Soins rénaux : Africa50 et AfricInvest mènent le tour de table d'AHN
Plus de 18 M€ (20 M$) : tel est le montant récolté par Africa Healthcare Network (AHN), fournisseur kényan de services de dialyse de premier plan en Afrique, auprès des panafricains Africa50 et d'AfricInvest, ainsi que de la société nippone Ohara Pharmaceutical Co. Visant à accroître l’accès à des soins rénaux de haute qualité et abordables sur le continent, ce financement comprend à la fois des fonds propres (essentiellement apportés par Africa50, plateforme d’investissement mise en place par les gouvernements africains pour pallier le déficit d’infrastructure) et de la dette (en premier lieu fournie par le fonds de private equity basé à Tunis AfricInvest, via son véhicule Transform Health Fund – THF, dédié à la chaîne logistique de la santé, aux prestations de soins et aux solutions numériques). Cet investissement permettra à la société cible d’ouvrir de nouvelles cliniques notamment dans des régions mal desservies, d’accélérer le développement de ses capacités technologiques (en particulier en matière de dépistage et donc de prise en charge précoces des maladies rénales), d’investir davantage dans des programmes de formation pour ses plus de 500 employés, et de renforcer son impact socio-environnemental en adhérant aux normes éthiques et ESG les plus élevées, afin de « devenir un modèle en matière de soins de santé et un acteur de progrès au sein de ses communautés locales ».
Nikhil Pereira-Kamath, président exécutif et co-fondateur d'AHN, a affirmé : « Nous avons connu une croissance spectaculaire ces dernières années, passant de 17 centres à la fin de 2021 à près de 50 centres et plus de 500 employés fin 2023. Mettant l'accent sur des soins de haute qualité aux patients, nous nous réjouissons qu'Africa50 et AfricInvest soutiennent notre expansion rapide à travers le continent avec l'objectif ambitieux d'atteindre plus de 100 centres d'ici 2025, et de poursuivre notre croissance par la suite ». L’entreprise kényane a également bénéficié du soutien de CrossBoundary, un groupe de conseil basé à Nairobi et spécialisé dans la mobilisation de capitaux privés au profit des marchés mal desservis.
Télémédecine : CFAO souscrit à la levée de fonds de Waspito
Alors que près de la moitié des Africains (environ 672 millions de personnes) pâtissent d'un manque d'accès aux soins de santé essentiels, selon le dernier bilan de l'OMS, de plus en plus d'entrepreneurs font le pari de l'e-santé. Parmi les pépites de ce secteur en pleine expansion figure la start-up camerounaise de télémédecine Waspito, qui collecte 2,3 M€ (1,5 MdXAF) auprès du fonds DP World’s Innovation Venture Fund géré par le family office sud-africain Newtown Partners, du VC parisien Saviu Ventures (via son deuxième fonds évoqué ci-dessous) du singapourien AAIC Investment, du malgache Axian Ventures et du fonds corporate Health54 du distributeur français CFAO. Aujourd’hui présente au Cameroun et en Côte d’Ivoire - où elle revendique déjà 650 000 utilisateurs - la jeune pousse fondée en 2020 par Jean Lobé Lobé entend étendre sa solution d’e-santé au Sénégal et au Gabon ; in fine, elle ambitionne de permettre à un maximum d’Africains d’accéder à des consultations vidéo instantanées avec des médecins depuis leurs smartphones. Proposant également des services de laboratoire mobile, avec un technicien de laboratoire se rendant au domicile des utilisateurs pour collecter des échantillons, Waspito a levé au total 4,9 M€ (3,2 MdXAF) en un an.
Premier closing pour Saviu II
Lancé en 2018 par Benoit Delestre (actuel co managing partner aux côtés de Samuel Touboul et de Cynthia Mandjek) et Arthur Thuet, Saviu Ventures, un VC incorporé à Maurice essentiellement dédié aux start-ups d’Afrique francophone, et dont les équipes d'investissement sont basées à Paris, Abidjan et Dakar, a bouclé la semaine dernière le premier closing à 12 M€ de son deuxième véhicule, Saviu II, grâce à plusieurs investisseurs privés, notamment des family offices français et kényans réputés et des High Net Worth Individuals (HNWI). Taille cible visée : entre 30 et 50 M€, pour quinze à vingt lignes. Son précédent fonds, doté de 10 M€ et à présent en cours de désinvestissement, a investi dans douze start-ups, dont 82 % en Afrique francophone, parmi lesquelles la plateforme de e-commerce Anka (ex Afrikrea), la néobanque B2B Julaya ou encore la start-up logistique sénégalaise Paps. Bien qu'agnostique en termes de secteurs en ligne de mire, son successeur se focalisera avant tout sur les fintech, les health-tech et les climate-tech, et autres pépites technologiques, avec des tickets compris entre 500 K€ et 3 M€ en amorçage et en série A. Parmi les sept start-ups déjà en portefeuille figurent la health-tech camerounaise Waspito, le fournisseur de logiciels Saas d’origine sénégalaise Rubyx, ou encore le fournisseur kényan de solutions RH et de paie Workpay. Concomitamment à ce premier closing de Saviu II, Saviu Ventures a obtenu sa licence institutionnelle du Mauritius Financial Markets Authority (FSC).
Bpifrance demeure fidèle à Mediterrania Capital Partners
Renouvelant son soutien aux fonds panafricains de la firme maltaise de private equity Mediterrania Capital Partners, initié dix ans plus tôt avec MC II puis MC III (qui avait réuni 183,5 M€ en 2018), Bpifrance vient de souscrire au véhicule Mediterrania Capital IV (MC IV) par l’intermédiaire de son fonds de fonds Averroès dédié à l’Afrique. Depuis le lancement de ce dernier en 2003, la banque publique française a engagé plus de 205 M€ dans plus de trente fonds de capital-investissement et de capital-risque sur le continent, et revendique plus de 160 sociétés en portefeuille dans une quarantaine de pays.
En mars dernier, Proparco avait également injecté 20 M€ dans MC IV, qui vise à investir jusqu’à 350 M€ dans des entreprises africaines afin de les accompagner dans l’atteinte de leur plein potentiel opérationnel et de croissance. Autres souscripteurs ayant précédé Bpifrance : la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD), la Société Financière Internationale (SFI ou IFC) et la Banque Européenne d'Investissement (BEI), respectivement à hauteur de 30, 25 et 15 M€. Ce dernier millésime a vocation à prendre des participations majoritaires ou minoritaires significatives, avec des tickets compris entre 20 et 50 M€, dans des entreprises de taille moyenne d'Afrique du Nord et d'Afrique de l'Ouest francophone, opérant dans des secteurs clés pour le développement du continent tels que la santé, l'éducation, les services financiers, les produits de grande consommation, l'industrie et les services. Il a déjà réalisé deux investissements au Maroc : au sein du premier laboratoire pharmaceutique du pays, Laprophan, et de la fintech Cash Plus.
Mediterrania Capital Partners se spécialise dans l'accompagnement en growth et les investissements à impact au profit des PME et entreprises mid-cap en Afrique. Au cours de la décennie écoulée, la société de gestion aux 740 M€ d'actifs a soutenu au total 17 sociétés africaines - en majorité marocaines - réalisant un chiffre d’affaires annuel agrégé de 1,5 Md€ et employant plus de 22 000 salariés.