Jusqu’ici tout va bien, et cela devrait aller de mieux en mieux d’ici l’été.
IPOs :
Une étude anglo saxonne témoigne de la résurgence des IPOs qui, l’année dernière, auraient totalisées un record de 21,6 Md€. A CFnews nous adorons ces études et espérons que le marché français va suivre… voir le petit-déjeuner organisé par CFnews sur ce sujet (2011: le retour des IPos dans le secteur internet) mardi prochain!
Playboy :
Le conseil de Playboy a accepté un bid conjoint de Hugh Hefner et de la société de Private Equity Rizvi Traverse sur 100% de Playboy afin d’effectuer un LBO valorisant la société à $185 millions. A 84 ans il est toujours fort ce Hugh ; vendre à un fond des femmes nues avec des oreilles de lapin ! Là encore on regrette que la France ne soit pas plus ambitieuse alors qu’elle a de nombreux atouts ? Ainsi qu’est-donc le journal « Lui » devenu ? Ce dernier aussi aurait pu faire l’objet d’une belle IPO. A moins, bien sûr, que M. Pigasse ne l’ait racheté avant.
Légion d’honneur :
Et dans la promotion de nouvelle d’année on trouve encore une fois des avocats d’affaires. Drôle d'institution que la Légion d'Honneur, instituée par Napoléon pour récompenser des actes de bravoure sur les champs de bataille, et qui élargit - et rajeunit aussi - son recrutement... Se sont-ils battus au chemin des Dames ? Ont-ils agi pour la grandeur de France ? Ont-ils sauvé des vies, bâti des empires ? Non, ils font des montages sophistiqués qu’ils facturent très chers et sont très parisiens. Après ils peuvent mettre ce petit ruban rouge à leur veste et cela fait joli et augmente les honoraires. « Vanitas, tout n’est que poursuite du vent » nous dit l’Ecclésiaste. Napoléon lui-même ne déclarait-il pas au Conseil d'Etat "« Je vous défie de me montrer une république, ancienne ou moderne, qui savait se faire sans distinctions. Vous les appelez les hochets, eh bien c’est avec des hochets que l’on mène les hommes ». Une pensée pour ceux, en province, ailleurs, ou commis d’office défendant pour trois fois rien quelques pauvres âmes en rupture de société ? Un autre monde.
Crise :
Passionnant documentaire de France 2 sur la crise économique diffusé en prime time mardi de la semaine dernière. Mais pourquoi lors de la table ronde qui a suivi n'avoir pas convié aussi, à coté de l'ouvrier licencié de Continental qui ne voit plus que la révolution comme solution pour abolir le capitalisme, cause de tous les maux, pourquoi n'avoir pas convié au moins un chef d'entreprise parti de rien et qui gère une PME en croissance. La France n'a pas à rougir de ces belles PME qui souvent à l'aide d'investisseurs du non coté – oui ceux-là, pas les traders de Wall Street - se déploient, grandissent, recrutent, marquent les points de cette fragile croissance à l'instar d'Altrad (voir l'article de CFnews en accès libre cette semaine).
Altrad :
Qui savait avant de lire cet article, distingué comme opération de la semaine par CFnews à juste titre, que Mohed Altrad a réussi en 25 an à créer un groupe de 4.000 personnes réalisant 480 M€ de chiffre d'affaires. Et cette création c'est le fait d'un Syrien d'origine arrivé en France à 17 ans avec une bourse pour faire ses études alors qu'il parle à peine le français. Bon élève, appliqué il rachète sa première entreprise en dépôt de bilan au fin fond de l'Hérault, et la transforme en leader de la bétonnière. CAPE, qui l'a accompagné il y a cinq ans, vient d'en sortir comblé. Certes son TRI est bon mais on peut être fier d'être un investisseur impliqué et actif aux cotés de ces belles sociétés. De plus, c'est une succes story qui en dit long sur tous les discours sur l'éducation des jeunes. Quand on a la rage, la foi, l'ambition on peut y arriver et pas besoin de sortir uniquement de familles issues des meilleures écoles etc…
Afic :
Arrivée donc d’un nouveau Délégué Général spécialiste de la fiscalité d’entreprise, qui "pantoufle" donc à cette occasion, comme on dit. Bravo pour ce passage public-privé, beaucoup de hauts fonctionnaires n'en ont pas le courage. Moult chantiers se posent à l’Afic, nous lui souhaitons bon courage et bonne chance. Encore une fois la communication sur le non-coté est un sujet prioritaire. Ainsi, invité à un passionnant débat en province ce week end organisé sur le thème de l’aventure et de l’initiative, il m’a été difficile de faire comprendre les enjeux du non côté, du LBO et du Capital-Risque à un parterre de gens pourtant sophistiqués. Trop d’amalgames, hélas. Ou est passé le Démosthène du non-coté ?
Investisseurs :
Mais cela bouge ! Nous savons tous que les fonds LBO adorent parler à leurs investisseurs de leurs deals, de leurs rendements, de l’excellence de leur expertise, mais maintenant il leur faut rajouter le sens de leurs responsabilités en termes de bonne gouvernance. En effet, il y a aujourd’hui, de la part des investisseurs institutionnels, une vraie prise de conscience et une pression nouvelle, tout du moins dans le monde Anglo Saxon, pour n’investir que dans des fonds dont les investissements prendront en compte la dimension écologique et sociale dans leur stratégie. Un sujet pour nous tous ? Des règles à établir ? Ce sera certainement un vrai axe de réflexion pour l’année en cours. De même (encore une fois) qu’une meilleure communication sur les bénéfices du private equity. Pourquoi pas une grande boite d’idées à CFnews ? Pour commencer, écrivez moi à diogene@cfnews.net et je transmettrai !
LBO :
Perceva Capital, emmené par Louis Grevet a levé 150 M€ auprès d’investisseurs tels que Nomura, Adams Street ou CDC Entreprises pour investir dans des sociétés « ayant besoin de stabilité opérationnelle et financière » dixit le website. On le savait tous qu’il y avait des LBOs en mauvaise passe! Mais dans les fonds, personne n’en parle. En tout cas chapeau à Perceva et à son nouveau cheval… de bataille.
Mezzanine, le nouvel outil :
D’après le Wall Street journal, Morgan Stanley a juste clôturé le plus gros fonds de « corporate mezzanine » pour un montant de $956 M afin de se concentrer sur les besoins de refinancement LBO et corporate tant aux Etats-Unis qu’en Europe.
La mezzanine devient aujourd’hui le nouvel outil pratique et souple promis à de gros succès. Cet outil est particulièrement adapté pour les nouveaux terrains de jeu du « private equity » de type infrastructure, dont les périodes d’investissement son plus longues. Dans la même optique Carlyle ambitionne de lancer un nouveau fonds, focalisé sur les investissements eux aussi mezzanine dans le secteur de l’énergie. En dire qu'en province quand on parle de mezzanine, on comprend petit escalier et demi-pièce à l’étage…
Farming :
AgroGénération, la structure cotée de Charles Beigbeder étudie un accord de partenariat en Argentine auprès d’Argentins argentés sur le modèle éprouvé en Ukraine. Il y a eu SelfTrade, il y a eu Poweo (qui se crashe), il y a eu Audacia et Happytime, il y a maintenant les fermes agricoles et demain… les jeux olympiques d’hiver 2018. Bravo Charly ! Keep on moving !
Ainsi va la vie dans le non côté
Bonne semaine !
Diogène
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