Levées de véhicule : Cathay Smart Energy (France / Chine)
Gérant plus de 3,5 Md€, Cathay Capital annonce un premier closing à 820 millions de yuans (100 M€) pour son véhicule dédié au secteur des énergies nouvelles en Chine, baptisé Cathay Smart Energy. Libellé en devise chinoise Renminbi, dont l'unité de monnaie est le yuan, le véhicule, visant une taille de 1,5 milliards de yuans (environ 190 M€), avait été lancé il y a deux ans par le GP franco-chinois (lire aussi notre chronique précédente). Tout au début du projet, il a déjà eu l’engagement de deux sponsors : Total Carbon Neutrality Ventures, fonds corporate dédié à l’innovation du groupe Total et Hubei Hight Tech, structure publique promouvant l’économie de la province du Hubei. D’ailleurs, le véhicule a récolté auprès des industriels de deux pays, tels que le fonds corporate ALIAD (Air Liquide Venture Capital), CMA CGM et Wuhan Jingkai Industry Investment Fund Management. Il investira des tickets de 30 à 100 millions de yuans (de 3,7 à 12,5 M€) dans des sociétés chinoises, en particulier les sujets liés à l'Internet de l’énergie, au stockage et à la distribution de l'énergie, aux solutions énergétiques pour les véhicules électriques notamment à hydrogène, aux énergies renouvelables et aux technologies bas carbones. Le fonds a déjà réalisé son premier investissement dans Allsense Technology, fournisseur de solutions IoT (internet des objets) innovantes dans la transformation digitale et l'optimisation d'énergie thermique. Basée à Shanghai, la jeune société, fondée en 2016, calcule en temps réel les paramètres et dirige les processus industriels afin d'optimiser le coût d’opération et de contribuer à la transition bas carbone.
Située au centre de la Chine, la province du Hubei compte environ 58 millions d’habitants et s'est récemment faite connaître mondialement en raison de la propagation du Covid-19. C'est également l’un des plus importants centres de production pour les constructeurs automobile. Les deux constructeurs automobiles français (PSA Groupe et Renault) et d'autres multinationaux y disposent d'usines. L’automobile et l’énergie y font partie des plus importants piliers de l’économie. Quant au GP franco-chinois, Cathay Capital vient de clôturer la levée de son deuxième véhicule franco-chinois dédié au mid cap, qui a récolté 800 M€ à l'occasion de son closing final, contre 500 M€ pour son prédécesseur (lire aussi l’article CFNEWS : Cathay Capital clôt son fonds MidCap II).
Levées de véhicule : Cathay Innovation II (France)
Après le premier closing annoncé en mi-mai dernier à 500 M€, le véhicule Cathay Innovation II qui va également investir dans la santé, rallie le laboratoire tricolore coté Sanofi. Ce dernier rejoint les family offices, fonds, banques, compagnies d’assurance et d’une quinzaine d’industriels, de L’Oréal à bioMérieux en passant par Accor, BNP Paribas Cardiff…. Sanofi a confié plusieurs dizaines de millions d’euros et devient l’un des investisseurs les plus importants de ce fonds (lire aussi l’article CFNEWS : Cathay Innovation II poursuit sa levée). Si le secteur de la santé n’était pas un point fort du fonds I (deux investissements sur 23 lignes), Cathay Innovation II a choisi une orientation différente et 25 % de ses premiers tickets sont dédiés à ce segment. Aujourd’hui l’investisseur insiste sur l’opportunité d’accompagner les mutations profondes du secteur et ce, à différents niveaux - recherche de nouveaux traitements, médecine personnalisée, évolution des systèmes d’assurance santé – et sous différentes latitudes. Pour rappel, Capital Innovation II misera des tickets de 5 à 20 M€ (pour un premier investissement) et pourra injecter jusqu’à 50 M€ dans les entreprises les plus prometteuses. Toujours ouvert, le fonds devrait atteindre son hard cap, fixé à 600 M€ rapidement (et en tout cas avant la fin de l’année) (lire aussi l’article CFNEWS : Cathay Innovation II remplit son objectif).
Automobile : Groupe PSA / Punch Powertrain (France / Belgique, Chine)
Après la première JV créée en avril 2019 (lire aussi notre chronique précédente), le Groupe PSA et Punch Powertrain (filiale belge du chinois Yin Yi), créent une deuxième coentreprise pour les futures transmissions électriques du constructeur tricolore. Détenue à 61 % par Punch et 39 % par PSA, la nouvelle joint-venture équipera les constructeurs automobiles et les véhicules électriques hybrides légers (MHEV) et hybrides rechargeables (PHEV) du Groupe PSA dans le monde entier. Le belge apportera toutes les activités liées à sa ligne de produit DT2 (Dual Clutch Transmission, technologie développée par Punch Powertrain, disponible sur les 48V, hybride rechargeable ou sur les groupes motopropulseurs conventionnels), et transférera à la nouvelle entité ses installations actuelles liées à DT2, situées à Sint-Truiden (Belgique) et Eindhoven (Pays-Bas). Groupe PSA y investira de son côté en cash dans la coentreprise. La JV fournira initialement le Groupe PSA au niveau mondial (opérationnelle d’ici le T3 cette année) et aura pour objectif de fournir d'autres constructeurs automobiles dans le monde. Pour mémoire, la première JV baptisée « Punch Powertrain PSA e-transmissions assembly », installée à Metz, produira la génération de transmissions électrifiées (e-DCT) à partir de 2022 et bénéficiera d’une capacité de production annuelle de 600 000 boites de vitesses en configuration 48V.
Pour mémoire, il y a quatre ans, Punch Powertrain, fabricant belge de systèmes de transmission à variation continue (TVC) pour automobile, avait été racheté à 100 % par le conglomérat chinois privé Yin Yi, dont le siège social est basé à Ningbo, près de Shanghai, pour 1 Md€. Les actionnaires, à savoir les belges Gimv, LRM et Capricorn, le chinois New Horizon et le management, avaient réalisé leur sortie complète (lire aussi l’article CFNEWS : Punch Powertrain bat pavillon chinois).
Agro-alimentaire : Lesaffre / Biohymn (France / Chine)
Fort d’un chiffre d’affaires de 2,2 Md€, Lesaffre, groupe familial des levures et de la fermentation, pousse ses pions en Chine. Il prend une participation majoritaire dans la société chinoise Biohymn Biotechnology. Spécialisée dans la production et d’extraits de levure, la cible, créée en 2012 et basée dans le parc industriel alimentaire du comté de Linxi (Chifeng, située en Mongolie intérieure), est entourée de cultures de betteraves sucrières et de maïs. En employant une équipe de 200 personnes, elle dispose surtout d’une surface totale de plus de 60 000 mètres carrés comprenant une ligne de production, un système de protection de l’environnement, un atelier de production d’énergie, un immeuble de bureaux et d’autres installations de R&D. Avec un effectif de 10 700 collaborateurs répartis dans 80 filiales implantées dans plus de 50 pays, Lesaffre renforce ainsi sa présence en Chine, dont l’équipe locale compte aujourd’hui plus de 1 000 personnes. Le groupe familial basé à Marcq-en-Baroeul compte 3 sites de production en Chine (Ming Guang, Laibin, Chongzuo) et dispose de 4 Baking Center (Shanghai, Hong Kong, Beijing et Guangzhou). Pour mémoire, la dernière acquisition de Lesaffre en Chine remonte il y a 5 ans, une participation majoritaire dans deux entreprises du groupe familial chinois Guangxi Sungain Sugar en novembre 2015 (lire aussi notre chronique précédente).
Télécom : Jio Platforms (Inde)
Le nouveau géant télécom indien Jio Platforms a ouvert son capital à deux fonds du Moyen-Orient. Abu Dhabi Investment Authority a déboursé environ 750 M$ pour une participation de 1,16 %, tandis que le fonds souverain émirati Mubadala a acquis une part de 1,85 % pour environ 1,2 Md$. Et les opérations sont établies sur une même valorisation de 65 Md$ en equity pour une valeur d’entreprise de 68,6 Md$, tout comme les autres actionnaires minoritaires Facebook (9,99 %) avec un ticket de 6,1 Md$ en avril dernier, Vista Equity Partners (2,32 %) avec 1,5 Md$, KKR (2,32 %) pour 1,5 Md$, Silver Lake Partners (1,15 %) avec 790 M$ ou encore General Atlantic (1,34 %) avec 870 M$ (lire aussi notre chronique précédente). En octobre 2019, Reliance Industries, dirigé par Mukesh Ambani, a créé Jio Platefroms en regroupant toutes ses activités télécom et de services numériques, la nouvelle entité aura pour ambition de devenir un groupe comparable aux géants numériques mondiaux comme l’américain Alphabet (propriétaire de Google), ou les chinois Tencent et Alibaba.
Son concurrent Bharti Airtel, opérateur en téléphonie mobile en Inde, pourrait également chercher des investisseurs. Selon le Reuters, la firme de Jeff Bezos serait en discussions préliminaires avec Bharti Airtel pour y investir 2 Md$ contre environ 5 % du capital. Aucun des deux groupes n'ont confirmé. L’Inde revendique aujourd’hui 1,4 milliards d’habitants, aujourd’hui largement connectés à Internet.
Nomination: L Catterton (Chine)
L Catterton Asia, bras d’investissement de LVMH et du Groupe Arnault en Asie et gérant 3 Md$, devrait recruter Scott Chen en tant qu'associé-gérant, selon plusieurs journaux, dont le Bloomberg. Associé et directeur général de TPG Capital Asia, Chen dirigeait le bureau de Beijing de TPG et co-conduit les opportunités d'investissement dans la Grande Chine, où il exerçait depuis 2001. Auparavant, il était chez Lehman Brothers (1999-2001). Il devrait travailler aux cotés de Chinta Bhagat, un ancien de Khazanah Nasional - fonds souverain malaisien - , qui a rejoint le fonds en tant qu’associé gérant en août dernier. D’après le DealStreetAsia, Ravi Thakran, cofondateur de la branche asiatique de L Catterton, avait déjà quitté son poste exécutif mais conservera son rôle en tant que président émérite, bien que le fonds et LVMH envisagent de travailler avec lui sur d'autres projets. Né en 2009, L Catterton Asia, présent à Singapour, l’île de Maurice, Hong Kong, Mumbai, Shanghai et Sydney, dispose d’un portefeuille de sociétés de divers secteurs comme la mode, la distribution et les produits cosmétiques. Pour mémoire, il avait annoncé un closing final pour son troisième véhicule en octobre dernier à 1,45 Md$.
Et aussi:
Metron, éditeur parisien de logiciels d'IA dédiés à la réduction des factures énergétiques des usines aux 6,5 M€ de revenus (2018), a signé deux partenariats en Asie, en y intensifiant ses recrutements. L’un est avec NTT Facilities, appartenant au groupe japonais NTT, l’autre avec la filiale gaz du sud-coréen SK Group. Déjà présent à Singapour, en Malaisie, Indonésie et au Japon, la société française, qui a enregistré 10 M€ de commande d’ici à 2021, s’implante ainsi durablement sur tout le continent. Pour mémoire, il y a un an, il a fait entrer deux fonds industriels, NTT Docomo Ventures et StatKraft Ventures, dans un tour de 10 M€ avec BNP Paribas Principal Investments (lire aussi l'article : Metron ne réduit pas son capital).
Assystem s’est associé à deux centres de recherche au niveau mondial pour développer leurs réacteurs de fusion nucléaire. En Chine, il a signé un accord de coopération avec ASIPP (Institut de physique des plasmas de l’Académie chinoise des sciences) afin d’apporter son soutien au développement du réacteur d’essai de l’énergie de fusion chinois (CFETR). Au Royaume-Uni, il a obtenu une place au sein du contrat cadre visant à fournir des services de conception (EDS) à l’autorité britannique UKAEA.
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