Moins d’un an après son lancement (relire ci-dessous), et quatre ans après le closing final de son prédécesseur à 125 M€, Partech Africa collecte 245 M€ (263 M$) pour le premier closing de son deuxième fonds venture ciblant des start-up technologiques africaines. L’objectif fixé pour sa taille cible était pourtant ambitieux : 230 M€, avec un hard cap à 280 M€. Le véhicule a séduit nombre de grandes institutions de financement du développement, à savoir KfW (la banque allemande de développement), la Banque Européenne d’Investissement (BEI ou EIB), la Société Financière Internationale (SFI ou IFC, membre du groupe de la Banque Mondiale), FMO (la Banque néerlandaise de développement), Bpifrance Investissement, British International Investment (BII), DEG (Deutsche Investitions-und Entwicklungsgesellschaft, filiale de KfW), Proparco, ainsi que des investisseurs privés tels que South Suez et Bertelsmann. Axé sur des stades de développement allant de l’amorçage au growth, la stratégie du fonds demeure identique à celle de Partech Africa I, mais ses investissements initiaux seront plus importants, puisqu’il injectera entre 1 et 15 M€ dans les sociétés qui rejoindront son portefeuille. Il vise à « accompagner les entrepreneurs dont les projets, combinant souvent une approche technologique avec une excellente gestion des opérations, répondent aux opportunités et aux défis qu’offre le continent dans tous les secteurs d’activité ». Dans cette optique, l’équipe de six membres basés à Dakar, Nairobi et Dubaï s’étendra à de nouveaux pays, et sera renforcée par trois membres dédiés au continent africain au sein de la plateforme mondiale du fonds : Romane Assou, Léa Gnaly et Alhou Maiga.
Se présentant comme « le plus grand fonds de capital-risque dédié aux startups technologiques en Afrique », Partech Africa revendique à ce jour dix-sept entreprises en portefeuille dans neuf pays africains, actives dans vingt-sept pays du continent, et répondant aux besoins de plus de vingt millions d’utilisateurs, dans des domaines aussi diversifiés que le secteur financier, celui de la santé, de la logistique, ou encore de l’éducation. Tidjane Dème, General Partner de Partech Africa, a déclaré : « Quand nous avons lancé ce programme [en 2018], moins de 400 M$ étaient investis annuellement en equity sur le continent. Aujourd'hui, les entreprises technologiques africaines lèvent 6 milliards de dollars par an, ce qui valide notre engagement initial, et ce, au-delà de toute attente. Pourtant, nous savons qu'il y a encore beaucoup de champions à construire en Afrique et nous sommes prêts à les soutenir. »
Nouvelle licorne africaine : MNT-Halan
Grâce à une levée record de 367 M€ (400 M$), MNT-Halan, premier prêteur égyptien aux personnes non bancarisées, se propulse au rang de licorne. Deuxième jeune pousse du pays à atteindre cette consécration après la plateforme de paiements en ligne Fawry, la fintech de microfinancements, paiements électroniques et e-commerce a levé 240 M€ (260 M$) de financement par actions (equity) et 129 M€ (140 M$) de financement par emprunt, grâce à la titrisation d’emprunts obligataires émis durant l'année écoulée. Le fonds aboudabien Chimera Investments a apporté à lui seul environ 184 M€ (200 M$) pour acquérir 20 % du capital. La pépite lancée en 2018 par Mounir Nakhla et Ahmed Mohsen avait obtenu 101 M€ (120 M$) en septembre 2021 auprès de plusieurs fonds de capital-investissement, dont Apis Growth Fund II, Development Partners International (DPI) et Lorax Capital Partners, et de VC tels que Middle East Venture Partners, Endeavor Catalyst et DisruptTech.
Sand to Green veut verdir le désert marocain
La start-up franco-marocaine d’agroforesterie et de dessalement d’eau de mer Sand to Green, co-fondée et dirigée depuis 2021 par le français Benjamin Rombaut, réunit environ 780 K€ en equity lors d'un tour d'amorçage auprès du norvégien Katapult et du fonds pre-seed kényan Catalyst Fund - spécialisé dans le financement des pionniers de l’adaptation au changement climatique en Afrique - ainsi que de plusieurs business angels. Objectif : déployer son modèle de plantation en milieu aride au Maroc, à l’issue de trois ans de recherche et développement, et à plus long terme, à l’échelle du continent. « Pour cela, nous devons approfondir le travail d’acculturation à cette cause qui présente de nombreux avantages : cultiver dans le désert capte du carbone, refertilise les sols, crée des habitats de biodiversité, lutte contre la déforestation, stabilise les communautés locales, tout en étant une des seules options écologiques à grande échelle pour relever les immenses défis alimentaires qui s’annoncent », a expliqué le CEO co-fondateur.
Orange Ventures rempile chez Chari
Le champion marocain des centrales d’achat Chari réunit environ 930 K€ (1 M$) à l’occasion d’un tour de table dirigé par Orange Ventures, branche d’investissement en capital-risque d’Orange. Fondée en 2020 par Ismael Belkhayat et Sophia Alj, la plateforme marocaine de commerce électronique B2B avait remporté en 2021 le Middle East Africa Seed Challenge organisé par Orange Ventures, et avait bénéficié concomitamment d’un investissement du fonds corporate lors de sa levée d’amorçage de plus de 4 M€ (5 M$) qui l’avait valorisée autour de 60 M€ (70 M$), puis d’un bridge round l’an dernier qui avait avait porté sa valorisation à 102 M€ (100 M$ - relire ci-dessous). Suite à ce nouvel investissement, Grégoire de Padirac, partner d’Orange Ventures Moyen-Orient et Afrique rejoindra le conseil de surveillance de la cible. Les autres fonds au capital de la start-up sont Endeavor, Pincus Capital Management, Reflect Ventures et des family offices. (Pour plus de détails, lire l'article CFNEWS ci-dessous.)
Et aussi...
- Les gestionnaire de fonds mezzanine sud-africain Vantage Capital clôt à 349 M€ (377 M$) son quatrième véhicule axé sur le financement de PME de taille moyenne en Afrique. Y ont participé les institutions de financement du développement de Norvège, Allemagne, Suède, Grande-Bretagne, ainsi que des fonds de pension, assureurs et autres investisseurs européens et américains. Son portefeuille comprend déjà deux financements : celui d’un projet résidentiel au profit de l’entreprise Seaton Estates en Afrique du Sud, et celui d'un portefeuille d'immeubles de bureaux au Caire acquis par la firme égyptienne de capital-investissement Compass Capital. Depuis son premier fonds mezzanine en 2006, Vantage Capital a réalisé trente-trois investissements en dette mezzanine à travers quatre véhicules dans onze pays africains.
- Le fonds de capital-investissement mauricien Adenia Partners a réalisé le premier closing de son cinquième véhicule à 276 M€ (300 M$) - soit 75 % de la taille finale visée - ce qui représente trente fois la valeur de son tout premier véhicule constitué en 2003. Le financement a été fourni par cinq souscripteurs historiques du fonds (SFI, Norfund, Proparco, DEG, FMO) ainsi que par deux nouveaux (US-DFC et Findev Canada). Adenia Capital V vise une dizaine ou une douzaine de lignes, avec des tickets compris entre 26 et 46 M€ (30 $ et 50 M$).