la totalité des transactions d’Amazon et d’eBay. L'opérateur japonais SoftBank est le plus grand actionnaire avec ses 36 %, suivi par l'américain Yahoo avec 24%. Selon le rapport financier de Yahoo, au cours du troisième trimestre de l’année dernière, Alibaba a généré 1,78 Md$ de revenus, soit une croissance de 51 %, pour un résultat net d’environ 800 M€, soit encore un taux bénéficiaire de 44,6 %, alors qu’à la même période, Amazon a perdu 41 M$, malgré un chiffre d’affaires (17 Md$) bien supérieur à celui d’Alibaba.
Distribution : Watson (Chine / UK)
Watson, le propriétaire de l’enseigne française de parfumerie Marionnaud depuis 2005, pourrait réaliser une double cotation à la fois à Hong Kong et Londres, visant une levée de 5 Md$. Selon le Financial Times, le groupe de distribution hongkongais souhaite faire partie des indices boursiers de Hang Seng à Hong Kong et FTSE 100 à Londres après la finalisation de l’opération. Filiale de distribution du conglomérat Hutchison Whampoa, contrôlé par l’homme d’affaires le plus fortuné en Asie Li Ka-Shing, Watson gère environ 11 000 boutiques à travers le monde, avec la marque Watson en Chine, Superdrug au Royaume Uni, Fortress à Hong Kong, Ici Paris XL au Benelux et The Perfume Shop en Grande Bretagne et en Irlande. Ses activités couvrent l’épicerie, le luxe, l’électroménager, la pharmacie ou encore les soins de beauté.
- Nouveaux Fonds -
Fonds technologique: A Capital (Chine, France/ Europe)
A Capital, fonds européen dirigé par André Loesekrug-Pietri (photo ci-contre), s’apprête à lancer un Fonds technologique France/Europe-Chine. Le lancement du fonds aura lieu à l’occasion de la visite du Président Chinois XI Jinping en France à la fin du mois. Ce fonds se focalisera sur les technologies environnementales, et celles liées aux transports, au digital, et au médical. Plusieurs grands groupes et centres de R&D chinois et européens ont souhaité y participer. Le fonds attend le retour de grands institutionnels français pour confirmer son lancement à Paris.
Pour rappel, avec les soutiens de fonds souverains chinois (CIC) et belge (SFPI) (lire aussi l’article CFNEWS : Un nouveau fonds pour les investissements chinois en Europe), A Capital a notamment investit dans deux entreprises européennes, le français Club Méditerranée (lire aussi : Le Club Med affiche ses ambitions chinoises et OPA amicale en vue sur le Club Med) et le danois Bang & Olufsen (lire aussi notre bulletin précédent).
- Nominations -
CCIFC Chine du Sud (Guangzhou, Chine)
Pierre Vacher (photo ci-contre) a été élu le 4 mars dernier en qualité de membre du conseil d'administration de la Chambre de commerce et d'industrie française en Chine du Sud pour une durée d'un an. Pierre Vacher est en charge du bureau de Guangzhou de Lefèvre Pelletier & associés depuis 2009 et assiste les investisseurs français et étrangers sur tous les aspects du droit des affaires de leurs opérations en Chine. La Chambre de commerce et d'industrie française en Chine du Sud a été créée en 1999 à l'initiative d'entreprises françaises implantées dans le delta de la Rivière des Perles (Sud de la Chine, près de Hong Kong) et regroupe aujourd'hui plus de 300 entreprises.
Fort de ses sept bureaux étrangers, dont trois en Chine, Hong Kong, Shanghai et Guangzhou, Lefèvre Pelletier & associés a déjà nommé sept associés à Paris depuis le début de cette année: Chloé Thiéblemont en banque-finance (lire aussi article) ; Sandra Fernandes et Virginie Louvigné en fiscalité (lire aussi l’article) ; Karine Bézille en droit social, Hélène Cloëz en immobilier/droit public des affaires, Stéphane Erard en fusions-acquisitions/droit des sociétés ou encore Sidonie Fraîche-Dupeyrat en immobilier (lire aussi l’article).
Conseil : Advancy (Sydney)
Advancy structure son activité en Asie-Pacifique, où nombre de ses clients européens cherchent à se développer rapidement. Le cabinet de conseil en stratégie vient, en effet, d'intégrer dans son réseau mondial le cabinet australien avec lequel il collabore de manière exclusive depuis deux ans, Value Line Consulting. Basé à Sydney, ce dernier qui se rebaptise Advancy Sydney pour l'occasion, intervient auprès de fonds de private equity, des multinationales et des ETI. Et ce, dans la définition de la stratégie d'entreprise, l'amélioration de la performance opérationnelle et la conduite de travaux de due-diligence dans le cadre d'opérations de M&A. Disposant d'une expertise particulière dans les secteurs de la grande distribution, des biens de consommation, des vins & spiritueux, du transport et de la logistique, Advancy Sydney rassemble une dizaine de consultants sous la houlette de David Thevenon (photo ci-contre, à droite), son fondateur en 2002, et de Carl Brostrom (à gauche), arrivé en 2007.
Réunissant 150 consultants dans le monde, dont 75 à Paris, Advancy qui a, pour rappel, vu le jour en 1999 de l'initiative d'Eric de Bettignies, dispose désormais de bureaux à São Paulo, Chicago, Shanghai et Sydney. Le cabinet avait nommé Yves Dumoulin comme directeur du bureau de Shanghai en novembre dernier (lire aussi : Advancy structure son antenne chinoise). Ce cabinet de conseil en stratégie a notamment conseillé Montefiore Investment dans la cession de ses parts dans Asmodee à Eurazeo ou encore Novacap lors de la reprise de la majorité du capital du chinois Yangzi.
Bonne semaine, à la semaine prochaine! 下(xià) 周(zhōu) 见(jiàn) !
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