Orange soutient un leader sénégalais de l'agritech
Nouvel investissement d’Orange Ventures dans l’agritech, avec sa participation au tour d’amorçage de 805 K€ (850 K$) d’Afrikamart, une start-up franco-sénégalaise qui digitalise la chaîne logistique des produits frais et facilite leur collecte, leur transport et leur commercialisation. La pépite fondée en 2018 par Mignane et Albert Diouf (respectivement ingénieur en logiciel et négociant en matières premières agricoles) permet ainsi de réduire les dysfonctionnements dus à l’hyper-fragmentation des acteurs et aux importants délais de paiements des intermédiaires, et notamment de limiter les pertes, qui peuvent atteindre au Sénégal jusqu’à la moitié des récoltes sur toute la chaîne, du producteur au détaillant final. Objectif : étendre son réseau à plus de cinq mille exploitants (contre deux mille actuellement) dans tout le pays et plus de deux mille détaillants. « La digitalisation apporte une solution essentielle à l'agriculture en Afrique, un continent confronté à des défis démographiques et de sécurité alimentaire en plus de la crise climatique. L'enjeu est la réduction du gaspillage alimentaire, et l'amélioration des revenus des producteurs et distributeurs locaux. Chez Orange Ventures, nous sommes heureux de soutenir le projet d’Afrikamart pour un secteur agricole plus efficient. », a expliqué Grégoire de Padirac, principal chez Orange Ventures. Outre le fonds de capital-risque du géant des télécoms (doté de 350 M€), cette première levée de fonds a réuni la plateforme d’investissement à impact luxembourgeoise Bambo Capital Partners (via son véhicule Bloc Smart Africa, lead du tour de table), le fonds panafricain basé à Maurice Launch Africa et le micro-VC sénégalais Terranga Capital.
Proparco s’instruit au Kenya
Alors que la pandémie a engendré une augmentation de la demande mondiale de talents technologiques à distance, la filiale de financement du secteur privé de l’Agence Française de Développement (AFD) vient de réaliser un investissement de pré-série A - d’un montant confidentiel - au sein de Moringa School (Moringa), plateforme kényane de formation en ingénierie logicielle, science des données et compétences générales. Cet apport financera le renforcement des programmes de formation de la start-up créée en 2014 et dirigée par Snehar Shah, ainsi que son expansion au-delà de son marché natal. Outre le Kenya, elle est déjà présente à l’heure actuelle en Afrique de l’Ouest anglophone, plus précisément au Ghana et bientôt au Nigeria. « À travers notre investissement, Proparco soutient une edtech dans son expansion en Afrique, et contribue ainsi à combler le déficit de compétences qui limite la croissance des start-up sur le continent africain », a revendiqué Françoise Lombard, directrice générale de l’institution tricolore. L'accompagnement de Proparco s’inscrit dans l’initiative multilatérale 2X Challenge, qui a vocation à financer les projets renforçant le pouvoir des femmes en tant qu’entrepreneures, dirigeantes d’entreprise, employées et consommatrices de produits et services, et qui permettent d’accroître leur participation dans l’économie. En octobre 2019 et mai 2020, l’école d'apprentissage en ligne avait obtenu des fonds (les montants étant toujours non divulgués) auprès de DOB Equity, société d’investissement néerlandaise axée sur l’Afrique. Le tour de table effectué en pleine pandémie visait à accélérer la transition de l’institut de formation vers l’apprentissage en ligne. Une levée de fonds de série A devrait avoir lieu en 2023.
Un accélérateur norvégien et des BA franco-suisses pour une insurtech malienne
La start-up d’assurance Oko, basée à Bamako, Luxembourg et Tel Aviv, lève 474 K€ (500 K$) en extension d’amorçage auprès du programme norvégien Katapult Africa Accelerator et de trois business angels dont deux français - Guillaume Leenhardt (P-dg de Gentle Finance), Henry Allard (P-dg de Filhet-Allard Maritime) - et Lionel Dorie (associé fondateur d'Augusta Energy Group, basé à Genève). En avril 2021, l’insurtech qui conçoit des produits d'assurance automatisés inclusifs - destinés aux petits exploitants agricoles africains dont les champs sont touchés par des conditions météorologiques défavorables - avait collecté près d’1 M€ (1,2 M$) à l’occasion d’un tour d’amorçage mené par le VC français Newfund (via Newfund 2) et ResiliAnce, le fonds corporate du groupe bordelais de négoce Touton. Le britannique Mercy Corps Venture, les investisseurs américains Techstars et ImpactAssets, ainsi que le micro-VC caïmanien spécialisé en assurtech early stage RaSa, avaient également participé à la levée de fonds (relire chronique #136 ci-dessous). Parallèlement à cette extension du tour d’amorçage, la jeune pousse opérant au Mali et en Ouganda s’apprête à se lancer en Côte d’Ivoire, avec le soutien de ses partenaires Orange, Allianz et Touton.