J-4 avant l'élection présidentielle, duel ce soir devant nos écrans.. que faire avec tous les ponts de mai?
Quelle époque
Les Pays Bas sont eux aussi dans la tourmente. La zone Euro affiche une dette de 82,7% de son PIB. Du jamais vu depuis sa création, avec une zone euro qui a en son sein des pays comme la Grèce et ses 165%, malgré l'annulation d'une partie de la dette, l'Italie et ses 120% et des pays comme l'Estonie dont la dette est de 6% du PIB. Espagne au bord du précipice. Tentations de révolte populaire contre les politiques d’austérité un peu partout. Et puis grand délire la semaine dernière sur le soi disant plan « Marshall » de 200M€ que concocterait la commission européenne. Ce plan serait financé par les différentes banques et fonds de secours européens qui s'endetteront sur les marchés… Croissance à tout prix, à crédit et dans la précipitation… Mais plan de croissance repris par les politiques en France, ce qui leur permet d’occulter dans le débat les réductions des dépenses publiques.
Vivement le second tour, que l’on revienne au réel. Soit la France s’accroche à l’Allemagne, soit elle dérape avec les pays du Sud, et ce sera alors difficile de maintenir la zone Euro. Que fait-on ? On part ? Mais où ? La Suisse ne veut même plus de Johnny Halliday.
Cadum :
Très belle sortie du fonds franco-anglais Milestone Capital de la marque d'hygiène grand public Cadum. C'est L'Oréal qui s'en empare pour quelque 200 M€, soit entre 10 et 12 fois l'Ebitda (lire aussi : Cadum tombe dans l'escarcelle d'un grand groupe). un prix qui reflète la très belle croissance et redéploiement d'une marque qui souffrait chez Colgate-Palmolive avant de rejoindre Qualium en 2003 puis Milestone en 2007 avec 16 M€ de chiffre d'affaires. Elle devrait bientôt dépasser les 60 M€ en 2012. L'Oreal signe, après Q-Med, une nouvelle belle acquisition. Qui a dit que les fonds ne servaient à rien qu'à licencier? Les deux dirigeants de Cadum, qui ne restent pas, mais aussi les collaborateurs, ne sauront dire le contraire.
Apple :
Apple a publié la semaine dernière des résultats stratosphériques. 11,6 Md$ de profits sur un seul trimestre, soit le double du trimestre précédent, grâce à des ventes d'iPhone, qui ont représenté plus de 35 millions en un trimestre. Le jour de la publication de ses résultats, le titre Apple a pris 40 $, soit 35 Md$ de capitalisation de plus en une journée. Attention Samsung arrive avec une part de marché encore plus grosse… et de vrais téléviseurs, celui d’Apple restant comme l’Arlésienne.
TPG :
Pour la seconde année consécutive TPG est en tête des plus gros fonds de Private Equity du Monde suivant le classement de PEI 500 ! Lequel TPG lance son sixième fonds asiatique ciblant 6 Md$.
Investindustrial :
Le fonds italien Investindustrial a réalisé un multiple de 3 fois sa mise en cédant le fabricant de motos Ducati (détenu depuis 2006) au groupe automobile allemand Audi pour 860 M€.
Banksters :
Le président de la banque britannique Barclays Marcus Agius a présenté vendredi dernier des "excuses" sur la rémunération très controversée du directeur général Bob Diamond qui devait recevoir 17,7M£ au titre de l’année 2011, malgré les performances en baisse de la banque, ce qui a suscité un tollé de la part d'actionnaires très influents comme l'Association des assureurs britanniques (ABI). Dans un mouvement de colère étonnant dans la City, 32 % d'entre eux ont refusé d'endosser le rapport sur les rémunérations qui leur était soumis. "Le conseil d'administration reconnaît que le niveau de rémunération doit être ajusté à la nouvelle réalité du secteur" et à l'évolution des performances, a déclaré M. Agius aux actionnaires, alors que le titre de Barclays a perdu plus du quart de sa valeur en un an. Ah…
Espagne :
L’Espagne est au bord du gouffre et on leur pique tout. Après l’Argentine qui a nationalisé sauvagement la société pétrolière espagnole Repsol c’est au tour de la Bolivie de mettre la main sur la société de gaz espagnole. Vive les pays émergents qui émergent !
Connect Ventures :
Le nouveau fonds de capital risque européen, Connect Ventures, dédié aux start-ups numériques, vient de boucler un premier closing à 16 M€, et devrait, à terme, réunir près de 43 M€. Basé à Londres, Connect Ventures a été fondé par deux principaux actionnaires : l’italien et serial entrepreneur Pietro Bezza et l’américain Bill Earner. Dédié aux startups en phase early stage, ce nouveau fonds s’adresse plus précisément aux entreprises positionnées sur les secteurs du e-commerce, du gaming, des médias en ligne, et de l’entertainment. Le fonds se tournera encore plus particulièrement vers les startups basées à Londres, Berlin, Stockholm et Tel Aviv. Les tickets moyens investis par ce nouveau fonds devraient être compris entre 250 000 € et 1,25M€.
Afflelou :
Lion Capital, en négociations exclusives, devrait racheter l’opticien qui se dit fou, Alain Afflelou pour 800 M€, soit quasi son chiffre d'affaires actuel (785 M€ via 1100 franchises). Depuis 2006, le capital est détenu à hauteur de 57,05 % par Bridgepoint, et à 20,14 % par Apax. Le solde (21,97 %) appartient à la holding familiale d'Alain Afflelou. Opération attendue par les acteurs du marché comme un test du marché des LBOs et de la capacité actuelle à monter de folles opérations à effet de levier. C'est le cas avec plus de la moitié du financement apportée par les banques. Quand on a un beau business....c'est en tout cas la plus grosse opération de sortie de l'année.
LBO :
« Le législateur aura à revenir sur le LBO, de façon à le réserver exclusivement aux salariés et aux cadres d’une entreprise, et pas à des financiers qui viennent prendre la substance d’une entreprise et la vendre après », a promis le candidat socialiste aux salariés de Still-Staxby la semaine dernière. Il est peu probable que ces propos de campagne se traduisent dans la réalité, même si des ajustements auront lieu. En revanche, et comme nous ne cessons de le marteler, cela témoigne toujours d’un vrai problème de communication de l’industrie du Capital Investissement en France. Cela dit on peut aussi faire semblant et porter des oeillères.
Etude qui ne sert pas à grand-chose :
Selon l’étude publiée par « Efinancial Careers », l’industrie de Venture Capital et du Private Equity à Londres a connue l’année dernière un des plus important taux de recrutement avec une augmentation de 36 % des offres d’emplois, alors que l’industrie financière dans son ensemble a connu une baisse de 11% de son volume de recrutement.
Nuages :
L’Etat français, via le Fonds national pour la société numérique, a officialisé son investissement de 75 M€ dans le projet de « cloud computing » porté par Orange et Thalès pour stocker les données informatiques stratégiques françaises. Le système d' "informatique en nuage" permet de gérer à travers le web des données informatiques stockées dans des serveurs distants. "Cette offre permettra à la France puis à l'Europe de se positionner sur un marché qui connaît une croissance à deux chiffres, aujourd'hui dominé par les grands acteurs américains", ont déclaré dans un communiqué Orange et Thales. Chouettes, les nuages.
Tonga :
Tonga, paradis tropical aux eaux bleues turquoises (Tonga est une constellation de 170 îles, éparpillées sur quelques 700 kilomètres carrés, au nord-est de la Nouvelle-Zélande et à 650 km à l'est de Fidji), est confronté à une chute de ses revenus internationaux, en raison de la crise financière mondiale. "Même si l'économie n'était pas très florissante au cours des dernières années, les ménages avaient encore assez d'argent pour s'acheter de la nourriture ou d'autres produits de base. Mais aujourd'hui, c'est vraiment la misère", estime Kalafi Moala, un éditeur tongien. Petite monarchie polynésienne de 106.000 habitants dont l'excentrique roi George Tupou V est décédé en mars, Tonga possède comme seul vrai potentiel de développement le tourisme. Cette activité piétine pour le moment autour de 90.000 visiteurs par an. Ce secteur a connu une série de mauvaises fortunes ces dernières années. En 2006, des émeutes raciales ont dévasté le centre-ville de la capitale Nuku'alofa et en 2009, un tsunami déclenché par un séisme a déferlé dans la région reculée de Niuatoputapu. Et quelques années auparavant, la compagnie aérienne nationale, Royal Tongan Airlines, avait fait faillite. Tonga table sur une croissance de 2 % en 2013/2014, grâce à la dynamisation des activités touristiques, notamment dans les îles éloignées, idéales pour la navigation de plaisance et aux plages de rêve. Le pari n'est pourtant pas gagné. Compte tenu de la pauvreté des infrastructures d'accueil, du manque de fonds pour la promotion, du mauvais entretien des sites historiques ou encore des problèmes dus à l'éloignement géographique.
Ainsi va la vie dans le non coté. Bonne semaine à tous,
Diogène
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