L'annonce de la création du véhicule Alpha II aura devancé de quelques semaines la crise sanitaire de la Covid-19 et la mise en place du confinement (lire ci-dessous). Ces derniers auront retardé son lancement par Elaia Partners de près de trois mois. Finalement achevé en juillet dernier, le premier closing du fonds d'amorçage, dédié aux start-up françaises et européennes de la deeptech, atteint 30 M€. La collecte de ce FPCI, débutée en septembre 2019, réunit entre autres, pour le moment, des investisseurs comme l'Inria, avec un ticket de 5 M€, ainsi que le fonds FNA 2, géré par Bpifrance dans le cadre du Programme d'investissement d'avenir et déjà souscripteur du véhicule d'amorçage Pertinence Invest 2 de Sofimac Innovation lancé en juin dernier, également consacré au financement des innovations de rupture (lire ci-dessous). Le profil des investisseurs se diversifie avec un institutionnel, Covéa Finance, ainsi que le groupe bancaire BNP Paribas. La variété des profils des LPs était d'ailleurs au cœur de la stratégie de la société de capital-risque, en ciblant donc des industriels mais également des family offices. « Les corporate peuvent représenter des opportunités de partenariats et de clientèle pour plusieurs jeunes pousses, et par la suite être potentiellement séduits par un projet de rachat, explique Anne-Sophie Carrese, l'une des sept partners d'Elaia. Les FO sont pour leur part installés dans une logique plus financière que stratégique. » La période de souscription devrait s'achever d'ici fin juillet 2021, avec un objectif affiché depuis plusieurs mois de 65 M€, le hard cap étant, lui, fixé à 90 M€.
Un portefeuille de 30 à 40 lignes
Pour rappel, Alpha II est le successeur de la SCR IT-Translation, composée d'une trentaine de lignes, et dont Elaia a repris la gestion auprès de la banque publique mais également de l'Inria. L'Institut national de recherche en informatique et en automatisme, devenu partenaire de la société de capital-risque en 2017, est ainsi resté « un acteur essentiel de par son réseau académique composé de plusieurs universités et organismes de recherche, ce qui a constitué un terreau technologique très important, poursuit l'associée. À cela, nous avons ajouté notre expérience du métier de l'investissement, dans l'early stage, notamment avec notre fonds Alpha (lire ci-dessous), pour constituer ainsi une double expertise. » Le FPCI vise entre 30 à 40 lignes, en ciblant notamment les thématiques de la santé numérique (comme les logiciels de guidage pour des opérations), le remote (comme la cybersécurité ou le travail à distance), l'Internet des Objets ou encore les systèmes embarqués. Les premiers investissements devraient intervenir d'ici plusieurs semaines. Si le portefeuille devrait privilégier les start-up hexagonales, à 80 %, il restera cependant très attentif aux opportunités d'investissements en Europe.