Doctolib
Le service en ligne de rendez-vous médicaux et téléconsultation est valorisé plus d'1 Md€ par une levée de 150 M€ menée par l'américain General Atlantic et à laquelle participent les actionnaires existants. Le profil long-termiste des investisseurs est renforcé.
Doctolib entre dans le cercle fermé des licornes françaises. Le service en ligne de rendez-vous médicaux et téléconsultation atteint cette valorisation très légèrement supérieure à 1 Md€ via une levée de 150 M€ menée par General Atlantic. Le fonds américain gérant 24 Md$ d'actifs, ajoute une troisième ligne française à son portefeuille, après ManoMano en 2017 et OpenClassrooms l'année dernière (lire ci-dessous). Tous les investisseurs historiques, comme Bpifrance, Eurazeo, Kernel, Accel, Kerala et des business angels, participent à cette pure augmentation de capital. « Cela faisait deux ou trois ans que je discutais avec General Atlantic mais l'opération s'est faite en quelques semaines, glisse le co-fondateur Stanislas Niox-Chateau. Nous apprécions leur vision long terme, partagée par nos autres investisseurs, et leur engagement humaniste illustré par la fondation The Atlantic Philanthropies, créée par le fondateur [Charles Feeney, ndlr]. Par ailleurs, ce fonds a financé de très grands succès dans la tech. »
37 M€ levés pour racheter MonDocteur l'été dernier
D'autres actionnaires, des médecins et propriétaires allemands de groupes de santé, rejoignent le tour, plus de deux ans après l'arrivée d'un premier investisseur allemand, Ludwig Klitzsch, à la tête des cliniques privées CIP. Au total, Doctolib aura levé plus de 271 M€ en sept fois depuis 2014. La précédente opération avait permis de financer l'acquisition de MonDocteur l'été dernier (lire ci-dessous). Eurazeo, Bpifrance, Kernel et des business angels avaient ainsi injecté 37 M€, selon nos informations. Après son apport initial de 17 M€ fin 2017, Eurazeo Croissance a ainsi remis deux fois au pot en portant sa contribution globale à 55 M€. Le bloc réunissant fondateurs, leur entourage (amis et anciens collègues de Lafourchette et d'Otium) et les salariés reste majoritaire.
Pas d'objectif de revente ou d'IPO
General Atlantic, qui a nommé à un poste non opérationnel Henri de Castries, ancien patron d'Axa (lire ci-dessous), fait ici une entorse à sa règle de miser sur des cibles rentables. En revanche, Doctolib remplit bien la condition de forte croissance, qu'indique le doublement de l'effectif en un an, à 750 salariés répartis dans quarante bureaux en France et en Allemagne. Le service en ligne pour praticiens - 75 000 et 1 400 établissements y sont abonnés - et patients a fait ses preuves dans ces deux pays et regarde plus loin. « La taille du marché actuelle est suffisamment grande pour ne pas avoir besoin de nous lancer dans des dizaines de pays, tempère cependant l'entrepreneur de 32 ans. Nous réfléchissons encore à ceux que nous viserons, avec la volonté de toujours bien les connaître avant de faire nos choix ». La jeune pousse, dont le nombre de salariés devrait doubler dans les trois ans, appuiera aussi sa croissance future sur le déploiement plus massif de la téléconsultation, proposée depuis janvier. Sans se presser pour trouver une solution de sortie à ses investisseurs. « Tous sont là pour le long terme, répète Stanislas Niox-Chateau. Nous n'avons aucun objectif de revente ou d'IPO dans les prochaines années. Notre plan pour transformer le système de santé court jusqu'en 2030. »
Lire aussi :
Doctolib consulte un fonds coté (28 novembre 2017)
MonDocteur prescrit son union (12 juillet 2018)
L'ex-patron d'Axa rejoint General Atlantic (12 septembre 2017)
ManoMano construit sa croissance fulgurante (11 septembre 2017)
OpenClassrooms forme un tour d'envergure (16 mai 2018)
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