Produits cosmétiques de marque Nuxe - © Nuxe
Nuxe
La marque aux 25 millions de flacons d'Huile Prodigieuse vendus, forte de 275 M€ de revenus, cède une part minoritaire de son capital à l'investisseur belge Sofina qui la valoriserait quelque 20 fois l’Ebitda. Le cap est mis sur l'Asie.
Quelques mois après la cession de Filorga, pour 1,5 Md€, à Colgate-Palmolive (lire ci-dessous), c’est au tour d’un autre joli nom de la cosmétique, Nuxe, de se frotter au marché. Le groupe dirigé par Aliza Jabès, qui conserve la majorité des titres (près de 55 %), accueille le belge Sofina, investisseur minoritaire de long terme qui, selon nos sources, aurait valorisé le groupe quelque 20 fois son Ebitda, estimé à 25 M€. Il prend le relais du frère, de la sœur et, dans une moindre mesure, des parents de la dirigeante, qui n’étaient pas impliqués dans la gestion et souhaitaient céder leurs parts.
Process dual track
Aliza Jabès, Nuxe
Pour rappel, ça n'est pas la première fois que Nuxe admet des financiers à son capital, Naxicap Partners l'ayant accompagné de 2008 à 2015 (lire ci-dessous). Cette fois, les associés familiaux avaient confié un mandat de vente à Rothschild & Cie, il y a un an. Lancé en début d’année le process a mis en concurrence des investisseurs financiers et des industriels, mais ces derniers n'ont pas réussi à trouver grâce aux yeux de la dirigeante, conseillée par Natixis, et des vendeurs. « Sofina était en contact informel avec Aliza Jabès et s’est joint au process quand il a été lancé. Cette prise de participation s’inscrit dans notre stratégie d’investir dans des sociétés familiales en croissance, leaders dans leur secteur avec, à leur tête, des entrepreneurs à succès », souligne Wauthier de Bassompierre, membre du comité exécutif de la société d’investissement. L’histoire de Nuxe s’écrit comme une success story à la française…La marque est née du rachat d’un laboratoire de formulation parisien par la famille Jabès, en 1988. Aliza Jabès en prend la tête, misant sur la naturalité glamour. Bingo : l’Huile Prodigieuse, apparue sur le marché en 1991, lance la marque qui, depuis, n’a cessé de se développer. 25 millions de flacons vendus plus tard, Nuxe revendique 275 M€ de chiffre d’affaires en 2018 et table sur une croissance de 9 % cette année.
Cap sur l'Asie
Wauthier de Bassompierre, Sofina
Le groupe a progressé à grand renfort d’innovations, avec des gammes toujours plus profondes (avec du bio, un parfum, une gamme pour les hommes…) et une distribution ciblée dans les pharmacies, parapharmacies (7000 points de vente en France) et sur le Net, notamment. Nuxe, qui emploie 800 personnes, s’appuie sur une usine en Bretagne et onze filiales commerciales dans le monde. Ses produits sont vendus dans une soixantaine de pays, l’international (Italie en tête) représentant 42 % de ses ventes. « Nous souhaitons inverser la tendance dans les années qui viennent, indique-t-on au sein du groupe où l’on affiche la volonté d’accélérer la croissance en se concentrant sur l’international, en particulier l’Asie et la Chine, où Nuxe effectue ses premiers pas.» Avec un bureau à Singapour et des investissements en Chine et en Asie du Sud-Est, Sofina se tient prêt à l’accompagner, voire à explorer de nouvelles géographies (Etats-Unis) si tel était le souhait de la dirigeante.
Lire aussi :
Filorga valorisé 30 fois l'Ebitda (12/07/2019)
Nuxe poursuit son développement avec Naxicap (29/09/2008)
Voir aussi :
La crème des opérations dans le secteur de la cosmétique depuis janvier 2019
La crème des opérations dans le secteur de la cosmétique depuis janvier 2019 - © CFNEWS
