Recherche

L'actualité & Data du capital-investissement : transactions, LBO, M&A, Venture, Corporate Finance et Private Equity - Leader en France

17:12
Capital innovation
Deuxième closing pour Capagro II
15:29
Nominations
La 9ème génération prend la présidence de Peugeot Invest
15:11
M&A Corporate
Optimum s'ouvre à un serial entrepreneur
14:59
Build-up
Vodalys retransmet un build-up
14:30
LBO
Eurotechni s’aiguise avec une holding industrielle
12:30
Levées de fonds
Anaxago augmente son impact
12:22
Build-up
Normabaie pousse les feux dans les menuiseries bois
10:35
International
Mauffrey franchit les Pyrénées
09:51
International
Dec Energies réchauffe un britannique
09:00
Capital innovation
Eden AI intègre un nouveau VC
08:00
Capital innovation
MicroOled s'équipe chez un industriel américain
20/11/2024
Nominations
OpportunIT se dote d'une directrice
20/11/2024
International
Qplix ouvre son patrimoine à un fonds français
20/11/2024
LBO
Sahar analysé par un minoritaire
20/11/2024
Capital innovation
Haiku plaide auprès d'un fonds régional
CANVIEW

La croissance à plusieurs visages des fonds de private equity

Face à sa forte croissance, l'industrie du non coté doit s'organiser et se structurer pour faire face aux enjeux de valeur. Le point de vue de Grégoire Langhade, MP Natixis CIB.

| 1055 mots

Grégoire Langhade, Natixis CIB

Il n’est pas nouveau que l’industrie du capital investissement (buy-out et infra) surperforme les indices équivalent d’actifs cotés avec, pour prendre l’exemple de la France, une performance de 12% en moyenne sur période longue et 50% des véhicules qui affichent un TRI supérieur à 9%[i]. Ce qui est plus récent, est l’accélération de la croissance du secteur. En 2021, 88% des levées de fonds de buy-out mondiales avaient atteint ou dépassé leur hard cap [ii], en augmentation moyenne de 20%[iii]. De cette résilience au Covid, avec 54% des investisseurs au niveau mondial qui confirment [iv] en 2022 que sur les deux dernières années ils avaient renforcé leur allocation dans le private equity, les sponsors français tirent particulièrement bien leur épingle du jeu avec des montants levés en 2021 de +78% par rapport à 2020 et +36% vs 2019[v]. Malgré la guerre en Ukraine, 2022 s’annonce également très active en levée de fonds. Les sollicitations sont nombreuses, les LPs vont devoir arbitrer ; certaines levées en seront rallongées de quelques mois pour bénéficier de l’allocation 2023 de ces derniers. Cela dit, le contexte global a changé avec une volatilité plus grande et la remontée des taux, alors que déjà fin 2021, 91% des équipes de Private Equity européennes estimaient que les transactions m&a impliquant des financial sponsors se faisaient sur des niveaux de valorisation trop élevés[vi]. Bien que les fondamentaux de la croissance sous-jacente des AUM demeurent solides (performances élevées, historique de résilience aux crises précédentes, croissance du marché adressable, intérêt confirmé et diversification de la base d’investisseurs), les sponsors vont devoir plus que jamais anticiper les impacts et attendent de leurs partenaires des solutions adaptées.

Un accompagnement élargi et sur-mesure

Au-delà des seuls montants, la croissance a pris de multiples visages et requiert désormais un accompagnement plus global de la part des partenaires bancaires. Même si la croissance du montant unitaire de certains fonds pourrait marquer temporairement le pas, l’essor de nouvelles stratégies déclinées par taille (small/mid/large), phase de développement (venture/growth/transmission…), secteur (tech, healthcare, transition,), géographie et gouvernance (minoritaire ou majoritaire), se traduit par une importante augmentation du nombre de fonds gérés par un même sponsor.
Pour mener à bien leurs activités d’investissement, les sponsors attendent désormais de leurs partenaires de premier rang qu’ils soient en mesure de les accompagner sur un nombre croissant d’expertises avec (i) une offre élargie de financement d’acquisition LBO, Infra, Real Estate, Growth dans des contextes majoritaires ou minoritaires avec en miroir pour chacune de ces classes d’actifs des équipes m&a expertes dans leurs géographies respectives. Par ailleurs, (ii) la croissance de la taille et du nombre de fonds entraîne une augmentation mécanique des besoins en Equity Bridge Financing, typiquement 30% de la taille du fonds, incitant les sponsors à recourir à des solutions de prise ferme qui leur simplifient le process et permettent de sécuriser une liquidité additionnelle le cas échéant. Les sponsors s’équipent également de (iii) NAV financing qui apportent une source de financement additionnelle précieuse au niveau du fonds qui permet de financer les acquisitions des sociétés de leur portefeuille, quand le fonds est déjà largement investi. L’expérience et la proximité relationnelle sont les prérequis pour ce type de financement. Sur un autre plan, encouragés par leurs LPs, les sponsors considèrent comme un « must have » des (iv) solutions qui intègrent la composante ESG soit sous forme de KPI, soit par des investissements fléchés et comparent les bonnes pratiques auprès des équipes qualifiées de leur partenaires. Sur ces 5 dernières années, 64% des Limited Partners européens ont élargi la liste des secteurs d’exclusion en application de critères ESG[vii]. Sans oublier, (v) la gestion du risque de change et de taux avec toutes les optionalités nécessaires propre à l’écosystème du private equity avec des interlocuteurs dédiés.

Structurer pour répondre aux enjeux de la valeur créée et pérenniser le développement

Les récentes introductions en bourse de certains acteurs comme Bridgepoint ou Antin ont extériorisé des niveaux de valorisations attractives, traduisant un très fort appétit des investisseurs pour ces modèles de GP (General Partner) asset light, y compris au-delà des investisseurs institutionnels historiques. C’est dans cette dynamique que certains sponsors cherchent à diversifier les levées de fonds auprès d’investisseurs personnes physiques et multiplient les accords de distribution avec les banques privées qu’ils considèrent bien introduites dans cet écosystème.
Même si, bien évidemment, tous les sponsors n’iront pas en bourse, les réflexions sur le potentiel des GPs sont, elles, unanimes. Particulièrement soucieuses de la confidentialité, les équipes dirigeantes sélectionnent le partenaire de toute confiance bénéficiant d’un solide track record pour la mise en place de financements au niveau de la société de gestion. Ces « GP Financing » apportent les ressources nécessaires pour accompagner la croissance des fonds existants, le lancement de nouvelles stratégies ou une opération de croissance externe. L’étape suivante peut alors être la décision d’ouvrir le capital.
Les services des banques privées compléteront également ces réflexions pour le financement des carried interest, souvent un point clé de la transmission entre les plus seniors et les plus juniors. On le voit, le potentiel de développement demeure très important, et l’environnement actuel renforce l’exigence des sponsors envers leurs partenaires pour les accompagner dans leur croissance.
 


[i] Activité du non-coté français - France Invest
[ii] Global Private Equity Report 2022 p22 – Bain & Company
[iii] Global Private Equity Report 2022 p28 – Bain & Company
[iv] Global Private Equity Barometer Summer 2022 – Coller Capital
[v] Activité du non-coté français - France Invest
[vi] European Private Equity Outlook 2022 – Roland Berger
[vii] Global Private Equity Barometer Summer 2022 p5 – Coller Capital

 

Retrouvez tous les articles sur : Grégoire  Langhade , NATIXIS

Retrouvez toutes les informations (deal lists, équipes, cessions, véhicules...) :

Grégoire Langhade
NATIXIS

CFNEWS propose désormais une API REST. Accédez à l'ensemble de nos articles et nos données depuis votre CRM. Pour plus d'informations, contactez abo@cfnews.net et/ou visitez API.CFNEWS.NET