On est à un mois de Noël et il fait encore si doux…Le Père Noël se prépare-t-il au changement climatique ?
Etats-Unis
Et maintenant ce sont les Etats-Unis qui ne parviennent pas à se mettre d’accord sur les coupes budgétaires pour réduire le déficit de 1200 M$ à 10 ans. C’était bien la peine de nous donner des leçons. L’Allemagne dit non à tout. La France chaque jour est menacée de perdre son triple A (en plus le Sénat vient de rejeter la taxe sur les sodas…), et l’Espagne a élu un nouveau chef de gouvernement dont le nom est imprononçable correctement par les français. Enfin hier l'agence de notation chinoise Dagong a annoncé qu'elle dégradait la note de la dette souveraine grecque de CCC à C, son avant-dernier niveau, jugeant que "la Grèce a complètement perdu sa solvabilité et doit se préparer à une restructuration massive de sa dette". Ils sont forts ces chinois !
LBO :
Le Sénat, à nouvelle majorité de gauche, a voté vendredi dernier un dispositif pour limiter les opérations de LBO les plus risquées, dans le cadre de l'examen du volet recettes du budget 2012.
"Quand la conjoncture se retourne, l'entreprise est surendettée, soit elle s'écroule, soit les gens qui ont racheté vendent par appartement, bref, ils se paient sur la bête" (OH ! ndlr) a déclaré, le sénateur PS, Richard Yung. Ce dernier par son amendement a donc souhaité limiter l'avantage fiscal lié à la déductibilité des intérêts d'emprunt des LBO quand "le rapport entre les capitaux propres et la dette financière est inférieur à 50%". "J'ai bien noté qu'il y a avait des abus", (Ah !) a expliqué la ministre du Budget, Valérie Pécresse, qui s'est cependant dit défavorable à cet amendement. Ouf ! Est-ce quelqu’un pourrait faire passer une petite note à ces politiques pour les aider à voir plus clair ?
LBO-TRI
Une étude du professeur Kaserer de la Technische Universität de Munich sur les TRI des LBO du mid-market a été présentée lors du forum EVCA Mid-markets à Budapest. Basée sur une analyse de 332 opérations de LBO réalisées en Europe par 18 fonds de private equity entre 1990 et 2011 cette étude démontre que l’impact premier sur les TRI des LBO dépend essentiellement du talent managérial et de la croissance organique dérivée des optimisations opérationnelles, et ce quelque soit le niveau de levier de l’endettement. Cette étude est formidable bien que dans la profession on s’en doutait un peu… Cela dit, j’imagine qu’entre deux LBO couronnés de succès, un avec 0 % d’endettement et l’autre avec 100 % d’endettement, le dernier aura un TRI supérieur au premier. Si vous avez le mail de ce bon professeur Kaserer, merci de me l’envoyer à diogene@cfnews.net
Pionnier du LBO:
Ted Forstmann un des pionniers du LBO, et fondateur de Forstmann Little & Co, décédé la semaine dernière à l’âge de 71 ans n’a cessé lors de ses dernières années de dénoncer les excès des LBO, dont il avait été lui-même un des premiers artisans. Ainsi il déclarait déjà en 1988 dans une interview au Wall Street Journal « Les règles prudentielles d’investissement ont été violées, encore et encore ». Et aussi “Trop souvent, l’acquéreur d’aujourd’hui est simplement un “investment banker” avec une mentalité d’agent, ou un fonds de LBO qui finance son acquisition en ne risquant qu’un petit montant d’equity sous une montagne de dette à haut rendement, au profit exclusif de leurs commissions personnelles”. En 1988…
Secondaire :
La banque danoise FIH Erhvervsbank envisage de céder ses positions dans la private equity (180 M€) sur le marché secondaire. Cela doit être la première fois qu’une banque nordique se retire ainsi totalement du private equity.
PAI :
A la suite de la cession de sa participation dans CHr. Hansen suite à son introduction en bourse, PAI retournait environ 3,25Md€ à ses investisseurs cette année. Pas mal !
Fonds de Fonds :
Les investisseurs institutionnels qui se battent contre les fees, mettraient les fonds de fonds sous pression car ils ne veulent plus être la victime de l’empilage des fees sur les fees, et préféreraient en ce cas investir en direct. La fin du modèle pour les fonds de fonds ? D’autant plus que maintenant tout le monde peut identifier les fonds performants et, dans cette période chahutée, y avoir accès directement avec les plus grands égards de la part des managers.
Super Return :
Article édifiant publié par Reuters le 18 novembre (reprit partout sur la Toile) dans lequel l’auteur qualifie l’état qui prévalait lors du Super Return à Paris la semaine passée de « maniaco-dépressif en mal de stabilité ». Un peu exagéré non ?
Russie :
Selon une étude réalisée par l’institut Comscore, 50,8 millions de Russes ont utilisé Internet, contre 50,14 millions en Allemagne et 42,35 millions en France. Le site russe le plus visité est Vkontakte (équivalent de Facebook). Et avec 143 millions d’habitants cela ne devrait pas s’arrêter.
UK :
Selon une étude manifestement poussée d’ « Invester Fund Finance », le Royaume-Uni serait en tête des pays les plus compétitifs pour les firmes de private equity, suivi dans l’ordre (à bien lire…) par les Etats-Unis, la Suisse, Le Luxembourg, les îles Anglo-Normandes et l’île de Man, la Scandinavie, la Hollande, la France et l’Allemagne. Dans cette même étude, Invester Fund Finance nous dévoile que 95 % des professionnels interrogés pensent qu’il il y a « de bonnes opportunités d’investissement en UK pour les fonds de private equity » bien que … 74 % déclarent que « les deals restent difficiles à trouver ». Comme chaque semaine on adore ces études qui ne servent à rien, et on se plait à vous en faire un bref résumé et parfois on s’étonne qu’elles existent. Encore. Qui paie ?
KKR :
KKR a pris une position de 12,5 % dans Saba Infraestructuras, un opérateur espagnol de parkings et de parc logistiques. Jesus Olmos, le responsable de KKR, a commenté cette opération, et en se félicitant comme d’usage de la pertinence de cette dernière. Il a explicité le pourquoi de son investissement : « Le business du parking de Saba Infraestructuras a démontré sa résilience supérieure durant la crise économique ». Cher Jesus, il me semble bien vu de dire que les gens n’arrêtent pas de garer leurs voitures parce qu’il y a une crise.
GIMV :
Le fonds belge a annoncé des pertes sur actifs non réalisés de 123,8 M€ entrainant une baisse de 7 % de l’ANR (960,3 M€). Oui la crise etc…Mais rappelons que GIMV a réalisé une belle sortie récemment avec Tibunu Square. Et puis saluons la transparence de nos amis belges.
Relaxnews :
L’agence de presse positionnée sur les loisirs (lire l'article de CFnews) s’introduit donc sur Alternext. C’est une démarche audacieuse, même si la somme reste modique, 2,5 M€. Remarquons aussi que cela « court-circuite » le schéma plus classique, pour ce montant là, qui aurait consisté en la levée de capitaux auprès d’autres VCs. A ce stade de chiffre d’affaires (5,9 M€) cela semblait plus cohérent, mais bon certains aiment encore les marchés il faut croire.
Draper :
William Draper III a rejoint à la fin des années 50 la firme fondée par son père, la première société de capital-risque à s'établir dans la Silicon Valley. En 1964, William Drapper a été un des cofondateurs de Sutter Hill Ventures. Aujourd’hui, à 84 ans, il est toujours actif dans le capital-risque, mais sous une forme différente puisqu’il a fondé en 2002 la firme Draper Richards Capitals Foundation, qui finance des entreprises à vocation sociale. Selon le Journal « Presse Affaires », William H. Draper, troisième du nom, a effectué la semaine dernière sa seconde visite dans la ville de Montréal pour participer à une conférence. Son père l'y avait amené en 1934 lors de vacances familiales. Sur le chemin du retour, après deux heures de route, sa mère avait brandi un cendrier émaillé au nom du Château Frontenac, qu'elle avait subtilisé en guise de souvenir. William Draper père (donc le deuxième du nom) a immédiatement fait demi-tour et est revenu au célèbre hôtel pour demander si l'objet pouvait être gardé en souvenir. Le concierge a répondu qu'il en coûterait cinq dollars. Son père, banquier très à l'aise, aurait très bien pu régler la question à distance, raconte le fils, mais il voulait ainsi donner une leçon de scrupuleuse honnêteté à ses enfants, au prix de quatre heures de route supplémentaires (et de l'humiliation maternelle). La leçon n'a pas été perdue a déclaré William Draper lors de cette conférence, et l'éthique est demeurée l'une de ses valeurs cardinales. Elle fait partie des qualités essentielles qu'il recherche chez un entrepreneur. «Il doit avoir une vision, porter attention aux détails, et avoir de l'empathie. Il doit pouvoir se mettre à la place des membres de son équipe ou de ses clients.» En souvenir de cette affaire d’il y a 77 ans, le directeur du Château Frontenac lui a offert la semaine dernière un nouveau cendrier. Quel happy end! Et heureusement rien à voir avec l'abominable Draper (Don - celui de "Mad Men").
Ainsi va la vie dans le non coté. Bonne semaine à tous,
Diogène
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