Ca y est c’est la rentrée ! Même le gouvernement s’y remet avec des nouveaux impôts.
Crise :
Que ce soit à Patmos, Porquerolles, Tarifa, Portofino… le mot « crise » ne nous a pas quitté. Ah ces marchés ! Vent de panique qui a aussi perturbé les vacances de nombreux banquiers obligés de répondre aux appels affolés de leurs clients voyant leurs portefeuilles fondre chaque jour. Même en Andalousie, mes voisins ont passé la semaine du 15 août l’oreille collée à leur téléphone au détriment de leurs championnats de Paddle et de Golf. Y a-t-il une issue autre qu’une forte accélération d’une politique de fédération de l’Europe, avec abandon pour les pays de leur souveraineté sur les enjeux économiques ? En France, le gouvernement déclare que pour aller plus loin il faudra supprimer les niches (les niches, pas les riches comme certains le voudraient) fiscales. Et revoilà ce serpent de mer, chaque année rediscuté et débattu, avec en ligne de mire la survie des FCPI. On change de ministre de l’économie mais il nous ressert chaque année la même chose.
Crise (suite) :
Il y a quand même une question à laquelle je n’ai pas de réponse. Pourquoi donc nos banques se sont elles gavées de créances grecques ou espagnoles ? N’y a-t-il donc personne dans ces cénacles de direction pour surveiller ces dérives ? Quand on voit combien il est difficile d’obtenir un crédit pour une société, on ne peut que s’étonner des investissements de masse de certains banquiers gris, flamboyants et jamais remis en question dans des actifs à risques. Coupables, inconscients ? En fait, personne ne comprend plus rien aux banques, plus personne n’a confiance, et cela c'est une vraie rupture sociétale.
Private Equity :
Chronique d’un scénario annoncé pour le Private Equity. Il est certain, que les banquiers de la dette seront à nouveau frileux pour les LBOs, que les sorties en bourse seront affectées, que le capital risque va encore particulièrement souffrir et enfin, que les investisseurs institutionnels frappés par la baisse de leurs actifs cotés vont devoir procéder à des arbitrages sur le non côté pour respecter leurs ratios d’engagement coté/non coté.
Et c’est déjà ce qui se passe puisque en plein mois d’août, une succession d’annonces venant des fonds de pension américains annonçait que, frappés par la tourmente financière, ils allaient réduire au plus vite leurs engagements dans des fonds non cotés afin de maintenir leur ratio (ce que, pour mémoire, les américains appellent le « denominator effect »).
Alors oui plus que jamais il faut communiquer sur le Private Equity. Ce que fait le Président de Blackstone, Tony Rank, en annonçant que l’ensemble des sociétés de son groupe avaient créé en 2010, en pleine crise, 23 000 emplois et que le private equity est une des solutions à la relance de l’économie.
LBO :
Et déjà le marché du LBO ressent les effets de la crise et s’inquiète des perspectives c’est ce qui ressort d’une enquête de Standard & Poor’s (rappelons que Standard & Poor’s est une agence de notation qui décide de l’avenir du monde). En effet, moins de 3,2 Md€ de dette ont été montés en Europe entre le 18 juillet et le 18 août: 2,77 Md€ de prêts bancaires et 380 M€ d’émissions obligataires à haut rendement (high yield), provenant de deux opérations seulement. Pendant les seuls jours du mois d’août, le marché a été quasiment inexistant, puisqu’inférieur à 100 M€. Les analystes de S&P rapportent aussi que le flux des opérations programmées pour l’automne est le plus ténu que beaucoup de banquiers aient jamais connu.
Energie :
C’est la nouvelle frontière ! Blackstone va lever un fonds entre 2 et 3 Md$ (750M$ déjà collectés), Riverstone vise 6 Md$, Aviva (Londres) annonce un véhicule de 300 M€ et Carlyle compte démarrer activement ses investissements dans la mezzanine pour les secteurs de l’énergie.
Secondaire :
La mode du secondaire serait-elle donc challengée par celle de l’énergie ? Nous en doutons car le mouvement de cession par les banques de leurs activités de Private Equity est une tendance lourde liée à la réglementation. Il y a celles qui ont déjà entamé ou finalisé ce processus comme le Crédit Agricole, Barclays, Natixis, Citigroup, Bank of America à titre d’exemples, mais dans une étude, Preqin a aussi recensé 136 sociétés de Private Equity, appartenant à 39 banques: «Elles ont collecté 264 Md$ de capital pour alimenter 439 fonds. Elles possèdent actuellement environ 50 Md$ prêts à être investis, soit 5,4 % des capitaux disponibles dans le monde pour cette activité», d’après la société de conseil.
Elections US :
L'ancien gouverneur du Massachusetts Mitt Romney, qui se détache pour l'instant en tête des prétendants républicains à la présidentielle américaine de 2012, a déclaré une fortune comprise entre 85 et 264 M$. Cet écart, vous l’avouerez, est important. Il a suscité mes profondes interrogations estivales. Comment prétendre à la magistrature suprême si on ne sait pas compter ? Au moment où, pour CFnews, j’investiguais sur cette annonce - sachant d’autant plus que Mitt Rommey est l’ancien patron du fonds de Private Equity Bain Capital - ses services, conscients de l’ampleur d’une telle incertitude, ont précisé par communiqué que la fourchette la plus probable allait de 190 à 250 M$. Ils expliquaient que le couple Romney ne contrôlait pas la gestion de leurs avoirs, prise en charge par un administrateur ! Ah nous voilà donc rassuré, ces gens ne sont palus à quelques millions prêt.
Et puis cet ancien patron de fonds, lorsque interpellé par des habitants d’un Etat du Midwest sur la nécessité de faire payer les revenus les plus élevés et les entreprises en temps de crise a eu cette réponse surprnenante qui pourrait être utilisée dans notre débat national sur le non côté : "Tout ce que gagnent les entreprises finit par aller au peuple. Où pensez-vous que cela aille?". Etonnant…
Butler Capital Partners :
Butler Capital Partners via son FCPR France Private Equity III s’est renforcé par acquisition de titres dans le Groupe Partouche cet été, alors qu’il détenait déjà 12,9% du capital du groupe de casinos suite à une augmentation de capital réservée lancée en avril 2011 en concert avec la famille Partouche. En pleine crise il prend la main. Ah quel joueur ce Walter !
IDI :
l’Idi a annoncé un ANR par action de 39,51€ par action au 30 juin, en hausse de 4,75% par rapport au 31 décembre dernier. « l'IDI affiche un TRI pour l'actionnaire (dividendes réinvestis) de 14,8% par an, soit un multiple de près de 16 en vingt ans, supérieur aux performances du secteur du capital-investissement, depuis son introduction en bourse en 1991». Voilà ce que dit l’Idi.
Cinéma :
La chaîne CBS a décidé de se lancer dans un remake de la série culte "Ma sorcière bien-aimée". Elle n'a pas été incarnée à la télévision depuis l'inoubliable Elizabeth Montgomery, qui avait joué la malicieuse sorcière dans les années 60. Les aventures de Samantha la sorcière et de son publicitaire de mari Jean-Pierre devraient arriver sur nos petits écrans en 2012, dans une version modernisée. Enfin une bonne nouvelle !
Ainsi va la vie dans le non côté. Bonne rentrée,
Diogène (diogene@cfnews.net)
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