Le tsunami bancaire signe l'arrêt de jeu des opérations de LBO mid et large cap. Totalement dépendant des financements bancaires, plus aucun LBO d'une certaine taille ne peut aujourd'hui se concevoir sauf si, par miracle, une kyrielle de banques se mettaient d'accord...Une mission hautement improbable dans les prochaines semaines. Les Buffalo Grill ou Converteam l'ont échappé belle.. et le dernier en date sera Socotec avec CDC CI qui a obtenu l'accord du CE et du pool bancaire composé de BNP, SG, Natixis et CA. Closing fin du mois. Et après..
C'est là ou le bât blesse. Plus personne ne peut plus se voiler la face. Les guichets sont fermés. La pompe à financement s'est asséchée d'un coup - même si certaines banques sont encore solvables et détiennent plus de dépôts que de crédits... Les quelques dossiers en vente sont tout simplement retirés, même les bons, à l'instar de Spotless, chez Axa PE, par exemple.
Mais il n'y pas qu'à l'achat que le choc est brutal. L'effet domino de la crise, on le sait, impacte l'économie réelle et certaines sociétés, surtout celles dans la construction ou le retail, sont touchées de plein fouet. Mais de façon générale, les LBO signés en 2006-2007 avec de forts effets de levier rendent difficiles aujourd'hui le remboursement des prêts. Pour certaines sociétés, c'est déjà le simple remboursement des intérêts qui coince. La "situation complexe" s'installe, voire pire.. et autant dire que le write-off pour les fonds est consommé.
Après des années d'euphorie, le réveil est brutal mais cette mise à l'arrêt -on le souhaite pour tous- ne sera que temporaire, même si on parle de six mois voire de toute l'année 2009. Trouver des solutions pour aider les sociétés à passer ce moment inédit va devenir clé. Les actionnaires professionnels devront sans doute remettre du cash et trouver toutes les idées pour soutenir leurs poulains. Le LBO sans "default" est aujourd'hui un rêve oublié...