Recherche

L'actualité & Data du capital-investissement : transactions, LBO, M&A, Venture, Corporate Finance et Private Equity - Leader en France

22/11/2024
Nominations
DLA Piper renoue avec le restructuring
22/11/2024
Capital développement
JokeNation mise en scène par un fonds régional
22/11/2024
M&A Corporate
Nouveau toit pour MG Habitat
22/11/2024
LBO
Septeo triple sa valorisation en quatre ans
22/11/2024
M&A Corporate
Gimli traité par un spécialiste de la télésurveillance
22/11/2024
LBO
MG2MIX prend une dose de sponsorless
22/11/2024
M&A Corporate
Exosens visualise une acquisition
22/11/2024
International
Evernex renforce son maintien au Royaume-Uni
22/11/2024
Build-up
Syclef aspire de nouvelles compétences
22/11/2024
Marché Général
Eres capitalise sur un fonds semi-liquide
22/11/2024
Nominations
Nouvelle gouvernance pour le Deal Advisory de KPMG
22/11/2024
Nominations
BDO promeut
22/11/2024
Build-up
GO ! Formations étend son empreinte géographique
22/11/2024
Nominations
Oderis se muscle en restructuring
22/11/2024
Capital innovation
Solteo installe ses premiers VCs
CANVIEW

M&A 2009 : 92 deals de plus de 100 M€


| 2465 mots

Année morose pour le M&A. Peu de tres gros deals au compteur 2009. Notre enquête et le tableau de tous les deals recensés par CFnews.

Les résultats étaient prévisibles : les transactions ont tourné au ralenti en 2009. CFnews a référencé cette année au total 1 552 deals, dont 704 assorti d'une valorisation. Parmi ces derniers, CFnews a comptabilisé 116 opérations de plus de 50 M€. Au delà de 100 M€, le compteur se restreint à 92 opérations dont 55 M&A et 7 LBO. Une année pauvre pour les opérations capitalistiques en France mais au niveau mondial ce n'est pas beaucoup mieux. Ainsi, le montant total des fusions-acquisitions dans le monde, selon Thomson Reuters, a atteint 1 968 Md$, le niveau le plus faible depuis cinq ans, représentant seulement 50 % du montant record de 2007. Les opérations à effet de levier se sont elles aussi raréfiées, en particulier pour les dossiers de taille importante, phénomène lié à la coupure des crédits, à la frilosité des investisseurs touchés de plein fouet par la crise impactant leurs participations. Si les valeurs moyennes ont relativement bien résisté, les opérations de taille significative, supérieures à 1 Md€ sont restées rares, 25 ont été recensées dans nos livres. La cession Areva T&D à Alstom et Schneider Electric pour 4,09 Md€, le plus gros deal signé en France en 2009, aura fait figure d'exception (lire plus bas).

Des M&A défensifs, entre 5 et 100 M€ ...

La brutalité de la récession a amené les entreprises à de plus en plus de prudence. Celles-ci se sont en effet employées à limiter les pertes et à comprimer les coûts, laissant de côté toute tentative de croissance externe. Une tendance amplifiée par les difficultés à trouver des financements auprès des banques, échaudées par la crise et la baisse des liquidités. Ainsi, les opérations de M&A supérieures à 100 M€ sont restées très limitées cette année, CFnews en ayant dénombré 55 au total, dont 22 à l'international. "2009 a été une année particulièrement difficile pour les opérations capitalistiques, résume Philippe Guérin (photo ci-dessous), directeur associé chez Hawkpoint, spécialisé sur le secteur des cap goods. Les deals qui ont abouti étaient plutôt des M&A défensifs, les cédants ayant la plupart du temps besoin de liquidités et les acquéreurs cherchant des moyens de rationaliser leurs marchés". "Nous avons principalement travaillé sur des opérations mid cap, entre 5 et 100 M€, ajoute Gilles Amsallem (photo ci-contre), associé chez Taylor Wessing. Certaines opérations n'ont même jamais vu le jour. On se souvient notamment de l'annulation de la cession de Prezioso par Indigo Capital alors que 21 Centrale avait signé une exclu ou de la division sécurité d' Arjowiggins pour laquelle 21 centrale et Chequers étaient aussi en exclu.

Les plus gros deals enregistrés à l'international

"Les deals, majoritairement conclus par des industriels, étaient très stratégiques et visaient à acquérir des technologies ou à gagner des parts de marché, d'où une activité particulièrement importante des opérations à l'international", commente Virginie Lazès, managing director chez Bryan Garnier. Les offensives les plus emblématiques ont impliqué notamment Vivendi dans l'acquisition de l'opérateur brésilien de télécoms GVT pour 2 Md€, ou encore le rachat par EDF de la participation de Centrica dans le belge SPE, valorisé 1,3 Md€ (voir article ci-dessous). "Les fonds ont été moins actifs cette année, les opérations de fusions-acquisitions ont été majoritairement réalisées par des industriels qui souhaitaient gagner des parts de marchés. Les acteurs français ont profité d'un euro fort pour gagner des parts de marché à l'étranger", résume Gilles Amsallem. Les français ont été particulièrement actifs dans la reprise de sociétés américaines, comme en témoigne l'acquisition de Emcon Technologies, valorisé moins de 300 M€, par l'équipementier automobile Faurecia. On retiendra également Essilor avec la reprise de l'américain FGX International payé 565 M$ (soit 393 M€) ou encore Publicis dans sa conquête de Razorfish pour 530 M$. Du côté des opérations franco-française, les transactions significatives se comptent sur les doigts de la main. On se souviendra cependant d'une cession exceptionnelle, celle d' Areva Transmission & Distribution - qui avait attiré plusieurs industriels et fonds d’investissement comme Axa PE ou CVC Partners - à Alstom et Schneider Electric pour 4,09 Md€ à l'issue d'une longue bataille face à General Electric et Toshiba. "Les grosses opérations de ce type n'ont été possibles que grâce à la trésorerie dont disposait les sociétés", souligne Fabrice de la Morandière, associé chez Linklaters, conseil juridique des acquéreurs sur ce méga deal. Vivendi, le géant français de la communication se sera séparé de ses 20 % dans l’américain NBC Universal contre 5,8 Md$ auprès de GE.

La santé dynamique, Sanofi-Aventis en forme olympique

L'un des rares secteur qui est resté fort dynamique est celui de la santé. Là carton plein. Au total, 132 opérations - toutes tailles confondues - ont été enregistrées par CFnews en 2009, dont 43 opérations en M&A, 39 en venture, 17 LBO, 10 en capital développement et 15 en Bourse (lire étude ci-dessous). "Le vieillissement de la population et l'avènement des génériques obligent les grands groupes pharmaceutiques à se repositionner sur les secteurs porteurs et à trouver des relais de croissance", explique Virginie Lazès (photo ci-contre), managing director chez Bryan Garnier, qui est notamment intervenu sur la cession par Mérieux Alliance de 79 % du capital de l'indien Shantha Biotechnics, valorisé 550 M€, à Sanofi-Aventis. Mais le groupe qui aura sans doute le plus marqué les esprits est sans conteste Sanofi-Aventis. La big pharma française, qui devrait lancer OPA début janvier sur le spécialiste américain des OTC, Chattem, valorisé 1,9 Md$ (soit 1,3 Md€), aura bouclé 31 acquisitions et partenariats pour 8 Md€ depuis le début de l'année, dont 4 "gros coups". Le groupe dirigé par Chris Viehabacher a notamment acquis 94 % du laboratoire tchèque Zentiva spécialisé dans les génériques en le valorisant la coquette somme de 1,52 Md€, et aura déboursé 500 M$, soit 382 M€, pour l'acquisition de la biotech américaine BiPar Sciences spécialisée en oncologie. Il aura également finalisé le rachat de la participation de 50 % de Merck dans leur filiale commune spécialisée dans la santé animale, Merial, pour 4 Md$ en numéraire. Le numéro 1 français de la pharma a en outre signé un chèque de 370 M€ pour la reprise de son compatriote Fovea, spécialiste oculaire détenu par Sofinnova Partners , qui aura signé 3 cessions records cette année avec celles de CoreValve, fabricant des valves cardiaques auprès de Medtronic pour plus de 700 M$, et celle de Novexel, spécialiste français des anti-infectieux pour 505 M$.La consolidation du secteur pharmaceutique a également été très présente au niveau international. Le géant américain Abbott a mis 5,2 Md€ sur la table pour mettre la main sur la division pharma - générant 2,7 Md€ de chiffre d'affaires - du groupe belge Solvay. Le suisse Roche s'était également octroyé les 44,1 % qu’il ne détient pas encore dans Genentech, sa filiale américaine de biotechnologies, pour un montant total de 46,8 Md$ (36,7 M€), soit plus de 4 fois les revenus de la cible.

D'autres secteurs tirent leur épingle du jeu

D'autres secteurs comme les services financiers, les médias & télécoms et l'agro-alimentaire ont tiré leur épingle du jeu. Coté banques, le rachat par BNP Paribas de 75 % du capital du belge Fortis pour 8,3 Md€, aura marqué les esprits. La banque française avait également repris la participation de 50 % d'Intesa Sanpaolo pour 850 M€ dans leur filiale commune de crédit à la consommation, Findomestic. Les entités de gestion d’actifs du Crédit Agricole et de la Société Générale ont par ailleurs validé leur rapprochement, créant une structure, valorisée autour de 5 à 6 Md€. L’assureur coté français Axa s'est octroyé l’intégralité du capital de ses filiales hongroises, tchèques et polonaises, en acquittant à la Berd 147 M€. Les médias & télécoms n'ont pas été en reste, comme en témoigne la fusion des filiales suisses de France Télécom et de l'opérateur danois TDC. Le groupe français, emmené par Didier Lombard, qui avait déjà fait fusionner sa filiale britannique avec celle de Deutsche Telekom quelques mois auparavant, aura déboursé la coquette somme de 1,5 Md€ pour devenir l' actionnaire à 75 % de la nouvelle entité helvétique. Dans l'agro-alimentaire, les coopératives étaient sur le devant de la scène, à l'instar de Coopagri, Even et Terrena qui ont annoncé leur fusion en début d’année, ou encore le groupe laitier Entremont Alliance, dont Albert Frère est actionnaire, qui négocie une allaince avec son concurrent Sodiaal. On se rappelle également de la saga des coopératives agricoles champenoises : quelques semaines après avoir repris 100 % de l'amidonnerie-glucoserie Chamtor et 51 % d' ARD (Agro Industrie Recherches et Développements), Siclaé avait récolt é 107 M€ auprès de ses actionnaires, Champagne Céréales, Nouricia, EMC2, Société Coopérative Agricole de la Champagne et Société Coopérative Agricole de Sézanne. Enfin, dans le secteur immobilier, Icade se sera distingué avec une cession record de 30 000 logements à la SNI pour 2,25 Md€.

Les gros LBO à la peine

Selon les données compilées par CFnews, seuls 7 LBO ont dépassé les 100 M€ de valorisation. Le plus gros LBO cette année a été réalisé par Apax Londres qui a repris deux tiers du spécialiste anglais des essais cliniques, Marken, valorisé 1,1 Md€. Il s'agissait du troisième LBO du groupe, le management emmené par Bruce Craig, ayant repris la majorité du capital lors d’un MBO en 2007 lors duquel ICG était entré à hauteur de 40 % via un financement en fonds propres et en mezzanine à la suite de la sortie de 3i. Astorg s'est invité au tiers du capital du courteir en assurances Gras Savoye, pour une valorisation de près de 500 M€, dont une une dette de 165 M€ rassemblée auprès de neuf banques : Calyon, BNP, SG, CIC, Natixis, Palatine, HSBC, IKB et Crédit du Nord. Plus tot dans l'année Leyton & Associés , conseil en optimisation des coûts générant 41 M€ de chiffre d'affaires, a été vendu à Pragma Capital par iXEN Partners et Capzanine pour 130 M€. ' Moret Industries,OBO minoritaire d' Unigrains et Céréa Mezzanine a été valorisé près de 100 M€. Enfin, quelques opérations légèrement inférieures à 100 M€ ont eu lieu, à l'instar du MBO organisé par les managers d' Oberthur accompagnés du fonds TCR Capital. Le fabricant d'agendas et de produits scolaires sous licences, valorisé 80 M€, a été financé par 40 M€ de cash et une dette de 28 M€ levée auprès de quatre banques : CIC, LCL, BNP Paribas et SG. On notera également la reprise de Compain par Barclays PE auprès de LBO France pour 98 M€ obtenue grâce au financement de la part de son mezzaneur historique, Mezzanis, et de trois banques, SG, BNP et LCL. Fin mars, Yoplait a également pris le contrôle intégral de Yoplait Dairy Crest en rachetant à son partenaire les 49 % du capital pour près de 69 M€, financés en grande partie en fonds propres et complétés par un prêt corporate apporté par SG et Natixis.

Des équipes chamboulées dans le private equity

2009 aura également provoqué de gros chamboulements dans le monde du private equity, à l'instar de PAI, AGF PE, CDC CI, European Capital, 3i, SGCE, ou encore NPE (lire ci-dessous). Les équipes de gestion se sont plutôt concentrées sur leur portefeuille et les opérations de build-up. Depuis la rentrée, le pôle non-coté de Natixis, NPE, est en cours de sortie. Allianz, qui a repris le contrôle des AGF, a cédé AGF en toute fin d 'année à l'Idi. .

Les IPO et la bourse

Il y a eu très peu d'IPO, à l'exception de quelques sociétés chinoises qui sont entrées sur Alternext . Les groupes ont levé pas mal d'argent en bourse cette année pour des acquisition notamment. Medica, groupe spécialisé dans la dépendance détenu par le fonds BC Partners, devrait se distinguer en ce début d'année avec son IPO très attendue, le valorisant entre 1,3 et 1,5 Md€ et une levée autour de 260 M€. La biopharma belge, sponsorisée par plusieurs VCs dont le français Sofinnova Partners, vient de réussir son IPO à Bruxelles en levant 85 M€.

Prévisions mitigées pour le millésime 2010

Fabrice De La Morandière, Linklaters

Fabrice De La Morandière, Linklaters

"Nous entrevoyons une légère progression pour 2010, car depuis trois mois nous assistons à une augmentation du nombre de pitchs pour des cessions qui devraient intervenir l'année prochaine, constate Virginie Lazès. En 2010, les vendeurs devraient être plus nombreux et la dette plus facile à lever, les banques ayant affiché des résultats encourageants en fin d'année". "Certaines grosses opérations en cours sont un signe indéniable de reprise, à l'instar de l'OPA de Kraft Food sur Cadbury qui devrait se solder avant février", témoigne Fabrice de la Morandière (photo ci-contre). Mais il reste encore peu de visibilité sur 2010 et les valorisations restent élevées". Et Pascal Chadenet, associé chez Salans de conclure : "2009 a été une année charnière marquée par l'attentisme et l'immobilisme des acteurs du corporate finance. En revanche, l'année à venir s'annonce meilleure : nous travaillons sur beaucoup de dossier de venture capital en cette fin d'année, et avons déjà 4 ou 5 dossiers d'acquisitions industrielles entre 10 et 50 M€."

Lire aussi:

Bilan M&A santé 2009 : un secteur immunisé (21/12/09)

Sanofi Aventis se positionne sur les OTC aux Etats Unis (22/12/09)

Essilor voit grand (17/12/09)

Vivendi vend ses parts dans NBC Universal (04/12/09)

Le private equity en plein remue-ménage (05/12/09)

Alstom et Schneider choisis pour Areva T&D (01/12/09)

Gras Savoye réussit à monter son LBO (19/11/09)

Faurecia agrège Emcon Technologies (02/11/09)

MBO Oberthur millésime TCR Capital (28/10/09)

Solvay cède son pôle pharma à Abbott (29/09/09)

Vivendi convoite le brésilien GVT (11/09/09)

Sanofi Aventis concrétise le rachat de Merial (18/09/09)

Sanofi-Aventis rachète Fovea (30/09/09)

Publicis capte Razorfish pour 530 M$ (10/08/09)

Sanofi se renforce dans les vaccins en Inde (27/07/09)

Sanofi s'empare de l'américain BiPar Sciences (15/04/09)

Yoplait prend le contrôle de sa filiale britannique (30/03/09)

Roche rachètera finalement Genentech pour 46,8 Md€ (12/03/09)

BNP Paribas achètera 75 % de Fortis pour 10,4 Md€ (09/03/09)

CTR-Leyton organise un second LBO (18/02/09)

LBO Compin cédé à Barclays PE (06/02/09)

Voir le tableau des deals au format PDF

CFNEWS propose désormais une API REST. Accédez à l'ensemble de nos articles et nos données depuis votre CRM. Pour plus d'informations, contactez abo@cfnews.net et/ou visitez API.CFNEWS.NET