Aujourd'hui c'est le 21 mars c'est le printemps, il fait bon, le ciel est bleu, tous les espoirs sont permis...pourtant..
Tante Maraki était à Paris ce dimanche. Elle logeait dans un petit hôtel du quartier latin. Nous avons, tout comme autrefois, pris un café au Flore, puis dimanche sommes allés nous promener dans le Marais. Impossible d’atteindre la Bastille. Une foule en colère, des drapeaux rouges, cris, manifestation... Mais c’est Athènes, me dit-elle. Vous êtes en faillite, les gens meurent de faim, il n’y a plus d’espoir ? Non, lui ai-je répondu, c’est l’élection présidentielle. C’est juste un parti révolutionnaire, trotskiste ou communiste, je ne sais pas très bien. Il faisait gris, elle frissonna. Les petites rides en étoile au contour de ses yeux amandes témoignaient du regard innocent qu’elle posait sur la vanité des hommes à toujours vouloir changer le monde. La Chine inquiète les marchés à présent avec un ralentissement prévu de sa croissance. Ca n’est pas très grave, demain ca sera l’Inde ou le Brésil, pour les marchés il convient de vivre dans l’inquiétude. Je serais président de la Fed, je lancerais une mesure officielle du degré d’inquiétude. L’Arabie Saoudite qui a bien compris cela lance des appels au calme pour faire baisser le prix du pétrole. Et ça marche…
Phrase du jour : « C’est un malheur du temps que les fous guident les aveugles.» William Shakespeare, Le roi Lear
Goldman Sachs :
Greg Smith, un dirigeant de Goldman Sachs s’épanche la semaine dernière dans une tribune du New-York Times sur la perte de valeurs de la banque et claque la porte au bout de douze années de service. Il affirme que "les intérêts des clients continuent à passer au second plan dans la façon dont la banque fonctionne et pense à gagner de l'argent" et que "quand les livres d'histoire seront écrits sur Goldman Sachs, ils pourraient bien montrer que le P-dg actuel, Lloyd Blankfein, et le président, Gary Cohn, ont laissé tomber la culture de la firme quand ils en tenaient les rênes. Je crois réellement que ce déclin de la fibre morale de la firme représente la menace la plus sérieuse pour sa survie à long terme", écrit M. Smith. Toujours selon lui, c'est arrivé au point que "celui qui gagne assez d'argent pour la banque, à condition qu'il ne soit pas un assassin, sera promu à un poste influent" de Goldman Sachs. Goldman Sachs a rejeté les accusations de cette lettre ouverte.
Flammarion :
Inauguration sympathique du Salon du Livre ce vendredi soir. La littérature japonaise était à l’honneur avec, bien sur, l’œuvre de 1Q84 d’ Haruki Murakami. L’édition prétend être sur un marché sinistré et bousculé par Google sur l’option numérique, et pourtant sept prétendants se battent pour racheter Flammarion mis en vente par RCS Mediagroup à un prix de cession estimé à 300 M€. Grandes manœuvres à prévoir pour faire revenir dans le giron français cette perle de l’édition, avec des rapprochements de prétendants Albin Michel et Acte Sud.
Qatar :
Le Qatar qui est devenu le meilleur ami de la France et des parisiens de la Porte de Saint Cloud est monté à plus de 12 % du capital de Lagardère. Arnaud Lagardère a annoncé hier soir avoir vendu pour 8 millions d’euros d’actions de son groupe. Bientôt le démantèlement annoncé ?
Dettes LBO :
De plus en plus d’inquiétudes se font jour dans le milieu du non côté pour savoir comment refinancer le mur de la dette LBO en Europe, dont la plupart des lignes arrivent bientôt à échéances (y compris des "bullets") et qui se monte à 550 Md€. D’un autre côté, il ne se passe pas une semaine sans l’annonce d’un fonds de dette qui se monte, afin de se jeter sur cette fenêtre d’opportunité. Après le secondaire l’ « Alternative Financing ».
Cinven :
Cinven a déjà atteint 3 Md€ pour son premier closing visant un objectif de 5 Md€. Rappelons que Cinven avait proposé à ses premiers investisseurs potentiels un discount sur les commissions de gestion à venir.
Carlyle :
Et, pour rendre heureux leurs investisseurs, l’ingéniosité des managers de fonds tourne à plein régime puisque Carlyle, conscient des enjeux de liquidité de ces derniers, met en place un système de cession secondaire qu’ils contrôleront. L’idée est que, tous les six mois, Carlyle établisse une valorisation de son portefeuille et aligne six acteurs potentiels du secondaire (Goldman Sachs Private Equity, Credit Suisse, Coller Capital, Landmark Partners et Partners Group soit les "usual suspects") en leur demandant leurs « bids » respectifs. Carlyle procédera ensuite au suivi des transactions avec ceux des investisseurs qui voudraient sortir en utilisant comme valorisation la moyenne des « bids » proposés. Celui des acteurs secondaires ayant proposé le plus haut sera le premier servi et ainsi de suite. Mais attention, pas plus de 15 % du capital appelé sur le fonds de Carlyle ne pourra être acquis par ces investisseurs secondaires. (Ah si ! Carlyle a aussi annoncé qu’il prendra bien sûr un fee au passage..).
Mais pourquoi se prennent-ils la tête me direz-vous ? Parce qu’ils sont en levée de fonds (comme la pâte à pain, les fonds, il faut les lever). Et Carlyle entend lever 10 Md$ pour son fond Carlyle Partners VI. Mais ce n’est pas tout. Pour appâter, pas la pâte à pain mais les investisseurs, Carlyle entend proposer à ces derniers qui mettraient au moins 500 M$ dans leur fonds un discount sur les fees portant ces derniers à 1,1% de leur engagement (en d’autre termes vous investissez chez nous 500 M$ et nous ne prenons que 7,5 M$ par an (soit 75 M$ sur dix ans, sur votre argent), contre 1,5 % pour les investisseurs plus pauvres ou moins sympathiques à leur égard.
Apax Partners:
Mais il y a aussi des maillots jaunes dans cette compétition pour lever des fonds, plus gros et vite, vite, vite. C’est le cas d’Apax UK qui a déjà levé 4,3 Md€ en 10 mois et compte atteindre 9 Md€. Mais il est certain que la décision annoncée d’abandonner les commissions qu’ils prenaient sur les transactions a aider à booster cette levée. En cette période pauvre en sorties, il y aura une prime aux acteurs internationaux...
Lybie :
La Bourse de Tripoli a ouvert jeudi dernier pour la première fois depuis plus d'un an, avec une dizaine d'entreprises cotées d'une valeur totale d'environ 2,4 Md€. "Nous ouvrons les échanges avec dix entreprises", a déclaré Ahmed Karoud, son directeur général, avant la cérémonie d'ouverture, qui a réuni des responsables gouvernementaux et des investisseurs. "Cette ouverture signale au monde que la Libye est maintenant un pays stable où l'économie redémarre", a-t-il ajouté. Le marché sera bientôt ouvert aux investisseurs étrangers qui pourront détenir jusqu'à 10% des actions, a précisé le président du conseil d'administration de la Bourse, Mohamed Fakroun.
Faillite :
Le fonds du Bahreïn, Arcapita Capital s’est déclaré en cessation de paiement auprès des autorités US après avoir échoué dans la renégociation d’en emprunt de 1,1 Md$ qu’il avait souscrit, aucun de ses investisseurs n’ayant voulu s’y substituer.
Présidentielle :
Paris Europlace a publié hier un livre blanc avec 20 propositions pour financer l’économie et relancer la croissance durable afin de conforter la place financière de Paris. On attend les propositions de l’Afic, de l’AFG, ainsi que les vôtres (écrire à diogene@cfnews.net) puis nous en ferons une grande synthèse dans ces colonnes.
Joconde :
Le 20 août 1911, la Joconde est décrochée du mur du Musée du Louvre par un certain Vicenzo Peruggia. Ce dernier, ouvrier italien et anciennement employé au Musée du Louvre, se cache dans le musée parisien. Fermé le dimanche, Peruggia sort de sa cachette le lundi matin en portant des habits semblables à ceux des autres employés. Seul dans le Salon Carré, il décroche "La Joconde" de son emplacement et l'emmène dans la cage d'escalier la plus proche. Il quitte le musée après avoir soigneusement retiré l'étui de protection et le cadrage de l'ouvre de Léonard de Vinci. Ce vol est considéré comme l'un des plus grands vols du XXe siècle. Pendant deux ans, cet ouvrier italien a caché l'œuvre de Léonard de Vinci avant d'être arrêté en 1913 en Italie. Jeudi dernier, la photographie d'identité judiciaire du voleur s'est vendue à 3.825 € lors d'une vente aux enchères parisienne dédiées aux photographies et organisée par la Maison Tajan.
Ainsi va la vie dans le non coté. Bonne semaine à tous,
Diogène (diogene@cfnews.net)
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