ECF Group est parvenu à tripler de taille durant l’ère Naxicap Partners. Le distributeur francilien d’équipements et consommables pour les restaurateurs et structures médico-sociales, passé sous le contrôle de l’investisseur de la galaxie Natixis IM début 2017, a vu ses revenus bondir de quelque 250 à 760 M€ aujourd’hui. Il était donc l’heure de remettre à plat le capital. Accompagné dans cette mission par Lazard, le processus de vente initié fin 2022 a failli aboutir en début d’année avec des négociations ouvertes au profit du britannique Bunzl, un géant du secteur fort de 12 Md£ (14 Md€) de revenus. Mais aucun n’accord n’a finalement été trouvé et la vente s'est alors orientée vers de nouveaux fonds. Towerbrook, Lone Star, One Rock (un investisseur américain qui souhaite entrer sur le marché européen) et PAI Partners se sont démarqués, selon nos informations. La course finale n’opposait plus que les deux derniers avec un accord finalement trouvé au profit de PAI Partners - conseillé par CA CIB et Rothschild & Co. L’opération doit encore recevoir les autorisations usuelles pour atteindre le stade du closing, mais l’investisseur mid-cap valoriserait ECF entre 800 et 850 M€, selon plusieurs sources concordantes. Ce prix est à rapprocher des 90 à 95 M€ d’Ebitda de référence affiché par le groupe au printemps.
Ares à l’unitranche
Cet agrégat a donc lui aussi plus que triplé de taille durant l’actionnariat de Naxicap, puisqu’il était de quelque 28 M€ (pour une valorisation entre 300 et 310 M€) lors du LBO de 2017. PAI Partners va donc s’emparer de la majorité des parts du distributeur spécialisé aux côtés du management emmené par le président Christophe Alaux et de Naxicap qui va réinvestir. Weinberg Capital Partners, lequel contrôlait encore 22 % du groupe, va de son côté céder l’ensemble de ses titres. Côté financement, ce nouveau changement actionnarial devrait reposer sur une unitranche arrangée par Ares Management. Cette dette tournerait autour d’un levier de 4,5 fois l’Ebitda, pour un montant compris entre 400 et 450 M€, selon nos informations. Cette solution va donc remplacer le term loan en deux tranches et RCF jusque-là portés par le groupe. Les conditions actuelles sur le marché des crédits syndiqués a pu jouer en faveur de l’unitranche, qui apporte aussi de la flexibilité sur des lignes additionnelles face à une politique de croissance externe qui devrait restée dynamique. En effet, le distributeur d’équipements et consommables (arts de la table, produits d’hygiènes, matériel de cuisine, mobilier…) pour la restauration et le médico-social affiche un historique fort en la matière, avec pas moins de 30 build-up sur les cinq dernières années.
Forte diversification
« Quand nous sommes entrés au capital, l’entreprise était encore très tournée vers le CHR, rappelle Axel Bernia, associé chez Naxicap. Nous avons travaillé avec Thierry Drecq, CEO du groupe, puis Christophe Alaux son successeur à compter de 2019, à sa diversification. La croissance externe a permis de positionner ECF sur d’autres segments de marché, comme les hôpitaux ou la restauration rapide par exemple, mais aussi d’enrichir l’offre avec du mobilier, des produits d’hygiène ou encore des consommables (comme en témoigne la récente acquisition d'Oxstal, ndlr). La présence géographique a aussi été étendue, avec une majorité des acquisitions réalisées hors de France. » ECF s’est ainsi renforcé en Angleterre, en Allemagne, en Italie, aux Emirats, en Australie ou encore en Nouvelle-Zélande. Il afficherait aujourd’hui une majorité de son activité hors de France. Côté clients, le groupe employant 1 750 collaborateurs à travers un réseau de 50 points de vente et 40 centres logistiques, sert des acteurs de la trempe de Burger King, Sodexo, Acco, Sandaya, L’Oréal et Elior. « La dynamique sur les build-up n’a pas été au détriment des efforts d’intégration et de développement organique, au contraire, avec une croissance annuelle moyenne de l’ordre de 8 % sur la période », poursuit l’associé de Naxicap.