Prise de contrôle d'une start-up franco-camerounaise pour EDF
EDF dispose d’une nouvelle filiale spécialisée dans la fourniture de kits solaires à bas prix au Cameroun. L’entreprise publique française de production et de fourniture d'électricité vient en effet d’acquérir une participation majoritaire dans le capital de la start-up franco-camerounaise upoWa, fondée en 2014 par Kilien de Renty et Caroline Frontigny afin de rendre l’énergie solaire accessible aux foyers ruraux hors-réseau du pays, grâce à un système de paiement « pay-as-you-go » permettant de fournir des solutions de qualité à un coût très abordable. Ni le montant ni le pourcentage n’ont été divulgués, mais selon La Tribune, EDF aurait acquis les quatre cinquième de l’entreprise actuellement dirigée par Loic Descamps. En 2020, cette dernière avait mobilisé des fonds auprès de la plateforme de performance pour les énergies renouvelables REPP (Renewable Energy Performance Platform), gérée par le londonien Camco Clean Energy, en collaboration avec le bureau français de Colam Impact (une société d’investissement à impact sociétal) et le gouvernement britannique mais aussi via la plateforme de crowdfunding française Lita.co, tandis que certains investisseurs, dont l'américain Persistent, les français Inco et Gaia Impact, avaient converti les prêts préexistants en actions.
Présent au Cameroun depuis un demi-siècle, le groupe tricolore se renforce ainsi dans ce pays d’Afrique centrale, où il était déjà actif dans le développement des solutions bas carbone à travers les projets hydrauliques de Nachtigal (420 MW) et de Kikot (500 MW). Sa prise de contrôle permettra à la cible d’accélérer le déploiement de ses kits, de diversifier ses offres - notamment des solutions centrées sur la conservation par le froid, la cuisson décarbonée et l’accès à Internet par wifi en zone rurale - de soutenir son expansion et sa pérennité dans l'optique d’apporter d'ici cinq ans de l’énergie off-grid à plus d’un million de personnes au Cameroun. Si le taux d’accès à l’électricité des habitants est globalement évalué autour de 71 %, ce chiffre cache d’importantes disparités entre le milieu urbain et le milieu rural, où vivent encore 65 % des Camerounais, et où il n’est que de 40 % environ (selon les données du ministère de l’Énergie).
Repositionnement stratégique pour GreenYellow
Dans le cadre d'un processus de recentrage de ses activités sur les territoires où son impact pour la transition énergétique est maximal - à savoir l'Europe, l'océan Indien dont Mayotte et La Réunion, et l'Afrique du Sud - le producteur tricolore d'EnR GreenYellow cède l'ensemble de ses actifs à Madagascar (51 MW de capacité installée) et au Burkina Faso (30 MW) à son partenaire historique stratégique, l'énergéticien malgache Axian. Implanté sur l'île rouge dès 2016 avec le le développement de la centrale solaire d'Ambatolampy, le portefeuille de 51 MW qu'il y opérait comprenait ladite centrale de 40 MW, une unité de stockage de 5 MWh qui lui est raccordée ainsi que 6 MW d'installations photovoltaïques et de génération thermique. Au Burkina Faso, il se déleste de 30 MW d'actifs solaires brownfield, opérationnels depuis 2018. GreenYellow revendique au total à ce jour 1,3 GW de capacité installée ou en développement, ainsi qu'un pipeline de 4,3 GW de projets à date à l'échelle globale. (Pour plus de détails, lire l'article GreenYellow arbitre ses participations africaines sur CFNEWS INFRA.)
Et aussi...
- Mirova, la filiale « finance durable » de Natixis (29,7 Md€), a récemment bouclé – après moins d’un an de collecte - le deuxième closing de son fonds dédié au financement du solaire décentralisé sur les marchés émergents, Mirova Gigaton, à 260 M€ (282 M$). Visant une enveloppe finale de 462 M€ (500 M$), le véhicule déjà sponsorisé par l’américain International Development Finance Corporation, la Swedish International Development Cooperation Agency et la Swedish Development Finance Institution a su séduire également la Banque Européenne d’Investissement (BEI) et la Plateforme du financement climatique Luxembourg-BEI (PFCL) qui ont respectivement apporté 69 M€ (75 M$) et 4,6 M€ (M$).
- Soutenu depuis juin 2023 par le fonds d’impact tricolore STOA et le mauricien IBL Energy, le fournisseur solaire commercial et industriel (C&I) kényan Equator Energy accueille à son capital en minoritaire le fonds Evolution III de la société de gestion sud-africaine à impact Inspired Evolution. Axé sur le continent, ce gestionnaire se spécialise dans les infrastructures énergétiques propres, l'accès à l'énergie et les investissements dans des solutions d’efficacité énergétique. Sa prise de participation minoritaire dans Equator Energy contribuera à aider ce dernier à concrétiser son objectif de développer, construire et exploiter 300 MW de projets solaires au cours des cinq prochaines années. Renommé en Afrique de l’Est, le développeur de projets verticalement intégrés dirigé par Sebastian Noethlichs a vocation à offrir aux entreprises et clients industriels du continent des solutions d'énergie solaire au meilleur rapport qualité/prix. (Pour plus de détails, lire l'article Equator Energy s'illumine avec un nouveau minoritaire sur CFNEWS INFRA.)
- Fin décembre, la société de gestion française dédiée aux infrastructures Meridiam a acquis l'intégralité de la filiale mauritanienne d'APM Terminals via sa joint-venture Terminal à Conteneurs de Nouakchott (TCM). Fondée en 2022, celle-ci est détenue à parts égales par son véhicule Meridiam Infrastructure Africa Fund I (MIAF I), au côté de l'institution financière de développement Africa Finance Corporation, dans le but d'exploiter le nouveau terminal à conteneurs de Nouakchott à travers une concession de trente ans. (Pour plus de détails, lire l'article Meridiam se stocke dans les terminaux à conteneurs mauritaniens sur CFNEWS INFRA.)