Ellisphere
Le prestataire de solutions numériques d'information sur les entreprises est cédé par AnaCap sur un multiple de l'ordre de 10 fois l'Ebitda 2018, soit autour de 100 M€.
Un peu plus de deux ans seulement après avoir racheté Ellisphère à Natixis (lire ci-dessous), le londonien AnaCap Financial Partners revend le prestataire de solutions numériques d'information sur les entreprises. L'actionnaire majoritaire à plus de 90 % pensait pouvoir atteindre la performance attendue et a donc mis en vente l'ex Coface Services avec l'aide de la banque d'affaires Vulcain. Au terme d'un processus compétitif de quatre mois et deux phases visant uniquement des fonds, le trio composé d'Andera Partners (ActoMezz), de Tikehau Capital et de Bpifrance sort vainqueur. Initialement, Andera Partners regardait seul le dossier, Tikehau faisant de même mais en tant que prêteur uniquement. Finalement les deux acteurs se sont retrouvés, faisant une petite place également à la banque publique que le management tenait à voir participer, autour d'une offre incluant deux tiers de dette mezzanine et un tiers d'apport en capital. La dette senior est souscrite auprès de Société Générale CIB, Lyxor International Asset Management et BNP Paribas. L'effet de levier permet de reluer sensiblement le management, qui réinvestit fortement et devient ainsi un actionnaire de poids équivalent à celui d'autres financiers.
Valorisation de l'ordre de 100 M€
AnaCap retire de cette opération un multiple de 2,6 et un TRI de 52 %. Selon nos informations, Ellisphère se valoriserait autour de 10 fois son Ebitda, qui s'élève à 10 M€ en ajusté en 2018. Soit un multiple proche de celui atteint par son principal concurrent français Altares en 2016 (lire ci-dessous). Ellisphère a su doubler son Ebitda depuis l'investissement d'AnaCap, alors que le chiffre d'affaires, stable entre 2016 et 2017, à 46 M€, a gagné 7 % l'année dernière pour atteindre 49 M€. « Depuis deux ans, nous avons réalisé de très belles performances sur tous nos métiers, aussi bien historiques comme l'analyse crédit que sur l'offre plus récente autour de la conformité des grandes entreprises et des financeurs. Cela a permis d'augmenter le chiffre d'affaires et d'améliorer la rentabilité », indique Valérie Attia, directrice générale d'Ellisphère, dont l'effectif a été réduit sur la période de 328 à 300 salariés.
Croissance externe pour élargir l'offre
Fonctionnant sur un modèle de coûts fixes, comprenant notamment l'achat des données brutes sur les entreprises, le prestataire a élargi son offre et répond désormais aux besoins des entreprises et financeurs en matière de conquête de nouveaux clients, de gestion des risques client et fournisseur ou encore de mise en conformité. Il développe pour cela des solutions d'analyse de solvabilité et financière, de notation privée et de conformité. Il lancera par ailleurs en fin d'année un outil de détection de fraudes. Afin d'étendre encore son catalogue, Ellisphère compte avoir recours à des acquisitions. « Les nouveaux actionnaires sont capables de déployer davantage que leur investissement initial et pourront le faire pour financer la croissance externe visant soit à se doter de briques technologiques notamment en matière d'intelligence artificielle, soit à étendre l'offre à des domaines connexes », annonce Laurent Fichter, directeur associé d'Andera Partners. Les sujets de réputation et de RSE pourraient intéresser l'entreprise française, dont l'ambition commerciale reste centrée sur le marché français et qui vise 52 M€ de revenus et 11 M€ d'Ebitda sur l'exercice en cours. Si ses dirigeants ne manquent pas d'idées, aucune acquisition ne devrait intervenir cette année.
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