Edenred est revenu à la charge. Après s'être déjà montré intéressé par Reward Gateway à l'occasion d'un processus en 2020, le géant français de solutions de paiement dans le monde du travail s'empare finalement de cet éditeur britannique spécialisé dans l’engagement des salariés. Une opération bouclée au terme de discussions menées avec les fonds, devenus majoritaires il y a trois ans, le luxembourgeois Castik Capital et l'américain Abry Partners, portant sur 100 % du capital et dont le montant atteint 1,3 Md€, soit la plus grosse acquisition réalisée par le groupe, accompagné par Lazard. Elle fait ressortir un multiple de 20x l'Ebitda. Cette nouvelle transaction, qui intervient près d'un mois après le rachat de l'argentin GOIntegro, est principalement financée par un prêt relais de 1 Md€, le solde provenant de la trésorerie du groupe français. La cible, fondée à Londres en 2006, est dirigée depuis décembre dernier par Nick Burns.
Position de leader au Royaume-Uni et en Australie
La solution Saas de Reward Gateway se compose de huit modules, parmi lesquels un outil d'analyse de l'engagement, d'enquêtes auprès des collaborateurs, la mise en place de récompenses et de reconnaissance aux salariés performants pour les motiver, ou encore de programmes de bien-être. Reward Gateway, s'appuyant sur plus de 600 personnes réparties entre Boston, Chicago, Melbourne, Rochester, Sydney, Sofia et Plovdiv (Bulgarie), revendique une place de leader sur les marchés britannique et australien, et une position grandissante aux États-Unis. Cet adossement va lui permettre de s'ouvrir à la Belgique, la France, l'Allemagne, l'Italie, la Roumanie ainsi que l'Espagne. L'entreprise londonienne ambitionne d'atteindre un chiffre d’affaires de 95 M£ en 2023 (109 M€). Avec cette acquisition, le groupe piloté par Bertrand Dumazy, qui a généré des revenus de 557 M€ au premier semestre de cette année, met la main sur huit millions d'utilisateurs à travers plus de 4 000 clients.