Mis à jour le 24/10/2023 - Douche chaude-douche froide. En s’introduisant sur le Nasdaq la semaine passée, Abivax a pu lever quelque 235,8 M$ (223,3 M€)... avant de voir son cours dévisser de plus de 28 % dans la foulée. Pour autant, Marc de Garidel, son dirigeant depuis avril dernier, veut rester positif. « Sur le fond, Abivax a plutôt de bonnes nouvelles, » souligne le CEO. A commencer par le fait que la société dispose désormais des moyens suffisants pour mener à bien les études cliniques de phase 3 sur son produit phare, l’obefazimod, dans le traitement de la rectocolite hémorragique.
Seule biotech française à entrer sur le Nasdaq en 2023
« Abivax est la neuvième biotech à s’introduire sur le Nasdaq cette année et la seule française », précise encore le dirigeant. La société a procédé par le biais d’une augmentation de capital de 20 325 500 nouvelles actions ordinaires composée à plus de 90 % d’American Depositary Shares (ADS) et pour le solde d’actions ordinaires dans le cadre d’un placement privé européen. Au vu de l’anxiété et de la nervosité du marché, le prix a été fixé dans la fourchette basse qui avait été retenue, à 11,6 $ par ADS ( soit 10,98 €). « Globalement on peut dire qu’une soixantaine de fonds ont investi (parmi lesquels 30 ont contribué à 78 % de la levée), mais pour des montants qui sont moins importants que ce que j’ai pu observer lors d’opérations boursières précédentes : la taille des participations a diminué ! En outre, on a pu voir certains fonds européens acheter des ADS, préférant être exposés en dollars plutôt qu’en euros. »
Porter l'obefazimod jusqu'au marché (américain)
Même si Abivax lève moins qu’elle aurait pu l’espérer (250 M€), elle figure parmi les biotech françaises ayant collecté le plus d’argent sur le Nasdaq. Surtout, elle franchit ainsi une étape décisive dans le vaste plan de financement qui lui a permis de collecter au total, depuis le début de l’année, quelque 500 M€. Et peut, selon qu’elle lève la dette qu’elle a contractée auprès de Kreos/ Clairet et Heights en partie ou intégralement, financer ses travaux jusqu’à fin 2025, voire jusqu’au deuxième trimestre 2026, sans recours supplémentaire au marché. Les essais cliniques de phase III seront lancés sur dans le monde en deux phases d'abord d’induction (étude des effets du médicament sur l’homme) pendant huit semaines, puis de maintenance (poursuite du traitement pendant un an) avec des points d’étapes aux premiers trimestres 2025 et 2026. En parallèle, la société veut démarrer les essais cliniques de phase II avec ce même produit, mais dans le traitement de la maladie de Crohn. « Si Abivax veut devenir un leader dans le traitement des maladies inflammatoires de l’intestin, poursuit Marc de Garidel, nous devons essayer à terme de traiter les deux maladies qui représentent un marché de 23 Md$. » 70 % de ce marché étant américain, la société va lancer son médicament outre-Atlantique pour commencer et envisage de s’adosser à un partenaire pharmaceutique pour aborder les autres marchés, dont l'Europe.