KuCoin, une licorne valorisée 9,5 Md€
Fondée en 2017 aux Seychelles par Kent Li, KuCoin est une plateforme d'échange de crypto-monnaies offrant des transactions classiques de trading mais aussi des services de prêts en bitcoin, et qui revendique plus de 189 millions d'utilisateurs dans 200 pays. Grâce à une série B de plus de 142 M€ (150 M$) menée par le chicagoan Jump Crypto, avec la participation du san-franciscain Matrix Partners, du pékinois IDG Capital et du bostonnais Circle, elle vient de s’ériger en nouvelle licorne africaine. Valorisée environ 9,5 Md€ (10 Md$), la pépite seychelloise entend s’appuyer sur ses branches d’investissement (KuCoin Labs et KuCoin Ventures) pour aller au-delà des services de trading centralisés et étendre sa présence dans le Web 3.0 - l’Internet décentralisé, reposant sur des technologies peer-to-peer comme la blockchain, et qui permet aux internautes à la fois de contrôler pleinement leurs données personnelles et de participer activement à la gouvernance du web. Afin de soutenir l’innovation dans le secteur, elle a lancé en novembre dernier un véhicule d'investissement de 86 M€ environ (100 M$) via sa filiale de capital-risque KuCoin Ventures.
Jambo récolte 28,5 M€...
La start-up de crypto-monnaie Jambo, basée au Liberia, vient de lever 28,5 M€ (30 M$) lors d’une série A menée par le VC californien Paradigm, axé sur les entreprises cryptographiques et Web 3, dont il s'agit du premier investissement en Afrique. Fondée il y a seulement six mois par James et Alice Zhang, deux frère et sœur chinois natifs de République Démocratique du Congo, elle a pour ambition de démocratiser le Web 3.0 sur le continent. « Nous espérons devenir la super application de l’Afrique, à l’instar de ce que WeChat a fait en Chine au cours de la dernière décennie », a déclaré son CEO co-fondateur James Zhang. Afin de s’affirmer en tant que « guichet unique » de la cryptographie, la jeune pousse travaille par exemple sur un portefeuille non dépositaire, qui offrira entre autres aux utilisateurs la possibilité d’envoyer et d’échanger des crypto-monnaies comme rendement annuel sur leurs avoirs. Devant être lancé au troisième trimestre 2022, il a d’ores et déjà enregistré plus de 30 000 inscriptions. Le tour de table a convaincu un consortium d’investisseurs très majoritairement américain, englobant Delphi Ventures, ParaFi Capital, Pantera Capital et Gemini Frontier Fund, mais aussi le britannique Kingsway Capital. Joachim Lecrivain, Chief Investment Officer de la firme new-yorkaise Blackstone Group, a également participé à l’opération. En février dernier, la jeune pousse avait recueilli 6,6 M€ (7,5 M$) en amorçage, auprès d'investisseurs singapouriens, philippin, sud-coréen et américains (parmi lesquels Tiger Global Management).
... et Mara près de 22 M€
Lancée l’an dernier, la plateforme kényane d’échange de crypto-monnaies Mara (CoinMara) obtient 21,8 M€ (23 M$) en equity et en tokens à l'occasion d'un tour d'amorçage ayant séduit, entre autres, les californiens Coinbase Ventures, Distributed Global et Day One Ventures, le new-yorkais TQ Ventures, Digital, le family office de Steve Cohen (hedge fund manager et propriétaire de l'équipe de baseball new-yorkaise Mets), le hong-kongais Alameda Research ou encore le britannique Nexo. Objectif : investir dans de nouveaux produits et services - en particulier au Nigeria et au Kenya, avant de s’étendre à l’Afrique de l’Est et aux pays francophones - mais aussi conseiller le gouvernement centrafricain en matière d'adoption du bitcoin. Paradoxalement, l’intérêt croissant des investisseurs pour la crypto-monnaie en Afrique intervient dans un contexte de durcissement des régulations dans le secteur, avec par exemple la quasi-interdiction par la banque centrale en zone CEMAC d’utiliser les crypto-monnaies comme valeur d’échanges.
Et aussi...
104 M€ (110 M$) : tel est (selon Techcrunch) le montant du butin remporté par la fintech nigériane et licorne Interswitch, deux ans et demi après une levée de fonds auprès du géant Visa qui l’avait valorisée 907 M€, soit 1 Md$ (relire ci-dessous). Le fournisseur de solutions de paiements fondé en 2002 a mobilisé cette somme auprès du mauricien LeapFrog et du sud-africain Tana Africa Capital, à l’occasion d’un nouveau tour de table qui lui permettra d’étendre ses services numériques à travers le continent. Les investisseurs historiques britannique Helios Investment Partners et américain TA Associates ont remis au pot.