On est proche de décembre, les jours raccourcissent mais pas pour le non-côté.
Candidats :
A Londres et New York les chasseurs de têtes spécialisés sont assaillis par des candidats qui, anticipant qu’ils n’auront pas de bonus ou que leur fonds ne va pas performer, cherchent à changer de job. C’est une bonne raison, je suis d’accord. Ces types sont bons, ce n’est pas de leur faute si ils ont mal investi.
FCPI-FCPR :
Il y a la guerre des monnaies, il y a aussi l’inquiétude sur l’avenir des FCPI. Ces derniers argumentent auprès des souscripteurs le possible arrêt ou tout du moins de la réduction de l’avantage fiscal pour vendre leurs produits FCPI. Cela va-t-il fonctionner ?
D’un autre côté quand on voit par exemple qu’Axa Private Equity avec tout son réseau n’a pu que lever 9 M€ au titre de la collecte ISF 2010 (mais 28 M€ au total avec la collecte IR) et ce avec un réseau que l’on suppose efficace on ne peut que s’interroger (*). Que peut-on faire avec cette enveloppe ? Oui j’ai vu, ils sont cinq sur le site web, gérant par ailleurs 200 M€, donc leurs investissements doivent être malins et performants.
AXA Private Equity :
Qui justement a démarré la collecte de son cinquième fonds secondaire avec un objectif de levée de 3,5 Md€ à 4 Md€ et qui d’après certaines sources auraient déjà des engagements de 1,2 Md€. On voit bien où se trouve les vrais enjeux.
Performances :
Bekenstein, Partner de Bain Capital, déclare dans une interview que le private equity, malgré des performances décevantes, surperforme le rendement des actions. Une autre étude de Golding Capital Partners et d’HEC tend à nous démontrer la même chose. D’abord est-ce au niveau des investissements ou de celui des fonds ? (Oui, il y a le carried et les frais de gestion qui impactent la performance brute et… les sinistres). Et puis on voit mal ces gens nous dire le contraire.
La vraie comparaison serait, pour ce qui concerne les LBO, d’appliquer au portefeuille d’actions boursières que l’on étudie le même endettement que celui utilisé par les LBOs sous jacents (c'est à dire qu'on aurait acheté ces actions avec une part de dette et non pas exclusivement en fonds propres). Je me souviens d’une étude de la sorte réalisée par l’Université de Yale il y a quelques années qui justement arrivait à la conclusion inverse...
Ce qui est intuitivement vrai est que le Private Equity est décorrélé des marchés financiers. Enfin qu’importe puisque le capital investissement correspond à une stratégie d’Asset Allocation pour les investisseurs institutionnels et que ces études font plaisir aux gérants.
Energie :
Il faut de l’énergie au Private Equity et de la vision. Sortir des sentiers battus, imaginer de nouvelles cibles. A quand le 18ème LBO sur Picard Surgelés ?
Accor :
Tout les journaux vous racontent l’histoire du limogeage du président qui s’est fait éjecter après avoir scindé en deux le groupe sous la pression de Colony et Eurazeo (j’aimais mieux quand cela s’appelait Gaz et Eaux, cela avait un côté vieille France). Ils sont vraiment sans vergogne et sans pitié ces fonds. Toute cette aventure est quand même l’histoire d’un petit milieu (combien de légions d’honneur autour de la table ?) qui ont pensé faire un bon coup en mettant la main sur Accor et en voulant scinder les activités qui patinent un peu. Vont-ils par cela vraiment réussir à créer de la valeur chez Accor ? « Eurazeo est l’une des premières sociétés d’investissements côtée en Europe avec une stratégie orientée vers la création de valeur durable » dixit le site web…A suivre à la sortie…
Gouvernement :
Je n’y suis pas. J’ai attendu que l’on m’appelle tout dimanche. De toute façon il pleuvait, je n’avais rien d’autre à faire. Un peu déçu quand même. J'avais des idées. Je les ai donc gardées pour ma chronique hebdomadaire à CFnews, à laquelle je suis retourné avec bonheur ...
Ainsi va la vie dans le non côté. Bonne semaine
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(*) Précision apportée par Axa Private Equity :
"Cela s’explique par une politique de levée de fonds prudente qui soit en cohérence avec notre stratégie d’investissement dans des entreprises de croissance rentable. Nos derniers investissements Bravofly et Arismore illustrent cette expertise. Ces deux sociétés réalisent un chiffre d'affaires en croissance de plus de 40 % par an et avec une forte rentabilité."