Chronique Asie, CFNEWS
L'actualité des deals, des investisseurs et conseils en Asie compilée par nos analystes... Quoi de neuf dans le Private Equity et le M&A en Asie cette semaine?
- Les Deals -
Automobile : Renault-Nissan / Dongfeng (France / Chine)
L’alliance Renault-Nissan crée une nouvelle coentreprise avec son partenaire chinois Dongfeng, également actionnaire à environ 12 % du Groupe PSA. Baptisée eGT New Energy Automotive, elle sera détenue à 50 % par le chinois Dongfeng tandis que Nissan et Renault en posséderont chacun 25 %. eGT concevra un nouveau véhicule électrique, qui sera développé sur une plate-forme SUV (sport utility vehicle) de segment A de l'alliance franco-japonaise pour commercialiser, en Chine, une voiture low-cost électrique à moins de 8 000 $. Ce dernier sera produit dans l’usine Dongfeng de Shiyan, dans la province de Hubei (centre de la Chine), dont la capacité de production et de ventes s’élèvera à 120 000 unités par an à compter de 2019. Pour rappel, le constructeur français s’était déjà associé au chinois Dongfeng pour la production locale du Kadjar à Wuhan, capitale du Hubei (lire aussi notre bulletin précédent).
Batterie automobile : Nissan, NEC / GSR Capital (Japon / Chine)
Le constructeur automobile japonais Nissan a cédé sa division "batteries" au fonds d’investissement chinois GSR Capital pour un montant indéterminé. Des sources proches du dossier avaient évoqué dans les média une somme de 1 Md$. Créée en 2007 comme une coentreprise de Nissan et de NEC, la cible -Automotive Energy Supply Corp- était jusqu’ici détenue à 51 % par le premier et à 49 % par le second. L’opération concerne les unités de production de batteries dans les usines de Smyrna aux États-Unis et de Sunderland au Royaume-Uni, ainsi que de Zama, au Japon. Sont également concernés une partie des bureaux d’ingénierie japonais localisés à Oppama et Atsugi. Le siège ainsi que la R&D resteront au Japon. La province chinoise du Hubei, où est implanté Dongfeng, partenaire des constructeurs français PSA, Renault et d’autres acteurs internationaux, soutient financièrement l’acquisition à hauteur de 20 %. Cette participation s’inscrit dans le cadre du développement de la fabrication de batteries automobiles dans cette région.
Services financiers : Legend Holdings / BIL (Chine / Luxembourg / Qatar)
Coté à Hong Kong, Legend Holdings, à la tête du fabricant de PC Lenovo et de fonds chinois prestigieux comme Hony Capital et Legend Capital, rachète 90 % de la Banque Internationale à Luxembourg (BIL) -dont la création remonte à 1856- auprès de l’investisseur qatari Precision Capital. L'investisseur chinois débourse 1,48 Md€ contre ces 90 % du capital (mis à jour le 04/09/2017). Precision Capital est le véhicule financier de certains membres de la famille royale du Qatar, dont l'ancien Premier ministre du pays, le cheikh Hamad ben Jassem al-Thani. Les 10 % restants de BIL seraient toujours détenus par le gouvernement luxembourgeois.
Autoroute : Abertis (Espagne)
Le groupe de BTP espagnol ACS a pris contact avec des fonds chinois, basés à Hong Kong, en vue d’une éventuelle contre-offre sur le gestionnaire autoroutier Abertis, a rapporté le journal espagnol Expansion. ACS n'a pas commenté cette information. Abertis, qui est devenu, en avril dernier ,l'unique actionnaire du français Sanef, a fait l'objet d'une OPA non sollicitée, lancée par le groupe coté Atlantia, détenu par la famille Benetton et gérant des infrastructures autoroutières et aéroportuaires (lire aussi l’article du site CFNEWS IMMO & INFRA : Abertis, actionnaire de Sanef, cible d'une OPA). Ce dernier avait soumis en mai une offre sur Abertis de 16,5 € par action -pour un montant total de 16,3 Md€-, qui donnerait naissance au n°1 mondial des autoroutes à péages, soit un total de14 000 km de voies, dont environ 1 700 km dans l'Hexagone. ACS avait confirmé, en juillet dernier, envisager de présenter une offre de rachat de son compatriote contrôlé par l’État espagnol après la proposition de l’italien Atlantia.
Energie : Shenhua / Guodian (Chine / Chine)
Hier était la fête Qixi, appelée parfois la Saint-Valentin chinoise. Deux géants énergétiques publics chinois ont obtenu ce jour-là l’approbation des autorités pour leur « mariage ». Le principal producteur de charbon du pays Shenhua et l'électricien China Guodian fusionneront donc, donnant ainsi naissance au n°1 mondial en termes de capacités de production installées, soit 225 MkW, loin devant les géants européens comme le français EDF et l’italien Enel. La fusion permet à ces deux mastodontes de créer une synergie : Shenhua pourra diversifier ses activités hors charbon(10 % de son chiffre d’affaires) ; en s’adossant à Shenhua, Guodian bénéficiera de bonnes positions pour les négociations commerciales. L'opération s’inscrit également, pour le gouvernement chinois, dans le cadre de réduction d'émission de CO2 afin de lutter contre le réchauffement climatique, aussi que dans le cadre de restructuration des entreprises contrôlées par l’État, parmi lesquelles certaines sont peu productives et lourdement endettées.
Logistique : Best (Chine / États Unis)
Le groupe chinois de logistique et de livraison de colis d’e-commerce Best devrait s’introduire sur NYSE, visant une levée d'1 Md$. Il avait, pour rappel, déjà annoncé son projet d'introduction en juin dernier mais a relevé depuis d'un tiers le montant estimé de l'IPO qui était initialement de 750 M$. La cible est aujourd’hui détenue à 23,4 % par le géant du e-commerce chinois Alibaba, son fondateur Johnny Chou -ancien patron de Google China- en possèdant, lui, 14,7 %. Profitant du boom du commerce en ligne en Chine, le secteur logistique y affiche une belle croissance. Plusieurs sociétés chinoises se sont introduites en Bourse ces derniers mois : SF Holding et STO Express à Shenzhen, YTO Express à Shanghai. En particulier, ZTO Express a réussi une levée de 1,4 Md$ sur le NYSE en octobre dernier (lire aussi notre bulletin précédent).
E-commerce : JD.com (Chine / Asie du Sud-Est)
Coté au Nasdaq, JD.com, concurrent principal d’Alibaba en Chine, effectue deux investissements en Asie du Sud-Est pour y renforcer sa présence. D’une part, il a apporté 100 M$ à l'opérateur indonésien de scooters-taxis Go-Jek et ce, dans le cadre du tour de table de 1,2 Md$ (en cours), annoncé en mai dernier et emmené par le chinois Tencent. Pour mémoire, JD.com est également actionnaire de l’indonésien Traveloka, plateforme en ligne de réservation de voyages.
D’autre part, JD.com devrait débarquer en Thaïlande en créant une joint-venture, dédiée à l'e-commerce, avec son partenaire local Central Group, spécialisé dans la distribution et également actif sur le Vieux Continent avec trois enseignes : l’allemande KaDeWe (50,1 %), l’italienne La Rinascente (100 %) et la danoise Illum.
Bonne semaine à tous.
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