Sans surprise, le capital-investissement affiche une rentabilité en baisse en 2023, marquée par les conflits géopolitiques, la hausse des taux et l’inflation. Sur la période 2014-2023, le TRI annuel s’élève à 13,3 %, (vs. 14,2 % pour 2012-2023) pour un multiple de 1,49x, dont 0,83x de retour à venir selon la dernière étude de France Invest menée avec EY. « Un retrait était attendu, du fait du changement de contexte économique, mais il a été contenu avec des niveaux de performance qui restent solides. Par rapport aux autres classes d’actifs, le capital-investissement conserve sa surperformance, qui persiste dans le temps », analyse Simon Ponroy, directeur des études économiques et statistiques de France Invest. À titre de comparaison, les performances annuelles sur 10 ans du CAC 40 et du CAC All-tradable s’élèvent à respectivement 11,5 % et 9 %, quand l’immobilier affiche un taux de rendement de 4,7 % et les hedge funds de 2,2 %. Depuis 2012, les courbes de performance de l’indice boursier et du non-coté ne se sont croisées qu’en 2018.
Un DPI de 0,66x depuis 2014
La baisse la plus importante vient du venture/growth, qui génère 10,5 % de TRI net sur dix ans à fin 2023, en baisse de 2,7 points par rapport à 2022 et la chute des valeurs technologiques. Le capital-transmission, représentant plus d’un tiers des véhicules, et l’infrastructure caracolent toujours en tête avec un multiple global de 1,53x pour respectivement 14,8 % et 15,5 % de TRI net, en baisse de seulement 0,6 et 0,7 points, quand le capital-développement recule de 0,3 point à 10,9 %. Dans un marché avec une activité en berne, l’attention s’est notamment portée sur le retour réalisé ou DPI (Distribution to Paid-In capital). Celui-ci s’établit à 0,66x sur la décennie écoulée, un chiffre à mettre en perspective de la pondération de fonds créés depuis 2018, et à 0,83x depuis 1987. En observant les fonds liquidés, à partir du millésime 2008, ceux-ci ont généré un multiple DPI de 1,87x et 14,5 % de TRI net en moyenne.
Moins de performances extra-ordinaires
La performance recule, mais les écarts entre les fonds également. Les rendements se resserrent autour d’un TRI net médian depuis l’origine (1987) de 8,6 % par nombre de véhicules et 11,5 % par capitaux appelés. « La dispersion des rendements se réduit pour la deuxième année consécutive avec moins de performances extrêmes et donc moins de différences d'un fonds à l'autre. Un quart des véhicules affichent un multiple inférieur à 1, mais ils ne représentent que 14 % des capitaux appelés depuis 1987, soit une petite part du marché. On y retrouve notamment des fonds qui ont traversé des crises ou des fonds jeunes qui démarrent leur phase de déploiement pour lesquels la performance ne s'est pas encore matérialisée », tempère Simon Ponroy. À l’inverse, 75 % des capitaux dégagent plus de 5 % de TRI pour un multiple supérieur à 1,2x.