Les conseils gravitant autour de l’écosystème des fonds sont de plus en plus nombreux à intéresser ces derniers. Alors que plusieurs cabinets en management de transition comptent des financiers à leur capital, à commencer par le leader européen Valtus soutenu par Geneo et SGCP, et que le spécialiste de l’exécution des transactions financières Aether FS vient d’accueillir Capital Croissance, Oderis opte à son tour pour un premier OBO. Fort d’une croissance à deux chiffres, le conseil financier, connu pour ses activités de due diligence (TS), confie une participation de moins de 20 % à EMZ et Bpifrance. Le premier, qui mène cette opération conclue de gré à gré, mise un ticket compris entre 10 et 15 M€, constitué majoritairement d’obligations et de BSA (un peu moins de 70 %), et d’actions pour le solde. Un positionnement de flex equity en ligne avec la volonté des associés historiques, Julien Passerat, Thomas Claverie et Aurélien Vion, de préserver leur indépendance et d’élargir le cercle des associés : quatorze managers se partagent désormais la majorité du capital, contre sept précédemment, et une dizaine d’autres pourrait les rejoindre l’année prochaine. « Nous restons totalement maitres de notre destin tout en gagnant en visibilité et en devenant encore plus attractifs pour nos futurs associés » résume Julien Passerat. Une dette, représentant un levier inférieur à 2,5 fois l’Ebitda, est apportée par les caisses d’Ile-de-France et de Rhône-Alpes de la Caisse d’Epargne et le Crédit Agricole Ile de France complète le LBO dont la valorisation tournerait autour d’une cinquantaine de millions d’euros selon nos informations.
S’étendre à l’international
Fondé en 2006 par Julien Passerat, rejoint huit ans plus tard par Thomas Claverie et Aurélien Vion, Oderis s’est d’abord développé sur les transactions services, qui génèrent encore plus de la moitié de son activité, avant d’élargir son offre. Le cabinet ouvre ainsi un pôle transformation en 2017, puis s’étend au restructuring, à l’évaluation et récemment à l’ESG avec l’arrivée de Radia Benhallam en début d’année. Positionné sur le small et mid cap, auprès d’entreprises dont l’Ebitda est compris entre 3 M€ et 60 M€, il bénéficie de la résilience de ce segment, moins impacté par le ralentissement transactionnel que l’upper mid cap. « C’est un marché qui a de bons fondamentaux et sur lequel Oderis présente un fort potentiel de croissance, tant via un développement géographique que par la création de nouvelles offres » souligne Alexandre Lefebvre, associé d’EMZ. Fort de 180 collaborateurs, le cabinet, qui a généré près de 27 M€ de chiffre d’affaires en 2023, vise les 30 M€ cette année. Doté de six bureaux en France (Paris, Lyon, Nantes, Rennes, Bordeaux), il s’est récemment lancé à l’international en ouvrant, en janvier, une antenne à Madrid, et pourrait poursuivre dans d’autres pays européens, notamment l’Italie et la Belgique où des projets sont à l’étude. Enfin, l’offre devrait continuer de s’étoffer avec de nouvelles verticales, comme l’infrastructure ou les datas ( voir sa fiche détaillée ci-dessous).