Chronique Asie, CFNEWS
L'actualité des deals, des investisseurs et conseils en Asie compilée par nos analystes... Quoi de neuf dans le Private Equity et le M&A en Asie cette semaine?
- Les Deals -
Logistique & Transports : CMA CGM / NOL (France / Singapour)
Pour prendre le contrôle du plus grand armateur d'Asie du Sud-Est, Neptune Orient Lines, l’armateur marseillais CMA CGM lance une OPA de 2,2 Md€ et veut créer un nouvel acteur de 22 Md$ de revenus combinés (lire aussi l’article CFNEWS : CMA CGM lance une méga OPA).
Hôtellerie : Louvre Hotels / Nordic Hotels (France / Allemagne)
L'hôtelier Louvre Hotels, filiale du conglomérat chinois de tourisme et de voyage Jin Jiang, acquiert 25 établissements auprès de Nordic Hotels, doublant ainsi sa taille outre-Rhin (lire aussi l’article CFNEWS : Louvre Hotels double de taille outre-Rhin).
Consommation : Cello Pens / Bic (Inde / France)
Déjà actionnaire de Cello Pens - fabricant indien de stylos - depuis 2000, le groupe Bic rachète la dernière tranche de 25 % du capital de l’indien, pour environ 74 M€, auprès du groupe Cello. Bic devient ainsi actionnaire à 100 %. Fondé en 1995, Cello Pens dispose d’une large gamme de produits et d’un réseau de distribution national et international.
Mode : L Capital Asia / GXG (France / Chine)
La branche asiatique du fonds L Capital, sponsorisé par LVMH, cherche un financement d’environ 130 M$ (832 millions de yuans) avec une maturité de cinq ans, pour racheter 70 % du groupe chinois de mode masculine GXG, selon Reuters. Basée à Ningbo (dans la province du Zhejiang, Est de la Chine), la cible coiffe la marque GXG en face des concurrents locaux Peace Bird et Cabbeen. Le management conservera 30 % du capital. Disposant d’un réseau de 1000 boutiques et points de vente sur le marché chinois, la marque a réalisé un Ebitda de 80 M$ et le chiffre de cette année devrait s’élever à 90 M$. Le portefeuille chinois de L Capital Asia comprend notamment Xinhe - propriétaire de la marque Jorya -, la marque haut de gamme féminine Ochirly et l’enseigne cosmétique chinoise Marubi.
Services & conseils aux Entreprises : Desa / Engie (Australie / France)
Pesant déjà 74,7 Md€ de revenus, le groupe énergétique coté Engie (ex-GDF Suez) renforce sa présence en Australie avec le rachat de la société Desa. Basée à Melbourne, la cible se dédie à des technologies de communication, d'électricité et d'efficacité énergétique, en employant 340 collaborateurs. Elle compte parmi ses clients des supermarchés, des centres de données, des banques etc. Pour rappel, en septembre dernier, Engie avait acquis 100 % du capital de TSC Group Holdings, spécialiste dans le chauffage commercial et industriel, la ventilation, la mécanique, la sécurité etc, et présent en Australie et Nouvelle-Zélande. Après ces deux acquisitions, les activités d’Engie y comptent désormais 1000 collaborateurs, pour un chiffre d’affaires de plus de 200 millions de dollars australiens.
Services & Conseils aux entreprises : Institut de Soudure / GTEC (France / Chine)
Fort d’un chiffre d’affaire de 100 M€, le Groupe Institut de Soudure s’implante dans l’Empire du Milieu avec une joint-venture avec son partenaire chinois, GTEC. Baptisée Institut Shenzhen Technology et basée à Shenzhen, la co-entreprise propose aux industriels locaux également aux groupes tricolores sur place des services tels que des contrôles non destructifs, l’inspection, l’assistance technique ainsi que la formation professionnelle. Un laboratoire d’essais matériaux devrait ouvrir ses portes l’an prochaine pour élargir encore la palette des services. Créée en 2014, la jeune entreprise chinoise GTEC apportera sa connaissance du marché chinois à la nouvelle co-entreprise, elle bénéfice notamment d’une capacité de recherche scientifique et de moyen d’essai de pointe grâce au partenariat avec la prestigieuse université chinoise Tsinghua, située à Beijing.
Services Financiers : CaixaBank / Bank of East Asia / Inbursa (Espagne / Chine / Mexique)
La banque CaixaBank cède deux participations de 17,2 % dans la banque hongkongaise Bank of East Asia et de 9 % dans le mexicain Inbursa pour au total 2,65 Md€ à sa maison mère Criteria Caixa. L’acquéreur, qui s’est appuyé sur l’expertise de Bank of America et de Société Générale, versera seulement 642 M€ en cash, et le solde de plus de 2 Md€ étant converti en titres, représentant 9,9 % de la banque espagnole. Conseillé par Citi et UBS, CaixaBank devrait annuler ces titres afin d’alléger sa consommation de fonds propres et réduire la volatilité des ses résultats. Criteria Caixa détient ainsi 48,9 % de la banque cotée à Madrid, contre 54 % avant la transaction.
La cession fait partie du « plan stratégique », dont l'objectif est de réduire ses participations. Le ratio de solvabilité common equity tier one de CaixaBank restera à 11,7 %, conformément à l’exigence des normes Bâle III. En particulier, la transaction réduit l’exposition de la banque aux marchés émergents mais conserve toujours l’alliance stratégique avec les deux groupes financiers.
Services Financiers : Banque postale de Chine (PSBC) (Chine)
La Banque postale de Chine (Postal Savings Bank of China, PSBC) a déjà reçu une enveloppe de 45,1 milliards de yuans (7 Md$) pour son IPO à Hong Kong prévue au début de l’année prochaine. Les dix souscripteurs principaux - USB, JP Morgan, Temasek, IFC (filiale de la Banque Mondiale), DBS Bank, Canada Pension Plan (CPP), China Life, China Telecom, Ant Financial (société affiliée d’Alibaba) et Tencent- détiendront 16,92 % du capital. BNP Paribas n’est finalement plus dans le deal. La banque publique chinoise, classée en tête en Chine avec environ 40 000 agences, est notamment très présente dans les zones rurales.
Santé, beauté et services associés : Luye Medical Group / Healthe Care (Chine / Australie)
Coté à Hong Kong depuis l’an dernier, le groupe pharmaceutique chinois Luye Medical Group s’empare de l’exploitant australien de cliniques privées Healthe Care auprès du fonds Archer Capital, pour 938 millions de dollars australiens (688 M$) (lire aussi : Vivalto Santé rebat son actionnariat). Il s’est appuyé sur le conseil de Barclays, et avait remporté l’acquisition en lice avec Baring Private Equity Asia et Bain Capital. Classée en troisième place du pays dans l’hospitalisation privée avec un chiffre d’affaires de 3 milliards de yuans, la cible abrite presque 2000 lits et une cinquantaine de salles opératoires entre 17 établissements, en comptant 4 500 salariés. Pour rappel, Archer Capital, conseillé par Morgan Stanley et Luminis Partners, avait déboursé, en 2011, 230 millions de dollars australiens au fonds CHAMP Private Equity pour acquérir le groupe de cliniques privées. Fort de 3,154 milliards de yuans de revenus l’an dernier pour un Ebitda de 876 millions de yuans, l’acquéreur Luye se spécialise dans la R&D et la commercialisation de médicaments contre le cancer, les maladies cardiovasculaires, le diabète et les maladies du système nerveux central.
Mode : CP Company / Trivision International (Chine / Italie)
Fondé par le créateur italien Massimo Osti en 1974, CP Company change de propriétaire. Basé à Vicence, il est racheté par le chinois Trivision International, filiale du groupe textile hongkongais Tristate Holdings, coté à Hong Kong. L’ancien propriétaire italien FGF Industry, dirigé par Enzo Fusco, a confirmé la cession à FashionMag. Pour rappel, FGF Industry, qui coiffe la marque Blauer et génère environ 50 M€ de revenus, avait repris la marque en 2010 auprès de SPW Company, propriété de l’italien Carlo Rivetti.
Après la transaction, CP Company devrait lancer un nouveau centre de R&D, près de Padoue en Italie, en collaborant étroitement avec son ancien propriétaire FGF Group afin de garantir la continuité de la marque. Le directeur Stefano Polato et les stylistes, tels que Paul Harvey et Alesandro Pungetti, conservent leur poste. Par ailleurs, le nouveau siège social de la marque devrait ouvrir ses portes à Lugano en Suisse. Présidée par Massimiliano Tosi, qui avait exercé au sein de Napapijri, CP Company devrait voir sa première collection, après la transaction, en juin prochain.
VTC : Lyft, Ola, Didi Kuaidi et GrabTaxi (USA / Inde / Chine / Asie du Sud-Est)
Les quatre sociétés de VTC s’allient contre le géant américain Uber. Parmi eux figurent l’américain Lyft, l’indien Ola, le chinois Didi Kuaidi et l’asiatique du Sud-Est GrabTaxi. La nouvelle alliance couvrira la moitié de la population mondiale. Afin de détruire la barrière linguistique, une nouvelle application internationale devrait être en ligne au cours du premier trimestre prochain. Quant à leur concurrent américain, désormais présent dans plus de 300 villes de 60 pays, Uber s'apprête à lever 2,1 Md$ supplémentaires, ce qui pourrait porter sa valorisation à 62,5 Md$ selon Bloomberg - Uber avait été valorisé à 50 Md$ lors du dernier tour.
La concurrence s'organise sérieusement, notamment sur le marché chinois entre Uber et le chinois Didi Kuaidi. L’application chinoise vient de lever 3 Md$ lors de son dernier tour auprès d’Alibaba, Softbank, Tencent, et du fonds China Investment Corp (CIC) (lire aussi : Didi Kuaidi lève 3 Md$). Couvrant 200 millions de personnes dans 360 villes chinoises, Didi Kuaidi revendiquait environ 80 % du marché chinois. Uber avait annoncé, de son côté en septembre dernier, une levée de 1,2 Md$, dédiée à son expansion en Chine, auprès notamment de Baidu, moteur de recherche chinois. Il affirme son ambition de faire de la Chine son premier marché et y revendique aujourd’hui 30 % de part de marché, contre 15 % trois mois avant l’annonce de la levée.
Corporate Finance : Pramex (Shanghai)
Le bureau shanghaïen de Pramex - issu du réseau des Banque Populaire -, a fêté ses 10 ans à la fin du mois dernier. Le directeur général André Lenquette (photo ci-contre) et le directeur international Jérôme Bonnet ont visité le bureau en compagnie de clients et partenaires. Sous la direction d'Aline Renard-Wang, l’équipe à Shanghai compte aujourd’hui onze experts spécialisés dans la comptabilité, la fiscalité, RH, la finance etc, dont une moitié sont trilingues français-anglais-chinois, et cinq en fusions et acquisitions. Ouvert depuis 2002, le bureau de Kong Kong renforce encore ces expertises, avec une équipe de 7 consultants. Pramex dispose aujourd’hui d’un réseau de quinze implantations à couverture mondiale composé de plus de 100 collaborateurs multi-culturels (lire aussi l’enquête CFNEWS : Les corporate français accélèrent en Chine).
Bonne semaine à tous.
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